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Liaisons + Bottommost

Performances le samedi 28 octobre à 17h à l'Écart

Rickard Borgström + Rebecca Chentinell / DACE
Liaisons 

Liaisons retrace et recherche l’interconnexion incarnée des langues nord-germaniques et finno-ougriennes et de l’écologie environnante dans laquelle elles s’inscrivent. Avec une approche spéculative qui s’inspire des pratiques de lamentation et de télépathie, des techniques de respiration, de son, de toucher et d’expression sont déployées pour explorer la réactivité entre les humains et les plantes. Les techniques corporelles visent à amplifier le potentiel linguistique d’être avec l’écologie autrement, dans une relation sensuelle et poreuse. En portant une attention sensorielle à la forêt, Rickard Borgström et Rebecca Chentinell explorent des agrégations temporaires de relations par le toucher et l’écoute. Les sons révèlent les choses qui sont cachées à notre vue, alors que les vibrations et les fréquences de la forêt contournent les barrières et traversent le sol. Grâce au son, iels se rapprochent et se retrouvent enchevêtré.e.s dans l’écologie.

Rickard Borgström dirige avec Rebecca Chentinell DACE – Dance Art Critical Ecology, une plateforme d’explorations commissariales et chorégraphiques de ce que peuvent être la danse et l’art dans un monde « au-delà de l’humain ». Au centre de leurs préoccupations se trouve la fonction du corps comme interface envers l’environnement. Traçant de nouvelles sensibilités corporelles, ils établissent des connexions entre les êtres, la technologie et l’espace les entourant. DACE est à la recherche de nouveaux paradigmes esthétiques dans la transformation de nos systèmes écologiques, à l’ère géologique de la nature créée par l’humain.

Rickard Borgström (Sibbo, Finlande) travaille fluidement à l’intersection de l’art contemporain, de la danse et du théâtre. Il offre dans sa pratique une perspective décentralisée pour concevoir des expositions et différentes programmations dans des contextes et des géographies diverses, s’appuyant sur la collaboration et la transdisciplinarité afin de fournir un ancrage historique et un engagement à échelle locale. Il travaille actuellement avec Rebecca Chentinell sur la plateforme DACE – Dance Art Critical Ecology, qui a notamment produit le film de danse Le Sacre du printemps (Tandvärsktallen) de Zheng Bo, qui faisait partie de l’exposition principale de la Biennale de Venise de 2022. Borgström a oeuvré principalement dans les régions nordiques, où son travail a été présenté dans plusieurs institutions et festivals en Norvège, en Suède, en Finlande et au Groenland.

Rebecca Chentinell est une chorégraphe, danseuse, éditrice et commissaire qui base ses activités professionnelles à Stockholm. À l’intersection entre la danse et les arts visuels, elle explore des façons alternatives de travailler, de produire et de présenter la danse et la chorégraphie. Elle dirige avec Marie Fahlin le Koreografiska Konstitutet. Elle a organisé des programmes et des festivals à l’Opéra royal de Suède, au Moderna Museet et au Bonniers Konsthall, et est rédactrice en chef et éditrice responsable du Koreografisk Journal. Avec Rickard Borgström, elle est co-commissaire de la plateforme DACE – Dance Art Critical Ecology, qui produit des expositions, des programmes, des symposiums et des œuvres qui ont été présentées à Färgfabriken, Havremagasinet et la Biennale de Venise. Son travail chorégraphique a été présenté un peu partout en Suède.

Émile Pineault
Bottommost

Émile Pineault peine à tracer la frontière entre son travail artistique et la vie quotidienne. L’un et l’autre se confondent dans une commune recherche d’adéquation avec soi-même, de connexion au corps et de remise en question des normes. Depuis qu’il a quitté le monde du cirque et son – trop – imposant cadre pour laisser s’épanouir ses multiples identités de danseur, chorégraphe, performeur, commissaire et autres tâches connexes, Émile s’intéresse aux sexualités, au plaisir, aux conventions régulant les corps et aux façons de les contourner. En appelant aux sens, aux sons, aux textures, à l’action, l’artiste convie les spectateurices à  entrer en elleux-mêmes, en contact total avec leur ressenti. Incapable de penser la création en dehors de la collaboration, chaque projet est pour lui une occasion de rencontre ou d’approfondissement des relations. Cette résidence n’y échappe pas.

Pendant leur passage à L’Écart, Baco Lepage-Acosta et Émile Pineault exploreront ensemble les premières bases de Bottommost. Ce projet qui s’inscrit dans la suite du précédent, Rockbottom, explore les dimensions et le sens du concept de bottomness, soit la posture de celui qui reçoit, dans une sexualité gay. Comment dépasser la logique de contrôle et de domination pour présenter la vulnérabilité comme une force? Comment se réapproprier les principes de la soumission pour en dégager tous ses pouvoirs? À partir d’une pratique qu’iels appellent scissoring, les artistes s’adonnent à une chorégraphie évoluant à travers les contraintes, les malaises ou l’harmonie, en exploitant les obstacles comme d’ultimes moteurs de création. Grâce à l’intervention de Simon Grenier-Poirier, l’expérience du mouvement fusionnera avec celle du son pour amplifier la rencontre des textures, le bruit des frottements, et en dégager toute la complexité, dans une expérience sensible, à l’écoute de soi et de l’autre, et triomphant de toute essentialisation du geste.

Texte de Gabrielle Izaguirré Falardeau