Le numéro 93 de la revue Ciel variable présente un dossier spécial portant sur la pratique et les enjeux de la preuve médico-‐légale dans le champ des arts visuels. Depuis les années 1990, l’univers de la forensique s’est fortement répandu dans la culture contemporaine, comme en témoignent les multiples variantes de CSI (Crime Scene Investigation), mais aussi les recherches en littérature et en architecture, parmi plusieurs autres.
Les six auteurs, réunis dans ce dossier dirigé par Vincent Lavoie, font état de travaux issus de l’image qui prennent en charge le paradigme scientifique de la preuve légale tout en interrogeant les régimes de vérité que soutient la criminalistique. Les sujets de ces œuvres s’ancrent dans des cas juridiques et éthiques tout en empruntant des détours parfois surprenants : confrontation des images et des témoignages oraux dans le traitement des prisonniers à la prison d’Abu Ghraib (Susan Schuppli sur Errol Morris); recaptation de détails de maquettes aux allures de maison de poupée qui reconstituent des scènes de crime (Alexis Lussier sur Corinne May Botz); décontextualisation des archives judiciaires (Gaëlle Morel sur Emmanuelle Léonard); recréation performative d’échantillons d’ADN dans le cadre du procès d’O.J. Simpson (Marianne Cloutier sur Paul Vanouse); scènes filmées par la police témoignant d’activités sexuelles dans des toilettes publiques (Vincent Lavoie sur William E. Jones); comptes rendus d’erreurs judiciaires (Vincent Lavoie sur Taryn Simon)… jusqu’à une analyse météorologique de tableaux célèbres de Tom Thomson, du Groupe des Sept (Bénédicte Ramade sur Phil Chadwick). Le paradigme esthético-‐légal ainsi adopté par certaines pratiques de l’art contemporain se caractériserait par une posture d’expert, voire de plaideur, adaptée par les artistes et par le rétablissement du spectateur dans sa fonction arbitrale vis-‐à-‐vis de l’image.
On trouvera également dans ce numéro un article de Jean-‐François Nadeau portant sur les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie (2012) et un essai de Karen Henry portant sur l’exposition c.1983, présentée à la Presentation House Gallery, qui retrace la diversité et le renouvellement des pratiques photographiques de la scène vancouvéroise dans les années 80. En plus des nombreuses chroniques d’exposition et de lecture, vous pourrez enfin lire un entretien – aux allures de manifeste ! – d’Alexis Desgagnés avec l’artiste catalan Joan Fontcuberta sur les enjeux de l’image photographique à l’ère du Web 2.0.
Venez rencontrer l’équipe de Ciel variable et vous abonner au magazine. Vous pourriez gagner une œuvre de Thomas Kneubühler !
Le numéro 93 de la revue Ciel variable présente un dossier spécial portant sur la pratique et les enjeux de la preuve médico-‐légale dans le champ des arts visuels. Depuis les années 1990, l’univers de la forensique s’est fortement répandu dans la culture contemporaine, comme en témoignent les multiples variantes de CSI (Crime Scene Investigation), mais aussi les recherches en littérature et en architecture, parmi plusieurs autres.
Les six auteurs, réunis dans ce dossier dirigé par Vincent Lavoie, font état de travaux issus de l’image qui prennent en charge le paradigme scientifique de la preuve légale tout en interrogeant les régimes de vérité que soutient la criminalistique. Les sujets de ces œuvres s’ancrent dans des cas juridiques et éthiques tout en empruntant des détours parfois surprenants : confrontation des images et des témoignages oraux dans le traitement des prisonniers à la prison d’Abu Ghraib (Susan Schuppli sur Errol Morris); recaptation de détails de maquettes aux allures de maison de poupée qui reconstituent des scènes de crime (Alexis Lussier sur Corinne May Botz); décontextualisation des archives judiciaires (Gaëlle Morel sur Emmanuelle Léonard); recréation performative d’échantillons d’ADN dans le cadre du procès d’O.J. Simpson (Marianne Cloutier sur Paul Vanouse); scènes filmées par la police témoignant d’activités sexuelles dans des toilettes publiques (Vincent Lavoie sur William E. Jones); comptes rendus d’erreurs judiciaires (Vincent Lavoie sur Taryn Simon)… jusqu’à une analyse météorologique de tableaux célèbres de Tom Thomson, du Groupe des Sept (Bénédicte Ramade sur Phil Chadwick). Le paradigme esthético-‐légal ainsi adopté par certaines pratiques de l’art contemporain se caractériserait par une posture d’expert, voire de plaideur, adaptée par les artistes et par le rétablissement du spectateur dans sa fonction arbitrale vis-‐à-‐vis de l’image.
On trouvera également dans ce numéro un article de Jean-‐François Nadeau portant sur les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie (2012) et un essai de Karen Henry portant sur l’exposition c.1983, présentée à la Presentation House Gallery, qui retrace la diversité et le renouvellement des pratiques photographiques de la scène vancouvéroise dans les années 80. En plus des nombreuses chroniques d’exposition et de lecture, vous pourrez enfin lire un entretien – aux allures de manifeste ! – d’Alexis Desgagnés avec l’artiste catalan Joan Fontcuberta sur les enjeux de l’image photographique à l’ère du Web 2.0.
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