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Ragnar Kjartansson, Sumarnótt

Exposition jusqu'au 2 janvier au Musée des beaux-arts de Montréal

Après un passage remarqué au Metropolitan Museum of Art, à New York, et à la National Gallery of Iceland, l’artiste islandais Ragnar Kjartansson présente pour la première fois à Montréal Sumarnótt, l’une de ses œuvres les plus récentes et les plus importantes. Jusqu’au 2 janvier 2022, les visiteurs du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) pourront découvrir cette installation immersive empreinte de mélancolie, dont les images ont été tournées au lendemain du solstice d’été en Islande. Méditation lyrique sur les thèmes de l’amour, de la perte, de la vie et de la mort, Sumarnótt trouve un écho profond en ces temps de pandémie.

Filmée sous le soleil de minuit, la vidéo montre deux couples qui traversent sept écrans sur un fond d’herbe verdoyante et un ciel gris-bleu contre lequel s’érige le Laki, volcan situé dans le sud du pays. Ils entonnent un air mélancolique sans début ni fin, qui répète le refrain « La mort est ailleurs ».

« Nous sommes ravis de présenter au public cette installation profondément émouvante de Ragnar Kjartansson, figure majeure de l’art performatif et de l’art vidéo. Sumarnótt, qui compte parmi les œuvres les plus récentes et les plus marquantes de l’artiste, prend une résonance encore plus forte dans le contexte actuel », explique Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef du MBAM.

Pour élaborer cet environnement visuel et sonore hors du commun, Kjartansson a fait appel à ses fidèles collaborateurs, les frères jumeaux Aaron et Bryce Dessner, du groupe américain The National, ainsi qu’à Gyða et Kristín Anna Valtýsdóttir, fondatrices du groupe islandais múm. Tous se sont réunis à Reykjavík pour écrire la chanson de l’œuvre en s’inspirant des livres qui garnissent la bibliothèque de l’artiste. Le titre de la chanson reprend celui de l’ouvrage de l’historien de l’art Alexander Dumbadze sur la vie et la mort mystérieuse de l’artiste néerlandais Bas Jan Ader, tandis que les paroles sont extraites de vers de la poétesse grecque de l’Antiquité Sappho, adaptés en anglais par la femme de lettres canadienne Anne Carson, et de vers de l’auteur américain Robert Lax, du mouvement artistique Fluxus.

Les multiples sources de la chanson imprègnent l’œuvre d’un esprit fantaisiste et absurde qui atténue les connotations sentimentales que pourrait revêtir l’image d’amoureux chantant dans la nature.