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Résidences croisées France/Québec

Jusqu'au 30 septembre au 3e impérial, centre d'essai en art actuel

Des relations invisibles se nouent entre les humains, les êtres de la nature et les objets. Ces relations sont pourtant évidentes, donc visibles, vécues au quotidien, parlées en toutes langues. D’un côté des attachements, des dépendances, de l’autre des déchets et du jetable. Selon nous, qui dit attachement dit lien magique, qui dit gâchis dit perte de l’esprit (des choses). Nous tenons, nous y tenons. Nous jetons, que perdons-nous ?

 

Rejeter la matière, c’est perdre l’esprit. Nous cherchons la voie moyenne, celle des médiums.

Il n’est pas toujours nécessaire de distinguer êtres naturels et objets artificiels ; ces catégories sont poreuses. La chaise est un bout de forêt, un animé ; la forêt n’est pas vierge mais designée par des humains. Est-ce qu’en y siégeant un peu de l’esprit de la forêt nous traverse ?

Alexandra Pouzet et Bruno Almosnino

Alexandra Pouzet et Bruno Almosnino proposent, avec le projet Médium. Enquête sur l’esprit des objets, une réflexion sur l’objectivation de la nature par le biais d’une enquête et d’une collecte d’objets.

Un bureau des enquêtes et une vitrine sur rue sont mis en place. Des entretiens et des séances photos s’organisent. Privilégiant une approche d’ouverture, d’observation et d’attention, de relations situées, le duo met en œuvre des rapprochements avec des gens invités à se prêter au jeu du médium…

Ils viennent avec des objets dont ils veulent se séparer et qui témoignent d’un monde finissant. Un bout d’histoire, une partie d’eux dont ils ne veulent plus, une envie de faire de l’espace.*

Tenant pour acquis que l’enquête est une trajectoire dont l’issue ne peut être connue à l’avance, l’entreprise a pour défi de donner à voir, à travers les récits et objets recueillis, une présence mystérieuse.

Cette enquête est aussi une quête. Son champ d’investigation est large, il s’ouvre à l’objet en tant que paysage quotidien, récit et marque du présent, archive, ruine, archéologie de la personne, déchet ou élément de collection, en tant que persistance dans l’art ou comme rapport à la nature.

Les objets sont des faire parler, des faire faire, ils agissent à la voie moyenne. L’objet comme intrusif, comme envahissant, comme encombrant, comme maléfique, comme protecteur. Doter les êtres de nature de paroles, équiper les objets d’intentions (d’agence), lève les frontières entre nous et le monde. Un esprit commun souffle à nouveau.*

* Extraits d’un texte d’Alexandra Pouzet et Bruno Almosnino

Mettant en commun leur goût pour les situations d’enquêtes, en art et en sciences sociales, Alexandra Pouzet (photographie et installation) et Bruno Almosnino (ethnographie et écriture) questionnent les relations entre les humains et les paysages, explorent des gestes liés aux rêves ou aux habitudes. Leur travail croise les savoir-regarder et les savoir-faire, interrogeant le statut de l’image photographique et du texte, les doutes et les certitudes devant le monde qui vient, qui est là. Ils viennent de l’anthropologie, des lettres modernes, de la parole portée en radio associative ou en salle de classe, des cours du soir aux beaux-arts, des narrations, des fables, d’Algérie. Ils vivent dans la région du Lot, en France. www.alexandrapouzet.com

Résidences croisées France/Québec Ce projet est réalisé de mars à octobre 2018 dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant et d’un programme de résidences croisées entre la Maison des arts Georges et Claude Pompidou, centre d’art contemporain et résidences (France) et le 3e impérial, centre d’essai en art actuel (Québec).