Sébastien Cliche, La doublure, 2011, esquisse, photographie numérique

La doublure et Vidéozones, vernissages le samedi 20 octobre à 14h à la Galerie de l’UQAM

La Galerie de l’UQAM inaugure une exposition dédiée à la vidéo dans le cadre de l’événement Montréal/Brooklyn
Entrée libre

 
La Galerie de l’UQAM est heureuse d’annoncer sa participation à l’événement Montréal/Brooklyn, un incontournable de l’automne. Montréal/Brooklyn, c’est la première rencontre artistique entre Montréal et New York depuis plus d’une décennie. C’est un rendez-vous entre deux villes nord-américaines phares de l’art contemporain, qui, par le biais d’une série d’expositions croisées, mettent en lumière leurs différences et similitudes culturelles. Pour l’occasion le collectif La Fabrique d’expositions (Marie-Eve Beaupré, Julie Bélisle, Louise Déry et Audrey Genois) et le commissaire newyorkais Boshko Boskovic ont réuni une sélection d’œuvres vidéographiques sous le titre Vidéozones.
 
Le projet Montréal/Brooklyn, une initiative du Centre Clark qui regroupe 16 institutions, réunit près de 40 artistes visuels issus de nos scènes effervescentes et hétérogènes, et proposeune série d’évènements spéciaux. Prenant la forme d’un parcours à travers les deux villes, l’événement se déploiera, en janvier 2013, dans les galeries de Brooklyn. Dans ce projet, la Galerie de l’UQAM est jumelée à des institutions partenaires, soit Interstate Projects (Brooklyn), Anthology Film Archives (New York) et Residency Unlimited (New York).
 

Vidéozones

Pour la présentation à la Galerie de l’UQAM et à Interstate Projects, La Fabrique d’expositions et Boshko Boskovic ont sélectionné, dans leur ville respective, le travail d’artistes bien ancrés dans leur milieu. Vidéozones est une compilation vidéographique d’œuvres de sept artistes de Montréal et de six artistes vivant à Brooklyn qui explorent de manière singulière les dimensions formelles et narratives de l’image en mouvement. À travers divers dispositifs de projection, les visiteurs pourront apprécier le travail de Sophie Bélair-Clément, Olivia Boudreau, Robert Boyd, Jacynthe Carrier, Michel de Broin, Pascal Grandmaison, Tatiana Istomina, Elisa Kreisinger & Marc Faletti, Frédéric Lavoie, Marko Markovic, Aude Moreau, Rosemarie Padovano et Celia Rowlson-Hall. Certains d’entre eux nous dévoilent une vidéo inédite réalisée pour cette rencontre entre les deux villes, en prenant notamment en compte une contrainte de durée; les œuvres ne devant pas excéder 4 à 5 minutes.
 
 
Autres institutions participantes à Montréal et à Brooklyn 
Montréal : Centre Clark, Articule, Musée d’art contemporain de Montréal, Optica, Galerie Les Territoires, Galerie [sas] et Galerie Division
Brooklyn : Parker’s Box, Front Room Gallery, Smack Mellon, Momenta Art, A.I.R Gallery et Causey Contemporary Pierogi.

Commissaires
La Fabrique d’expositions est un collectif de commissaires de Montréal intéressées à réaliser des projets dans un esprit de collégialité et en partenariat avec des diffuseurs variés. Elle agit ponctuellement dans le cadre de grands événements culturels situés au Canada et à l’étranger, de même qu’elle développe de nouvelles initiatives de diffusion des formes artistiques les plus actuelles. Le collectif a vu le jour en 2009. Les membres qui le composent travaillent ensemble depuis plusieurs années, privilégiant la mise en commun et le brassage des idées. Le collectif est formé de quatre commissaires : Marie-Eve Beaupré, Julie Bélisle, Louise Déry et Audrey Genois.

