Simon Brault, Le Devoir
4 janvier 2025
Il y a péril en la demeure. Les artistes et ceux qui œuvrent dans le secteur culturel sont aux abois. Les interventions ciblées et convergentes de tous les ordres de gouvernement qui avaient permis d’éviter l’implosion du secteur pendant la pandémie sont malheureusement chose du passé.
La confiance à l’égard des systèmes de subventions s’érode : les fonds sont insuffisants et leur distribution maintient et amplifie souvent des inégalités historiques et systémiques. La philanthropie fiscalisée et les commandites du secteur privé sont des bouées de sauvetage auxquelles il est de plus en plus difficile de s’accrocher.
Les préférences culturelles des publics sont très fluctuantes. L’emprise des multinationales fabriquant la popularité numérique en langue anglaise apparaît de plus en plus inébranlable. Les revenus d’abonnement et de billetterie, sauf exception, sont captés par ce qui brille et rassure. La situation de pauvreté et de précarité de la grande majorité des artistes les jette dans une course désespérante aux subventions et aux projets à court terme, quand elle ne les amène pas à abandonner, avec tout ce que ça entraîne de gaspillage de rêves, de talents et d’expertise. L’absence d’un filet de sécurité sociale minimal — qui existe pour tous les autres secteurs de l’économie — est acceptée comme une fatalité.
Sommes-nous pris dans un creux de vague passager ? Peut-être. Mais, chose certaine, si nous ne faisons rien, nous risquons d’assister à l’effondrement partiel et coûteux d’un secteur qui est progressivement devenu l’une des rares fondations distinctives du Québec actuel.
Lire la lettre complète dans le devoir
Simon Brault, Le Devoir
4 janvier 2025
Il y a péril en la demeure. Les artistes et ceux qui œuvrent dans le secteur culturel sont aux abois. Les interventions ciblées et convergentes de tous les ordres de gouvernement qui avaient permis d’éviter l’implosion du secteur pendant la pandémie sont malheureusement chose du passé.
La confiance à l’égard des systèmes de subventions s’érode : les fonds sont insuffisants et leur distribution maintient et amplifie souvent des inégalités historiques et systémiques. La philanthropie fiscalisée et les commandites du secteur privé sont des bouées de sauvetage auxquelles il est de plus en plus difficile de s’accrocher.
Les préférences culturelles des publics sont très fluctuantes. L’emprise des multinationales fabriquant la popularité numérique en langue anglaise apparaît de plus en plus inébranlable. Les revenus d’abonnement et de billetterie, sauf exception, sont captés par ce qui brille et rassure. La situation de pauvreté et de précarité de la grande majorité des artistes les jette dans une course désespérante aux subventions et aux projets à court terme, quand elle ne les amène pas à abandonner, avec tout ce que ça entraîne de gaspillage de rêves, de talents et d’expertise. L’absence d’un filet de sécurité sociale minimal — qui existe pour tous les autres secteurs de l’économie — est acceptée comme une fatalité.
Sommes-nous pris dans un creux de vague passager ? Peut-être. Mais, chose certaine, si nous ne faisons rien, nous risquons d’assister à l’effondrement partiel et coûteux d’un secteur qui est progressivement devenu l’une des rares fondations distinctives du Québec actuel.
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