Depuis quelques années maintenant et plus particulièrement depuis la réalisation de l’étude du Conseil des arts de Montréal en 2017, Pratiques professionnelles en arts visuels issues de l’autochtonie et de la diversité à Montréal, le RCAAQ a amorcé une réflexion autour des enjeux d’équité et de représentativité de la diversité culturelle et raciale au sein du réseau qu’il représente. En organisant son forum des membres de 2018, intitulé Les mondes de l’art / les arts du monde : créer des ponts, le comité du forum souhaitait alors thématiser « la diversité » et les questions d’exclusion et de discrimination systémique dans les centres d’artistes. Le but du forum était d’entamer une réflexion collective et d’entrevoir des actions menant à des pratiques plus inclusives et équitables dans nos organismes.
Ce n’est qu’après-coup que nous réalisions que les expériences vécues lors du forum étaient fort divergentes, allant d’inspirantes et éclairantes pour certain.e.s, à frustrantes et agaçantes pour d’autres. Avant tout, l’expérience fût difficile et douloureuse pour les personnes racisées qui se retrouvaient doublement exposées en tant qu’intervenant.e.s et participant.e.s devant une assemblée largement dominée par une culture (et une sensibilité) blanche. Ce n’est qu’après-coup que nous réalisions que nous n’avions pas réussi à mettre en place un espace suffisamment bienveillant et sécuritaire – malgré les bonnes intentions – pour nos collègues et invité.e.s en situation de minorité et de vulnérabilité. Ce n’est qu’après-coup que nous réalisions qu’au lieu de « créer des ponts » nous en avions brûlés.
Les réactions critiques qui nous sont parvenues nous ont demandées de faire un auto-examen de nos pratiques courantes lors de nos rassemblements et discussions, elles nous ont amenées à mieux comprendre l’idée et les protocoles d’un « safe space », d’un espace sécurisé qui porte une plus grande attention à la protection des personnes vivant de la discrimination. À la suite de ce forum, le RCAAQ a mis sur pied un comité de réflexion sur les enjeux d’équité. Deux ans plus tard, nous y sommes plus sensibilisé.e.s, nous nous sommes familiarisé.e.s avec les concepts et postures anti-racistes et décoloniales, et nous sommes en train de nous doter d’outils et de ressources. Nous voulons maintenant nous excuser pour le tort causé aux personnes qui ont été blessées par notre inattention et maladresse, pour qui ce forum était une expérience pénible et traumatisante. Nous le regrettons sincèrement.
En tant qu’organisme et représentant d’un réseau qui se déploie à travers le Québec, mais aussi en tant que personnes et citoyen.ne.s, nous reconnaissons que nous avons un long chemin à parcourir, individuellement et collectivement, afin de déconstruire nos façons de penser et d’agir, de désapprendre certains de nos comportements qui s’appuient sur des siècles de domination et de privilège blanc.
Les échanges au sein du comité équité, l’offre d’ateliers axés sur la sensibilisation, la promotion des initiatives de nos membres et bien d’autres actions à venir, témoignent de notre volonté de poursuivre les démarches de remise en question et de réaliser collectivement, étape par étape, de réelles transformations à long terme.
Catherine Bodmer, directrice générale du RCAAQ
et les membres du comité équité
Depuis quelques années maintenant et plus particulièrement depuis la réalisation de l’étude du Conseil des arts de Montréal en 2017, Pratiques professionnelles en arts visuels issues de l’autochtonie et de la diversité à Montréal, le RCAAQ a amorcé une réflexion autour des enjeux d’équité et de représentativité de la diversité culturelle et raciale au sein du réseau qu’il représente. En organisant son forum des membres de 2018, intitulé Les mondes de l’art / les arts du monde : créer des ponts, le comité du forum souhaitait alors thématiser « la diversité » et les questions d’exclusion et de discrimination systémique dans les centres d’artistes. Le but du forum était d’entamer une réflexion collective et d’entrevoir des actions menant à des pratiques plus inclusives et équitables dans nos organismes.
Ce n’est qu’après-coup que nous réalisions que les expériences vécues lors du forum étaient fort divergentes, allant d’inspirantes et éclairantes pour certain.e.s, à frustrantes et agaçantes pour d’autres. Avant tout, l’expérience fût difficile et douloureuse pour les personnes racisées qui se retrouvaient doublement exposées en tant qu’intervenant.e.s et participant.e.s devant une assemblée largement dominée par une culture (et une sensibilité) blanche. Ce n’est qu’après-coup que nous réalisions que nous n’avions pas réussi à mettre en place un espace suffisamment bienveillant et sécuritaire – malgré les bonnes intentions – pour nos collègues et invité.e.s en situation de minorité et de vulnérabilité. Ce n’est qu’après-coup que nous réalisions qu’au lieu de « créer des ponts » nous en avions brûlés.
Les réactions critiques qui nous sont parvenues nous ont demandées de faire un auto-examen de nos pratiques courantes lors de nos rassemblements et discussions, elles nous ont amenées à mieux comprendre l’idée et les protocoles d’un « safe space », d’un espace sécurisé qui porte une plus grande attention à la protection des personnes vivant de la discrimination. À la suite de ce forum, le RCAAQ a mis sur pied un comité de réflexion sur les enjeux d’équité. Deux ans plus tard, nous y sommes plus sensibilisé.e.s, nous nous sommes familiarisé.e.s avec les concepts et postures anti-racistes et décoloniales, et nous sommes en train de nous doter d’outils et de ressources. Nous voulons maintenant nous excuser pour le tort causé aux personnes qui ont été blessées par notre inattention et maladresse, pour qui ce forum était une expérience pénible et traumatisante. Nous le regrettons sincèrement.
En tant qu’organisme et représentant d’un réseau qui se déploie à travers le Québec, mais aussi en tant que personnes et citoyen.ne.s, nous reconnaissons que nous avons un long chemin à parcourir, individuellement et collectivement, afin de déconstruire nos façons de penser et d’agir, de désapprendre certains de nos comportements qui s’appuient sur des siècles de domination et de privilège blanc.
Les échanges au sein du comité équité, l’offre d’ateliers axés sur la sensibilisation, la promotion des initiatives de nos membres et bien d’autres actions à venir, témoignent de notre volonté de poursuivre les démarches de remise en question et de réaliser collectivement, étape par étape, de réelles transformations à long terme.
Catherine Bodmer, directrice générale du RCAAQ
et les membres du comité équité