Au cours de sa résidence, Karine Locatelli poursuivra son projet Vers la bête lumineuse, débuté au printemps 2021. Ce projet de recherche-création, mêlant dessins, photographies argentiques, installations et sculptures en céramique, s’inspire du documentaire de Pierre Perrault La Bête lumineuse dans lequel, on s’intéresse, par une approche poétique et sensible à l’univers de la chasse à l’orignal où l’animal brille par son absence. L’artiste souhaite donc à son tour aborder la chasse, la pêche et la cueillette avec une approche similaire. Elle ne s’intéresse pas à la représentation concrète de la faune, mais à ses traces, aux indices de son passage. Dans le cadre de sa résidence aux Îles-de-la-Madeleine, elle travaillera sur de nouvelles œuvres qui seront nourries cette fois-ci de témoignages de chasseur•euses, pêcheur•euses et cueilleur•euses afin de faire écho à l’approche de cinéma-vérité utilisée par Perrault dans ses films. Une approche humaine et sociale, basée sur la rencontre sur le terrain.

Morceaux de paysages, fragments de boréalie; l’immense bienveillance que porte la nature est mise en lumière par les œuvres de Karine Locatelli. Avec une poésie visuelle fine, texturée et décontextualisée, montagnes, dépôt à neige de centre d’achat ou rochers bordant le fleuve amènent une perception nouvelle au regard déshabitué.

Obsessive du processus de l’empaysage, qui met l’expérience du lieu et la perception au centre de la création, ses représentations de l’arrière-pays québécois s’incarnent en un mode de vie, et dans la nécessité d’un rapport féminin sensible et avec la nature pour ensuite parvenir à la représenter.*
*Texte par Marie-Andrée Gill

Native de Lévis, Karine Locatelli demeure dans la région de Charlevoix, plus précisément aux Éboulements où elle travaille dans son atelier-galerie. Titulaire d’une maîtrise en arts visuels, elle partage son temps entre des projets de création, de diffusion et de médiations culturelles. À travers la représentation paysagiste en dessin, elle poursuit la tradition pleinairiste de sa région et a également une pratique en médiation culturelle. Elle a réalisé une vingtaine expositions collectives ou solo, résidences de création au Québec, en Ontario et en France. Ses œuvres se retrouvent dans des collections publiques et privées dont celle du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, la Fondation David Suzuki, la ville de Lévis, la Banque TD de Toronto et Hydro-Québec.

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