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Tout ce qui est perdu revient de Camila Ramírez Lobón et Amed Aroche

Vernissage le jeudi 3 octobre à 17h à DARE-DARE

Dans le cadre du projet Montréal-La Havane du RCAAQ en collaboration avec DARE-DARE, le GIV et OBORO, La HALTE accueillera l’exposition Tout ce qui est perdu revient, de Camila Ramírez Lobón et Amed Aroche, commissariée par Anamely Ramos González.

Tout ce qui est perdu revient  

Le mot exil change de dimension. Il s’adapte à notre échelle. Parfois, il semble trop vaste, d’autres fois, il semble que nous ne puissions pas y trouver notre place. C’est un terme inconfortable, insuffisant, qui nous rappelle constamment une injustice qui nous a contraints à prendre une décision extrême et précipitée, souvent motivée par la nécessité de fuir et de survivre. Il nous rappelle que nous avons été privés non seulement d’espace, mais aussi de temps — cet espace de liberté gratuit, auquel nous appartenons naturellement.

Cependant, l’exil n’est pas exempt de merveilles. L’acte de fuir peut se transformer en une ouverture vers l’autre, à la fois vers l’extérieur et vers soi-même. En exil, nous découvrons de nouvelles manières d’appartenir et réalisons même que l’appartenance n’est pas toujours nécessaire. On peut aimer depuis l’extérieur du cercle et à partir de ce moment, chaque lieu que nous habitons devient un espace imaginaire — créé et inventé. Le véritable voyage peut ne commencer qu’au moment où nous acceptons qu’il n’y ait pas de retour.

Comme il n’y a pas deux exilé·e·s identiques, cette réflexion collective vise à capturer, à travers des images et des mots, trois expériences différentes d’exils et de rencontres. Tout ce qui est perdu revient. La véritable question est de savoir si nous saurons attendre et comment nous nous préparerons pendant cette attente.

Ce projet réunit deux artistes et une commissaire cubain·e·s, exilé·e·s dans le contexte de la crise des dernières années à l’Île. Actuellement, ielles résident à Miami, Montréal et Chicago, respectivement.

Camila Ramírez Lobón présente El Camino de la Virgen (Le Chemin de la Vierge), un projet de livre accompagné d’une série de dessins qui explorent l’odyssée d’un groupe de migrant·e·s cubain·e·s entreprenant un voyage semé de défis physiques et psychologiques. Le récit se concentre sur le témoignage de Nelda, tout en se focalisant sur plusieurs personnages, dont l’un porte une image de la Virgen de la Caridad del Cobre, symbole du fardeau spirituel et culturel que les migrant·e·s supportent pendant leur exode. Le livre, narré à la première personne, brosse un portrait brut de ces zones de transit latino-américaines, détaillant le chaos social, la violence et la brutalité, auxquels les migrant·e·s sont confrontés, ainsi que les causes profondes de leur désespoir. Tout au long du texte, des réflexions sur la résilience et la vertu qui émergent dans des situations extrêmes soulèvent des questions sur le désespoir qui pousse ces migrant·e·s à risquer leur vie dans un voyage clandestin.

Amed Aroche propose l’œuvre Todo Lo Que Se Pierde Regresa (Tout ce qui est perdu revient). Ce projet, issu d’un dialogue en en cours qui a débuté en 2022 entre l’artiste et Anamely Ramos (commissaire de cette exposition), articule des photographies et des conversations à travers les rythmes du journal intime et du fragment. Il aborde les imaginaires inter-géographiques et les émotions qui émergent de l’exil. Les photographies de cette série explorent à la fois des trajectoires physiques et imaginaires, saisissant la convergence de la saga spirituelle, politique et géographique de deux corps diasporiques. Ramos a été exilée de Cuba en 2022 et n’a pas pu y retourner depuis. Par moments, Amed est retourné à La Havane, tentant de photographier la ville à travers les yeux d’Anamely, en suivant les traces de ses souvenirs. D’autres fois, leurs conversations les ont menés vers des lieux plutôt suggérés ou supposés. Les photographies qui en résultent sont des observations silencieuses, curieuses et mélancoliques. Ces images ne reflètent pas seulement leur deuil, mais annoncent également la naissance de quelque chose de nouveau : l’ancien pays d’origine, élargi de force par sa nouvelle implantation diasporique.

Commissaire :  Anamely Ramos González

La HALTE de DARE-DARE, rue Notre Dame O, Montréal