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Les grenouilles de la fin du monde, Annie-Kim Rainville.
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Points de bascule

Vernissage le jeudi 12 mai à 15h à Clark

Points de bascule évoque le moment liminaire avant la chute qui repose dans un entre-deux vertigineux. Elle représente le seuil fragile à partir duquel une modulation, même minime, peut faire basculer un système dans un état complètement nouveau.

C’est en traversant les nombreux dossiers que j’ai pu noter les préoccupations générationnelles chez les artistes, et plus particulièrement, les deux manières distinctes d’aborder le monde : soit en exprimant de l’anxiété, soit en tentant de camoufler cette anxiété au moyen de l’esthétique.

Un parallèle est envisageable avec la façon dont se déploie le capitalisme. Menaçant l’écosystème environnemental et engendrant à la fois un monde de mégalopoles asphyxiantes et chaotiques, il est aussi à l’origine d’une véritable économie du beau et d’une esthétisation de la vie quotidienne. Dans le livre L’esthétisation du monde1, Gilles Lipovetsky et Jean Serroy ajoutent qu’en « créant un paysage économique mondial chaotique tout en stylisant l’univers du quotidien, le capitalisme est moins un ogre dévorant ses propres enfants qu’un Janus2 à deux visages. » Chacune des salles est pensée en fonction de deux pôles complémentaires et consubstantiels : l’étiolement et l’esthétisation du monde. Ainsi, la binarité qui émerge entre obscurité et lumière se voit éclatée. La noirceur peut contenir la vie, puis la lumière, parfois trop vive ou trop blanche, peut également nous brûler.