Dans le cadre de son exposition, Anna Hawkins sera à la galerie entre 14 h et 16 h pour parler au public et répondre aux questions. Passez voir l’exposition et rencontrez l’artiste dans un cadre informel!

L’exposition rassemble deux œuvres vidéos d’Anna Hawkins, Blue Light Blue et Love qui, ensemble, explorent l’influence des interactions entre les utilisateurs et la technologie numérique dans la vie quotidienne à travers des récits expérimentaux. Après avoir terminé sa résidence Instagram à Dazibao à l’été 2021, Hawkins propose une nouvelle itération vidéo du projet Love, dont les thèmes sont à mettre en parallèle avec son œuvre précédente Blue Light Blue. Une publication numérique présentant un entretien postrésidence avec l’artiste accompagne également le programme.

Love (2022 — 7 min. 42 sec.)  examine la nature changeante du langage sur internet. Pendant sa résidence, Hawkins a partagé 30 publications combinant des séquences trouvées sous #love, le hashtag le plus utilisé sur Instagram, ainsi que des séquences qu’elle a elle-même tournées tout au long de sa résidence. Ce matériel visuel a été extrait et transformé en publications en temps réel, permettant aux spectateurs de suivre l’évolution du projet. Ces vignettes sont maintenant réunies par Hawkins pour créer un récit qui remet en question le rôle des médias sociaux dans la médiation du sens. En entrelaçant des images décousues et éblouissantes qui reflètent à la fois le contenu des hashtags Instagram et sa réponse personnelle à ce contenu, Hawkins révèle les nombreuses associations possibles autour d’un mot donné.

Avec Blue Light Blue (2021 — 15 min. 19 sec.), Hawkins considère les façons dont les écrans et les mondes numériques percent discrètement les espaces intimes. Dans un pseudo-film d’horreur tourné partiellement sur pellicule 16 mm, elle fait de la lumière bleue émise par les écrans LED rétroéclairés, déguisés en miroirs ou en fenêtres, l’antagoniste qui envahit les moments privés et routiniers de la vie quotidienne. Toujours à nos côtés, avec nous dans notre lit, ou rôdant à proximité, cette présence perturbe les perceptions du lieu et du temps en débordant au-delà de l’écran. En se servant de la vidéo 4K et du film, Hawkins examine la façon dont les appareils de capture d’images se sont adaptés aux qualités changeantes de la lumière, ainsi que la façon dont la création d’images et la source de lumière façonnent notre perception du monde. Les rideaux de la chambre à coucher s’ouvrent sur une mer de bleu numérique, tandis qu’une brume fluorescente s’infiltre par les fissures des portes, pénètre même dans les espaces de sommeil et semble constituer une menace pour la vie privée. Le jour se confond avec la nuit, les espaces intimes sont transgressés par la simulation, et même les moments de repos sont teintés de bleu.

Anna Hawkins (née à Baltimore, É-U) est une artiste qui travaille principalement avec l’image en mouvement et l’installation. Ses œuvres puisent à diverses références allant de l’histoire de l’art, à des tutoriels sur internet, des vidéos compilant des ratages et à des films d’horreur pour examiner comment les images suscitent de nouvelles façons de voir et d’apprendre. Hawkins a complété un baccalauréat en histoire de l’art à la University of Pittsburgh et détient une maitrise en arts de l’Université Concordia. Son travail a récemment fait l’objet d’expositions individuelles au Centre CLARK (Montréal), à The Bows (Calgary), au Musée d’art contemporain des Laurentides (Saint-Jérôme) et à la Art Gallery of Alberta (Edmonton). Ses œuvres ont été présentées à l’international au UCLA New Wight Biennial (Los Angeles, États-Unis), au WRO Media Art Biennale (Wroclaw, Pologne), à LUX (Londres, R-U) et aux Rencontres internationales Paris/Berlin. Elle est professeure adjointe en arts à la MacEwan University située sur le territoire du Traité 6 ᐊᒥᐢᑿᒌᐚᐢᑲᐦᐃᑲᐣ Amiskwacîwâskahikan/Edmonton, en Alberta.