Les HTMlles / Festival féministe d’arts médiatiques

Les HTMlles – Festival féministe d’arts médiatiques + de culture numérique
11e édition, novembre 2014, à Montréal

Date limite : 17 novembre 2013
Basé à Montréal, Les HTMlles est un festival biennal international qui rassemble des artistes, des théoricien-ne-s et des activistes qui sont passionné-e-s par la réflexion critique en nouvelles technologies sous une perspective féministe. S’inspirant d’un thème spécifique, chaque édition aborde des questions sociopolitiques urgentes en dépassant les frontières des pratiques artistiques et féministes.

Les HTMlles est une production du Studio XX, centre d’artistes féministe bilingue engagé dans l’exploration technologique, la création et la critique. Lancé en 1997, le festival a débuté en tant que plateforme internationale introduisant l’art web créé par les femmes. En étroite collaboration avec des organismes partenaires, Les HTMlles est devenu un festival multi-site dédié à la présentation d’œuvres d’arts médiatiques indépendantes créées par des artistes s’auto-identifiant comme femmes, trans ou dissidents et dissidentes du genre, dans un environnement transdisciplinaire, axé sur l’anti-oppression.

DESCRIPTION DU THÈME DE LA ONZIÈME ÉDITION
ZÉRO FUTUR
Le futur est obsolète.

Zéro. Zéro comme dans inertie. Zéro comme dans déterritorialisation. Zéro comme dans bruit. Zéro comme dans Générations XYZ = Génération 0. Zéro comme dans Ground Zero. Zéro comme dans zéro budget, zéro temps, trop de #travail & d’#information (les 0 et les 1), pas assez de baisers. Zéro comme dans l’économie de la mort. Zéro comme dans WTF. Zéro comme dans rembobiner. Zéro comme dans zéro courriel, zéro message texte, zéro « vues », zéro « aime », zéro abonnés. Zéro comme dans repos. Zéro comme dans refus. Zéro comme dans degré zéro. Zéro comme dans Jour 0.

Futur. Le futur comme une idée qui a été inventée au cours du siècle dernier par le capitalisme moderne. Le futur comme dans le mythe du progrès pour tous (mais pas vraiment). Le futur comme dans dette. Le futur comme quelque chose qui est constamment reporté parce que le présent est tout simplement « trop ». Le futur comme un horizon de dissolution. Le futur comme dans Retour vers le futur. Le futur comme dans « poésie du futur ».

Les années 1990 ont été la fin du siècle qui a mobilisé sur « le futur ». Depuis, le néolibéralisme mondial a propagé le vide de l’idéologie du « post » et l’idée illusoire selon laquelle nous serions allé-e-s au-delà des concepts de classe, de race et de genre, laissant alors la porte ouverte au désert des désirs sémiocapitalistes, au bruit de la surproduction de marchandises et de la propriété intellectuelle et à la montée de la biosurveillance. La décennie 00, qui a commencé avec le crash des dotcom, a connu un Nouveau Déclin, puisque les mouvements sociaux ont été acculés par la guerre contre le terrorisme, l’obsession de la soi-disant sécurité et la mise en œuvre de l’insécurité financière, à l’échelle mondiale. En parallèle, des aliens ont commencé à proliférer sous les formes de l’afrofuturisme, du cyberféminisme et de la futurition queer, entre autres, et ont souligné le fait que le « futur » inventé par le futurisme et le capitalisme moderne, et dans une certaine mesure le cyberpunk, était blanc, mâle et hétéronormatif.

Après plus d’un siècle, devrions-nous nous préoccuper encore du « futur »? Récemment, le tournant/la tendance spéculative et les appels à se concentrer sur le présent pourraient être des symptômes d’un futur en crise. Le futur, comme une imagination qui à la fois projette et affecte le présent, est donc fondé sur la perception. Ce qui a été proposé alors comme une utopie à l’époque pourrait ressembler à une totale dystopie aujourd’hui. Allons-nous abandonner le futur? Comment négocier la tension qui existe entre un futur oppressif dans le présent et faire du présent notre terrain de lutte dans le but de (re)construire une communauté?

