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Paméla Landry et Diane Laurier

Exposition du 20 juin au 25 août à Langage Plus

Accalmir de Paméla LANDRY (Montréal)
Salle principale

Accalmir comporte des éléments mécaniques accomplissant une succession de mouvements répétitifs évoquant les manies ritualisées des personnes ayant un TOC (trouble obsessionnel compulsif). Chez ces personnes, le rituel sert à calmer l’anxiété provoquée par des pensées obsédantes et envahissantes. C’est cette qualité réparatrice du rituel que l’artiste a exploré dans les œuvres exposées.

Roues, poignée et légèreté de l’appareil contribuent à suggérer la possibilité du déplacement de l’usager avec la machine et lui permettre de tirer profit du potentiel de réparation des dispositifs, partout où il se trouve. Un quatrième élément, soit un mobilier, est intégré à la présentation des véhicules, il fait étalage des différents accessoires présentés comme des options aux hypothétiques acheteurs, tels que pneus, jantes, poignées.

Le corps de l’oeuvre de Diane LAURIE (Sainte-Adèle)
Salle vidéo et salle projet
Elle conçoit sa pratique artistique en tant que principe de vie, acte de présence au monde et mode de connaissance. Son travail, liant l’art à la vie, est conduit comme s’il s‘agissait de mener une recherche qui se développe par le biais d’installations. Dans ces espaces, on y trouve une esthétique de l’épurement où des réalisations à la fois bi et tri dimensionnelles s’organisent en fonction du sujet investigué. Le développement de ce thème, émanant du quotidien, trouve sa finalité dans l’œuvre dont le résultat relève d’une conscience renouvelée.
Les procédés utilisés proviennent de la répétition de gestes issus du savoir artisanal. Cette magnificence du geste s’appuie sur une réappropriation de ce savoir revisité et présenté de manière inusité. Le corps de l’oeuvre est une réflexion sur la perte et le deuil dans 𝙈𝙞𝙡𝙡𝙚 𝙚𝙩 𝙪𝙣 𝙥𝙖𝙮𝙨𝙖𝙜𝙚𝙨 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙡’𝙪𝙡𝙩𝙞𝙢𝙚 𝙥𝙖𝙧𝙩𝙖𝙣𝙘𝙚 𝙙𝙚 𝘿𝙖𝙣𝙞𝙚𝙡 (salle vidéo) ainsi que le désir de me réinventer dans 𝙇𝙖 𝙥𝙖𝙧𝙤𝙡𝙚 𝙨𝙞𝙡𝙚𝙣𝙘𝙞𝙚𝙪𝙨𝙚 (salle projet).
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Paméla Landry

Accalmir fait partie du corpus d’œuvres nommé « machines à investissement d’affect » dans lequel l’artiste transfert à ses installations la capacité de soignante et d’aidante qu’on associe au caractère féminin. Elle cherche à comprendre le comportement de personnes vulnérables dont la conduite est considérée hors norme et s’intéresse aux moyens qu’elles développent pour améliorer leur condition. La technologie lui permet de proposer des solutions à des identités perçues comme instables et de transformer notre regard sur ces stéréotypies jugées marginales. Accalmir interprète ces rituels en leur attribuant des aspects valorisants, voire jubilatoires afin que nous puissions nous en accommoder positivement.

Paméla Landry vit à Montréal et dans Chaudière-Appalaches. Elle est détentrice d’une maîtrise en Open Media de l’Université Concordia. Son travail a été présenté lors de nombreuses expositions individuelles, dont au Circa, art actuel et à la Galerie B-312 (Montréal), à Neutral Ground (Saskatchewan) et à la Richmond Art Gallery (Colombie-Britannique). Elle a participé à plusieurs expositions collectives au Canada et en Europe. Notons, entre autres, au Musée national des beaux-arts du Québec, à la Fondation Molinari et à la Maison de la culture Maisonneuve (Québec), à The New Gallery (Alberta), au g39 (Cardiff) et au Musée d’art moderne de Lille Métropole (France). En 2010, elle a réalisé une résidence à SPACE (Londres). De 2011 à 2022, elle a siégé au conseil d’administration de Est-Nord-Est résidence d’artistes de Saint-Jean-Port-Joli. En 2022, elle a été récipiendaire du prix Pauline-Desautels décerné par Circa art actuel.