Boshko Boskovic est directeur à la programmation de Residency Unlimited, un programme new-yorkais de résidence offert aux artistes et aux commissaires.  En tant que commissaire, il a notamment organisé les expositions Monument-Movement au Center for Photography & Moving Image (New York), All in A Day’s Work à la Galerie Splatterpool (New York), Not so Distant Memory au Delaware Center for Contemporary Art et au National Center for Contemporary Art à St. Petersburg (Russie) et Power of the Brand au Contemporary Art Museum in Banja Luka (Bosnie-Herzégovine). Il a également travaillé à la Felix Gonzalez-Torres Foundation et à la Sean Kelly Gallery à New York. Il prépare actuellement l’exposition Ellie Krakow – Cinematic Lovers qui aura lieu à New York et l’exposition itinérante Revisiting the Balkans qui circulera à Belgrade (Serbie), à Prishtina (Kosovo) et à Zagreb (Croatie).

 
Dans la vie courante, la rencontre de deux étrangers provoque un malaise qui peut être partiellement résolu par des échanges. Habituellement cela se fait par un regard croisé et un sourire poli où chacun peut reconnaître en l’autre le caractère inoffensif et bienveillant. Présenté à la Galerie de l’UQAM, le projet La doubluredeSébastien Cliche, finissant à la maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, propose une rencontre où ce protocole de base n’est pas suivi.
 

La doublure

L’installation s’apparente à un laboratoire de psychologie où on observe un sujet à travers une baie vitrée, sauf qu’ici, la hiérarchie observateur/observé n’est pas établie. Qui observe qui? Quel est le rôle du spectateur si ce n’est d’assister au spectacle? Dans ce dispositif, l’observation réciproque réduit la distance entre le spectateur et le performeur. Paradoxalement, cette distance est augmentée par les conditions mêmes dans lesquelles se fait l’observation. L’installation devient alors un espace à occuper, à la fois libre et contraignant, où tous les éléments sont orientés de façon à ramener le spectateur à lui-même, à sa présence et au processus de construction du récit qui lui permettra de s’approprier cette expérience.
 
Le projet La doublure pose un regard critique sur la notion d’interactivité informatique en la transposant par analogie dans un contexte d’interactions humaines. Ainsi, l’idée d’un programme capable de tenir compte de l’input du spectateur prend forme à travers des protocoles et des règles destinés à être interprétés par un performeur. L’ensemble fonctionne comme un système d’enregistrement, d’encodage et de reproduction qui fragmente les actions du spectateur et les traite comme des informations indifférenciées.
 
Au théâtre, une doublure vient remplacer un comédien qui s’absente; au cinéma, elle se substitue à l’acteur pour le tournage de cascades. La doublure « prend la place de » ou « se fait passer pour ». Cette notion porte en elle l’idée d’une imposture. Mais qu’en est-il de la doublure interprétée par un performeur dans le contexte d’une installation comme celle dont il est question ici? Est-elle le double du spectateur dont elle reprend les mouvements ou serait-elle plutôt la doublure de l’artiste qui désigne des représentants pour prendre sa place face au spectateur? Peut-être remplit-elle ces deux fonctions en doublant un rôle qui n’a pas de matrice, si ce n’est le visiteur lui-même et les règles établies par l’artiste.
 
Sébastien Cliche
Prenant la forme de photographies, d’installations, de projets Web ou de performances audiovisuelles, les champs de création de Sébastien Cliche s’étendent au son, à l’image et au texte. Privilégiant l’angle narratif, il questionne les limites du récit et la place que le spectateur peut prendre dans sa construction. Sébastien Cliche est le lauréat 2012 de la Bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain de l’UQAM.
 
Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions individuelles et collectives au Canada et en France, notamment au Centre Clark (Montréal); au centre Skol (Montréal); à la Galerie 101 (Ottawa); à l’Œil de poisson (Québec) et à l’Abbaye Saint-André, Centre d’art contemporain (Maymac, France). En 2007 il était commissaire de l’exposition itinérante L’Oreille dans l’œil montrée à Montréal, Ottawa et Québec. Lors du festival MUTEK de Montréal, en 2010, il a offert en prestation l’œuvre audiovisuelle L’inertie agitée. Tout récemment, son projet Web PAISAJES était au programme des 30e Rendez-vous du Cinéma Québécois. Plusieurs de ses œuvres font partie de la collection Prêt d’œuvres d’art du Musée national des Beaux-arts du Québec et de la Banque d’œuvres d’art du Canada.
 
Site web de l’artiste : http://aplacewhereyoufeelsafe.com

 

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