L’impermanence du mouvement d’Étienne Boulanger, vernissage le vendredi 19 février à 17h à Langage Plus

L’EAU DU BAIN (Anne-Marie Ouellet et Thomas Sinou)
Le son de l’ère est froid

Pour débuter l’année 2016, Langage Plus présente deux expositions qui traitent avec poésie et à leur manière du son, du geste et du récit. La salle principale reçoit l’installation immersive du collectif L’eau du bain, formé de Anne-Marie Ouellet et de Thomas Sinou, où le froid s’immisce au gré du silence et des mots. Dans la salle projet et la salle multifonctionnelle, l’artiste performeur almatois Étienne Boulanger expose un corpus de vidéos et une sculpture manipulable. Ces œuvres se développent autour d’actions insolites et d’objets provoquant l’instabilité, liés aux univers de la drave, de la ruralité ou de l’atelier de travail.
En collectif depuis 2008, Ouellet et Sinou cherchent à flouer les limites de la discipline théâtrale. Dans l’installation Le son de l’ère est froid, le duo invite le public, un à la fois et pour une durée de 15 minutes, à entrer dans un paysage sonore où des bribes de pensées se mélangent au vent, au train qui passe au loin, à la glace qui craque… dans la chaleur de la salle d’exposition. Construite en 2014 sur l’aire glacée du lac Saint-Jean, la cabane a été pour les deux artistes le lieu d’une retraite de création de plusieurs semaines.

La cabane transpose dans l’exposition les traces de cette intrusion atypique dans une nature austère et isolée, dont les murs deviennent des surfaces poreuses entre l’intime et l’universel, la présence et l’absence. Dans ce moment d’immersion et de restitution, le « résident passager » qu’est le visiteur sera appelé à réveiller l’ère passée, ses ambiances sonores et les bribes du séjour performatif de L’eau du bain sur le lac.

Dans son exposition L’impermanence du mouvement, Étienne Boulanger tente une singulière association entre l’agir performatif contemporain et la thèse de La Tension Narrative du narratologue suisse Raphaël Baroni. Pourquoi et comment le déploiement du récit permettrait de « tenir en haleine le spectateur ». Hybridant l’art performance, le sport, la cascade et la vidéo, Boulanger insiste sur la relation que l’imaginaire entretient avec le système utopique de certaines performances contemporaines.
L’impermanence du mouvement s’intéresse à cet aspect spécifique de la nouvelle narratologie des années 2000 qui consiste à dépasser les oppositions en les transformant en combinaison. Le corpus d’œuvres propose un déplacement disciplinaire mécanique où le suspense, la curiosité et la surprise participeraient à l’évolution architecturale du geste poétique.

À l’occasion du vernissage, le collectif L’eau du bain lancera sa publication Prendre le nord (Textes : Anne-Marie Ouellet, images : Thomas Sinou) parue chez Sagamie Édition d’art en 2015.
Le 5 février dernier est arrivée à Alma l’artiste Marion Orfila, originaire de France et vivant en Allemagne. Elle passera deux mois en résidence à Langage Plus dans le cadre des Pépinières européennes pour jeunes artistes, afin de créer une œuvre en collaboration avec la communauté : un corridor sculptural accompagné d’un parcours vidéographique. Vous pouvez profiter de sa présence pour connaitre davantage sa démarche et les motifs de son séjour ici.

L’ouverture des expositions aura lieu le vendredi 19 février 2016. Veuillez noter que les médias et le public qui souhaitent rencontrer les artistes peuvent prendre rendez-vous d’ici le 19 février. La galerie est ouverte du mardi au samedi de 12 h à 16 h 30, le dimanche de 13 h à 16 h et sur rendez-vous.

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