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Open House Spatter de Jade Yumang

Exposition du 15 janvier au 5 mars au CIRCA art actuel

La sphère privée mérite d’être scrutée. Dans son mélange de couture, de décoration intérieure, de gravure et d’une panoplie de ce que l’on appelle les « arts domestiques », Jade Yumang développe un point de vue à partir duquel les effets des formes particulières de privatisation du capitalisme sont soumis à une analyse queer/ed. Le principe de la vie privée a longtemps servi à protéger toutes sortes d’oppressions qui, trop souvent, ne sont pas prises en compte, ni même reconnues : la violence domestique, la répression des pratiques sexuelles non normatives et une économie d’exclusion qui consolide la richesse des classes supérieures ne sont que quelques exemples des préjudices qui se cachent dans les recoins intérieurs de la vie privée. À ce propos, nous pourrions rappeler que les premières lois écrites qui ont dicté la propriété de biens privés s’appliquaient aux femmes et aux enfants en tant qu’esclaves à Rome. Les assemblages de Yumang vont jusqu’à insister sur la nécessité de se souvenir des enjeux incarnés qui naviguent derrière les rideaux fermés, les stores fermés, les portes et les portes de placard fermées. Citant les exercices de contrôle et d’être contrôlé qui caractérisent la femme au foyer, Yumang agrège les tropes de l’espace domestique en fragments désorientants. Des rideaux froncés et d’autres traitements de fenêtres, des tapis et des couvertures tissés, ainsi que des papiers peints et des revêtements de sol cités ont été assemblés pour former une scène psychologiquement éprouvante. En particulier, Yumang positionne les « éclaboussures gaies » des carreaux de sol en vinyle populaires du milieu du siècle dernier comme une sorte de présage d’une série de violences innomable – physiques, psychiques, symboliques – s’échappant des contours de l’hétéronormativité et de ses pressions d’assimilation. […]

– Extrait du texte de Matt Morris