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Où sommes-nous
L’absence du point d’interrogation est intentionnelle. Où sommes-nous désigne l’endroit que nous occupons dans l’espace d’exposition. Les quatre artistes offrent une multitude d’approches pour explorer des questions fondamentales associées au cadre, à la narrativité, à l’image fixe et animée. Leurs pratiques s’étendent de la performance, aux images figuratives et abstraites liant le corps au paysage. Ici réunis, ces travaux articulent des préoccupations à propos de la perception, ainsi qu’un désir de perturber et d’enrichir l’imagerie populaire en s’inspirant de l’avant-garde, du féminisme et de stratégies vernaculaires et post-coloniales.
Les natures mortes de Judith Albert (CH) hautement précises mais mobiles à la fois et son emploi de vocabulaires en disparition inscrivent le cadre, parfois même l’architecture de l’espace avec les poétiques du corps. Ses installations relient langage et geste à l’environnement bâti ou naturel. Par ses performances, installations vidéo et photographies, Dana Claxton (CA) entreprend la tâche colossale de traverser des mondes, déployant et ébranlant les traditions de la haute-couture et de la culture populaire. Son travail vise à combler l’écart entre les cosmologies coloniale et autochtone et ainsi décoloniser, et résister aux discours dominants à propos des femmes autochtones. La pratique de Nik Forrest (CA) s’intéresse aussi à la résistance, se tournant toutefois vers des moyens plus abstraits, procédés analogiques et silences, par lesquels de simples gestes qui seraient autrement passés inaperçus acquièrent une signification. Plutôt que de se concentrer sur des actes de résistance, Forrest propose une mise-au-point des sens où les spectateurs/trices sont invité.e.s à expérimenter le geste de l’artiste hors du champs de la lentille. Les photographies de Katrin Freisager (CH) conjurent la scénographie des corps et les phénomènes de mise-en-scène. Ses images transcendent les frontières entre réalité et fiction. Dans ses œuvres récentes créées en studio, elle nous transporte dans un voyage entre l’expérience et le souvenir, passé et futur, la suggestion et l’image différée.
Commissaire(s) :
Aaron Pollard
Chantal Molleur
Ces quatre artistes établi(e)s ouvrent et bouleversent notre connaissance de l’espace et du temps, questionnant la frontière entre la réalité et l’illusion, par la poésie et la résistance.
Judith Albert est née et a grandi près de Sarnen en Suisse centrale. Elle a passé deux ans à Paris avant de compléter des études en beaux-arts au Collège d’Art et de Design de Zurich. Sa pratique englobe plusieurs formes d’expression incluant le langage, l’intervention artistique, la vidéo, la photographie et la performance. Depuis 2006, elle crée des œuvres dans l’espace public en collaboration avec Gery Hofer.
Katrin Freisager a complété ses études en photographie au Collège d’Art et de Design de Zurich en 1987. Son travail a été présenté dans des expositions solo et collectives en Europe et à l’international. Ses œuvres photographiques utilisent des images figuratives et abstraites. Depuis 2004, Freisager est maître de conférence en photographie aux niveaux du baccalauréat et de la maîtrise à l’Institut des arts HGK FHNW à Basel.
Artiste pluridisciplinaire, Dana Claxton a remporté plusieurs prix et travaille dans le domaine du cinéma, de la vidéo, de la performance et de la photographie. Son travail fait l’objet d’expositions et de collections à travers le monde. Claxton est professeure associée au Département d’histoire de l’art, d’art visuel et de théorie de l’Université de la Colombie-Britannique. Dans son travail, Claxton s’intéresse à la beauté, à l’esprit et aux politiques socio-culturelles autochtones. Les Première Nations de Wood Mountain Lakota sont sa réserve familiale.
Nik Forrest est un.e artiste né.e à Edinburgh et basé.e à Montréal dont la pratique se décline par la vidéo, le son, le dessin et les projets d’installation. Ses vidéos expérimentales ont été diffusées dans plusieurs festivals, galeries et musées en Amérique du Nord et en Europe.
Artiste multidisciplinaire de Montréal, Aaron Pollard créé et présente depuis le début des années 1990 des œuvres vidéo et des spectacles multimédias au Canada et à l’étranger. Il est diplômé de l’Emily Carr University of Art and Design et a obtenu une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia. Il travaille actuellement comme co-fondateur du collectif 2boys.tv et comme chercheur et responsable du secteur multimédia à OBORO.
Chantal Molleur est fondatrice et commissaire de White Frame, une association suisse fondée en 2011 à Basel. Avant de s’installer en Suisse en 2005, Molleur a travaillé dans le milieu des arts médiatiques canadiens pendant plus de vingt ans. Elle est également productrice et promotrice culturelle. Elle soutient les institutions, les réalisateurs et les artistes des prémices d’un projet artistique au lancement et la promotion de ce dernier. Molleur encadre également des étudiants en cinéma (baccalauréat et maîtrise), offrant aux diplômés de la Lucerne School of Art and Design un plan promotionnel d’un an et un soutien à la distribution de leurs films.