Si l’idée du futur a été fondamentalement développée par rapport à la technologie, à la science et au progrès, comment les artistes contribuent à la construction et/ou à la subversion du futur, aujourd’hui? Quels types d’imaginations peuvent être révélés de l’épuisement collectif, de la mélancolie, du fait d’en avoir marre, sur une grande échelle? Quel genre de valeur non marchande peut co-émerger sans un avenir et du refus de la résilience/positivité néolibérale? Quelle sorte de créativité peut être révélée par le fait d’être libéré du futur? Est-ce que la négativité, le nihilisme, le cynisme ou l’ironie correspondent à une éthique des privilégié-e-s? Quel genre d’éthique féministe est créé sans un avenir? Est-ce que l’idée de Zéro Futur est effrayante, encourageante ou autre chose? Comment embrasser ensemble le Zéro Futur?                            

CE QUE NOUS CHERCHONS
La 11e édition des HTMlles cherche des soumissions qui mettent en lumière la perception des « futurs d’aujourd’hui » appréhendée par les différentes générations, y compris les propositions critiques et créatives inspirées par (mais pas exclusivement) l’afrofuturisme, le chicanafuturisme, le cyberpunk féministe, le cyberféminisme utopique et dystopique ou d’autres SF féministe et futuritions queer, par exemple.

Les HTMlles 11 accueille des propositions de projets d’artistes, de commissaires, d’activistes s’auto-identifiant comme femmes, trans ou dissidents et dissidentes du genre, ainsi que de collectifs et d’organisations.

Exemples de médias/formats : net art, art électronique et audio, art radiophonique, art vidéo, installation, médias géolocalisés, animation 3D, l’art du jeu vidéo, la réalité augmentée, œuvre numérique à trame narrative, court métrage, bio art, interventions publiques, pratiques du libre et ancrées dans la communauté, performance et pratiques interdisciplinaires, ateliers, des discussions et tables rondes – ou quelque chose de tellement futuriste que nous n’en avons même pas encore entendu parler…

NOTE: Les HTMlles et l’Institut Genre, sexualité et féminisme (IGSF) organiseront également un colloque dans le cadre du festival. Un appel à communications sera publié en janvier 2014.

CE QUE NOUS OFFRONS
Les HTMlles est un festival à but non lucratif qui compte sur le soutien d’ami-e-s et de bénévoles et qui vise à rester accessible (avec peu ou pas de frais d’entrée). Nous ne pouvons pas contribuer financièrement aux coûts de production des œuvres, mais nous pouvons offrir un soutien en termes d’échanges de service, un accès à certains équipements et des lettres de référence pour les participant-e-s qui postulent pour des financements.

Les HTMlles offre des cachets d’artistes basés sur le CARCC/CARFAC.

Les HTMlles est une excellente occasion de rencontrer des gens partageant des idées similaires à travers une série d’événements unique et un ensemble diversifié de coprésentations. Les partenaires des HTMlles 11 comprennent actuellement : articule, La Centrale, Eastern Bloc, Groupe intervention vidéo (GIV), IGSF, OBORO, le collectif RATS 9, Centre des arts actuels Skol et le collectif radiophonique Venus.

MODALITÉS DE SOUMISSION
Pour soumettre une proposition aux HTMlles 11, veuillez envoyer le dossier de candidature sous un format pdf ou dans un fichier zip (taille du fichier max. 5 MB) à festival@htmlles.net au plus tard le dimanche 17 novembre 2013, à minuit.

S’il vous plaît, veuillez télécharger et compléter le formulaire et inclure les documents requis.

Seules les soumissions complètes seront prises en considération. Les participant-e-s recevront un accusé de réception. Le comité de programmation des HTMlles 11 avisera les participant-e-s sélectionné-e-s avant janvier 2014.

Pour plus d’informations : htmlles.net + studioxx.org Pour toute autre question et demande de renseignements, contactez-nous à : info@htmlles.net
 

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