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Diane Laurier
Diane conçoit sa pratique artistique en tant que principe de vie, acte de présence au monde et mode de connaissance. Son travail, un territoire de recherche qualitative, épouse les principes du paradigme du Sensible où les phénomènes singuliers rejoignent ceux universels. Liant l’art à la vie dans une perspective existentielle, les axes de recherche explorent son désir de rendre visible l’invisible par l’établissement de relations entre les deux pôles que sont celui de la matérialité, c’est-à-dire les réalités composants le monde physique, et l’immatérialité, soit l’idée ou l’esprit auxquels ils font référence.

C’est souvent par le biais d’une action, celle de marches photographiques, qu’elle interroge le regard qu’elle pose sur l’horizon du monde pour témoigner des effets que celui-ci produit en elle. Le résultat visuel émanant de ses déambulations se manifeste tangiblement par le biais d’installations. Dans ces espaces, on y trouve une esthétique épurée où des réalisations, à la fois bi et tri dimensionnelles, s’organisent en fonction du thème investigué. Ce thème, issu des événements récents et de prises de conscience, émane du quotidien de son existence.
Sa pratique bidimensionnelle se manifeste souvent par l’addition de gestes dialogiques, fondamentaux et complémentaires: la photographie et la couture. Le geste photographique lui permet de capter dans l’instant ce qui l’interpelle dans le monde des réalités naturelles. Celui de coudre lui succède lorsqu’elle perce le papier à l’aide d’une aiguille et que, par la suite, un fin travail de couture s’amorce. Pour mieux saisir les lignes de force de l’œuvre photographique, ces traits de fils cousus à même le papier dessinent, traversent et ponctuent son épaisseur.
Au-delà du potentiel descriptif que renferme le cliché photographique, l’image numérique est investiguée pour sa capacité à s’exercer dans l’instant afin d’évoquer l’expérience brute et sensible qu’opère la vue alors qu’elle se pose sur des surfaces, des textures, des matières composant le monde.

La couture, geste lent, répétitif et s’opérant dans la durée, s’oppose ainsi à celui de la photographie. Il témoigne de ses préoccupations féministes en revendiquant le geste de coudre, geste humble répété par des générations de femmes, comme geste artistique.

Sa pratique tridimensionnelle complète celle bidimensionnelle. Souvent, elle s’inscrit dans la filiation des gestes maintes fois réitérés et reliés au savoir-faire artisanal. Ainsi, il lui arrive de les revisiter en les actualisant de manière inusitée. C’est notamment le cas pour les techniques du tapis tressé exploré en utilisant comme matière première les pages de ses journaux intimes ou encore du procédé du vitrail pour lequel le verre coloré est donné à voir par superposition plutôt que traditionnellement, par énumération. Parfois, cette pratique tridimensionnelle consiste en la sélection d’éléments naturels qu’elle organise par le biais de procédés d’assemblages liant lesdits éléments avec divers fils ou cordages noués. Ici, les gestes effectués relèvent de procédés s’apparentant à celui de la couture. Ces montages sont souvent suspendus ou disposés à même le sol. Ils s’inscrivent en correspondance avec les œuvres bidimensionnelles formant de la sorte un tout articulé autour d’une même idée.

Diane Laurier détient un doctorat de l’Université de Sherbrooke. Auparavant, elle a obtenu une maîtrise en arts plastiques de l’Université du Québec à Montréal. Elle vit et travaille à Ste-Adèle. Après avoir exposé principalement des installations dans divers musées et centres d’artistes autogérés du Québec, elle entreprend une carrière de professeure-chercheure au sein des universités québécoises s’investissant davantage au sein des champs disciplinaires de l’enseignement, de la transmission des arts ou de la méthodologie de recherche en pratique artistique. En 2018, elle renoue avec sa pratique artistique et devient co-fondatrice du Collectif d’art complice, véritable laboratoire en poïétique où la pratique artistique se veut un lieu de partage et de reconnaissance de l’altérité, dépassant ainsi les individualités au profit d’une conscience commune. Depuis lors, elle poursuit individuellement une recherche en arts visuels. C’est principalement par le biais de photographies numériques cousues qu’elle crée des installations dont les grands axes de recherche s’inscriven