Image : An Te Liu

Patrick Bernatchez, An Te Liu et Stéphane Gilot, vernissage le vendredi 3 juin à 17h au Musée d’art de Joliette

An Te Liu – Naine blanche

L’imposante installation Naine blanche de l’artiste An Te Liu est exposée au Musée d’art de Joliette durant la saison estivale. L’énorme sphère composée d’une multitude d’objets électroniques obsolètes est présentée en suspension dans l’espace du hall d’entrée. Le titre et la forme de l’œuvre font référence aux résidus d’étoiles mortes. Par cette métaphore, l’artiste évoque notre culture de la consommation et la rapidité à laquelle nous nous délestons de toutes choses.

Le travail d’An Te Liu se caractérise par l’emploi et la réutilisation d’objets du quotidien. Le point de départ de sa réflexion porte sur notre rapport au temps, aux objets, mais aussi sur nos modes de vie, liés à la surconsommation. Il développe cette réflexion dans des œuvres installatives et sculpturales, inspirées, pour la plupart, d’équipements informatiques et technologiques usagés et plus récemment, par des emballages. An Te Liu mêle des formes à la fois anciennes et actuelles, empreintes d’une certaine familiarité. Il crée ainsi une ambiguïté sur l’origine des œuvres exposées, et réduit la frontière qui existe entre les objets banals et les objets d’art. La réutilisation de ces matériaux dans un contexte artistique confère aux œuvres un aspect ludique, mais permet surtout l’ouverture d’un dialogue avec le spectateur. Face à ces amas d’objets réinterprétés, il se retrouve confronté à ses propres habitudes.
Biographie —

An Te Liu est né en 1967 à Tainan (Taïwan). Il vit et travaille à Toronto. Artiste de renommée internationale, il a notamment exposé au Contemporary Art Gallery de Vancouver, au Centre d’art contemporain Witte de With (Rotterdam), au Musée d’art moderne Louisiana (Copenhague), à l’Ursula Blicke Stiftung, à la Biennale d’art contemporain d’Irlande, à la Biennale d’architecture de Venise et au Musée d’art moderne de San Francisco. Ses œuvres se retrouvent aussi dans plusieurs collections à travers le Canada, les États-Unis et l’Europe.

Patrick Bernatchez – 180°

Le film 180° met en scène un pianiste interprétant une sonate du compositeur belge Guillaume Lekeu (1870-1894) dans une salle de spectacle vide aux lumières tamisées. Le déplacement de la caméra dévoile après un certain temps que le musicien et son instrument sont en fait renversés dans l’espace, en suspension. Cette étrange mise en scène est le résultat d’une recherche que l’artiste a initiée en 2010 dans le cadre du corpus d’œuvres intitulé Lost in Time (2009- ), et plus particulièrement à travers la série d’explorations sonores Piano orbital, qui à ce jour, nous a fait graviter autour des oeuvres de Bach, Debussy, Lekeu et Ravel. Cette suite d’expériences pianistiques, repose sur la retranscription des notes d’une composition, renversées à différents degrés (90°, 180° et 270°) et transposées sur de nouvelles portées. Piano orbital no1, se base sur l’interprétation du quatrième mouvement de la Sonate pour piano seul, de Lekeu. Bien qu’elle soit retranscrite méticuleusement pour conserver une lecture à l’horizontale, la partition et sa structure harmonique de base sont bouleversées. Patrick Bernatchez a choisi de développer ce concept et d’approfondir l’étude de la réécriture à 180°au profit du film. Il met alors en image ce processus expérimental, et le renforce par des jeux de caméra, tels des changements de point de vue et des révolutions autour du protagoniste. Ainsi, sur une trame sonore légèrement dissonante, le film révèle une atmosphère étrangement poétique et vertigineuse.

 
Démarche artistique

Patrick Bernatchez est un artiste multidisciplinaire qui a intégré au cours des années le dessin, la peinture, la vidéo, la photo, l’installation, la musique et le son. Son travail s’intéresse particulièrement aux notions de temps et de mort, sujets qu’il aborde et décline dans des projets de longue durée. Ses deux corpus majeurs les plus récents, Chrysalides (2008-2010) et Lost in Time (2009 – ), nous proposent à leur manière une réflexion sur l’organisation sociale et sur le temps. Dans le dernier ensemble, l’artiste observe, plus spécifiquement, et sous des angles variés, les différentes dimensions du temps, que ce soit l’espace-temps, le temps cosmique, le temps performatif, le voyage dans le temps ou encore la distorsion temporelle. Ces projets d’envergure jouissent d’une reconnaissance sur la scène de l’art contemporain à une échelle internationale.
Biographie —

Né en 1972, Patrick Bernatchez est un artiste autodidacte. Il a participé, entre autres, à des expositions à la galerie West, (La Haye) Hollande, au Fresnoy Studio National des Arts Contemporains (Tourcoing) France, au Mass MOCA (Massachusetts) États-Unis et au Musée national des beaux-arts du Québec (Québec), Canada. En septembre 2014, son travail a fait l’objet d’une exposition majeure au Casino Luxembourg en collaboration avec le Musée d’art contemporain de Montréal, qui a présenté l’exposition à l’automne 2015. Des fragments de ce projet d’exposition intitulé Les temps inachevés sont également présentés au Centre Argos (Bruxelles), Belgique et à Power Plant (Toronto), Ontario. Patrick Bernatchez vit et travaille à Montréal.
 

Stéphane Gilot – Le catalogue des futurs
Volet II

Artiste-commissaire : Stéphane Gilot
Co-commissaire : Marie-Claude Landry

Reconnu pour son travail multidisciplinaire, Gilot combine dessins, maquette, vidéos et installations immersives pour faire vivre au visiteur l’histoire du musée en proposant une exposition majeure ponctuée de performances et d’interventions qui ont su enrichir et transformé son contenu. Après un premier volet marqué par un cycle de performances, l’exposition Le catalogue des futurs se renouvelle à l’intérieur d’un deuxième volet. Stéphane Gilot y propose un redéploiement des œuvres de la collection dans le pavillon de l’exposition et une collaboration spéciale de Guy Pellerin.
Musée laboratoire

Conçue dans le contexte d’une résidence de recherche (de 2012 à 2015) alors que le MAJ fermait ses portes pour un projet de rénovation majeur, l’exposition propose une réflexion sur ce qu’est un musée. En ce sens, le musée devient non seulement le sujet de l’exposition, mais de manière plus radicale encore, l’artiste le reconstruit par l’intermédiaire d’installations architecturales inédites à travers lesquelles le visiteur est invité à circuler.

Ce projet s’inscrit dans une logique autoréflexive qui rejoue, réfléchit, redécouvre, mais invente également l’histoire du MAJ, que ce soit en le projetant dans le futur à l’aide d’une maquette, en construisant à l’échelle 1 : 0,5 l’auditorium qui occupait le sous-sol, en 1976, et qui fût transformé, depuis, en réserve ou encore, en redéfinissant l’usage de ses collections en créant une exposition dans un pavillon construit pour l’exposition temporaire, motif récurrent dans le travail de l’artiste.
 

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