Le travail d’accumulation de Laurent Gagnon se situe aux confluents d’une muséologie chaotique, de l’archéologie intuitive ou d’une anthropologie des marchés aux puces. Le sens qui émerge des installations d’artéfacts concentre l’invention humaine en même temps qu’elle active une forme de nostalgie d’un temps révolu. Ces installations mettent en scène la réalité matérielle de l’aberration de l’obsolescence programmée. Tournée vers l’objet trouvé, la démarche de Laurent Gagnon explore les notions d’identité et d’appropriation. L’artiste revisite les objets du quotidien et nous incite à travers sa vision à poursuivre une réflexion sur le monde qui nous entoure. Par l’accumulation d’objets trouvés, l’artiste aborde le thème de la consommation et des processus aliénants, mais aussi identitaires, qui s’y rattachent.

Né à Québec en 1971, Laurent Gagnon détient une maîtrise en Arts visuels de l’Université Laval (2002). D’abord sculpteur, il développe également une recherche autour des techniques d’impression. Il a déjà réalisé de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec, en Ontario et à l’international (Materia, Vaste et vague, Admare, Engramme, Artspace). Il réalise plusieurs œuvres dans le cadre du Programme d’intégration des arts à l’architecture dont Bourrasque en 2016 pour la mairie des Îles-de-la-Madeleine. En 2019, il réalise Joyeux tumulte pour le Centre aquatique et multifonctionnel de Lévis. En 2014 et 2015, il participe au parcours Les Passages insolites dans le quartier du vieux port à Québec avec son œuvre publique et éphémère Mèches noires.