Chargement Évènements
  • Cet évènement est passé.

Sam Loewen et Zoltan Veevaete

Expositions jusqu'au 8 septembre à AXENÉO7

Expositions respectives de Sam Loewen (Ottawa) et de Zoltan Veevaete (Gatineau), candidats à la maîtrise en arts visuels de l’Université d’Ottawa

Sam Loewen
Reliqueery

« L’exposition Reliqueery porte sur mes recherches quant aux diverses méthodes de codification queer afin d’étudier les différentes représentations de la masculinité. Dans ma pratique artistique, je réalise une communication visuelle à travers des gestes en répétition ainsi qu’avec des matériaux codés et des images symboliques éclairées par l’affect émotionnel de la théorie queer.

Curieux du potentiel de représentation transformative des matériaux sélectionnés et de leurs capacités sémiotiques, je m’approprie l’espace tout en organisant, regroupant et élaguant ceux-ci pour créer des imageries qui illustrent les relations entre mon identité queer et mes désirs. C’est dans cet espace approprié que mon travail s’avère répétitif et réfère au rituel. Par l’organisation — la décomposition et la recomposition — d’objets, je cherche des résolutions. L’implication de ma trace corporelle dans mes œuvres constitue des pistes d’agences afin d’exprimer mes expériences quant à ma spiritualité, mes traumatismes et mon orientation sexuelle. Mon travail est une série de systèmes gestuels qui visent à utiliser les opportunités en cours et les matériaux pour leurs caractères subversifs.

À l’été 2017, je découvre les reliques de Saint-Sébastien, patron de l’athlétisme, de l’amour fraternel et des victimes de la peste. Je me suis alors souvenu de son importance symbolique pour la communauté LGBTQA + pendant la crise du VIH/SIDA et de sa représentation iconographique ; torse nu perforé de flèches. L’histoire du martyre de Saint-Sébastien a résonné en moi, comme une allégorie de l’intimité homosexuelle. Dans mon enquête sur ce dernier, j’ai été intrigué par ses rôles en tant que Saint et d’icône sensuelle à la fois.

Reliqueery dispose de deux espaces installatifs dans lesquels l’éclairage est doux ; légèrement pastel. Au sol, des drapés se transforment en des torsions tendues et des cordes se glissent en des nœuds décoratifs. De façon structurée, les représentations au pochoir des cordes de lin reprennent les motifs des nœuds sur les murs de la galerie. Le corps est directement impliqué dans ce processus de travail à travers les actes répétitifs de torsion et de nouage des étendues de tissus. Les draps de literie ont une signification symbolique, mais leurs formes transformées remettent en question leur rapport à l’intimité. La présence d’essence de lavande, de carillons et de lignes sinueuses sur les longues traînées de textiles crée une immersion. Les différentes échelles entre les installations invitent à une expérience corporelle liée aux sens ». — Sam Loewen

Zoltan Veevaete
Les Rouages Écraniques

Dans l’exposition Les Rouages Écraniques, Zoltan Veevaete propose ses propres réflexions sur la manipulation de l’image ; ces impacts dans la société contemporaine en référence à des méthodes historiques. De Platon à Descartes, passant par Baudrillard, les œuvres ouvrent sur des lectures rhizomatiques et méditatives par des techniques artistiques et numériques permettant une illusion immersive dans l’espace picturale.

La représentation et le simulacre de la réalité sont, depuis toujours, des moyens afin d’immerger le spectateur dans une histoire. En ce sens, l’espace de la galerie s’est transformé en un débarras d’éléments scéniques, rappelant les coulisses d’un plateau de tournage. L’objectif est de simuler les rouages d’un décor de cinéma où le spectateur se retrouve transposé dans une histoire et sa finalité.

Le faux panneau d’affichage du film The Matrix est un indice du scénario général de cette histoire — l’exposition. Ce film présente pour toute une génération, l’occasion d’une réflexion sur la nature de la réalité. L’orchestration lumineuse crée un parallèle entre la structure apparente de l’image physique (l’état de corps) et la projection d’image générée par ordinateur (l’état voilé). Les sons engendrés électroniquement aident, par leurs fréquences, à stimuler l’état hypnotique cérébral.

Ce projet polymédiatique est présenté dans un contexte mettant de l’avant les techniques de médiation de la culture visuelle contemporaine. Les surfaces picturales y sont utilisées afin de contraster avec différents contacts immersifs. Enfin, par cette méthode l’artiste adresse des problématiques qui résultent des phénomènes de l’apparence, de l’illusion et du sens de la vision.