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crédit photo : Jean-François Gravel
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La pratique contractuelle d’Anne-Marie Groulx de Philip Gagnon

Vernissage le vendredi 23 septembre à 17h à Atoll | art actuel

La pratique contractuelle d’Anne-Marie Groulx (partie 2)
Philip Gagnon

Dans le cadre de cette exposition, Philip Gagnon propose de décontextualiser la pratique artistique de son amie et artiste professionnelle Anne-Marie Groulx, qui travaille les matières textiles et le métal. Dans un jeu cyclique d’emprunt d’idées, de location d’œuvre, et d’appropriation conceptuelle, l’installation pose un regard sur les enjeux de propriété intellectuelle et morale des œuvres d’art. La collaboration entre les deux artistes est documentée par une série de contrats qui semblent ordinaires, mais qui sont légèrement hors normes. Ces contrats sont tissés, imprimés sur une variété de textiles et projetés sous forme de vidéos. Ils sont présentés comme des textes performatifs qui divulguent les idées, les concepts et les négociations qui supportent leur existence en tant qu’œuvre d’art.

Les anomalies et les absurdités qu’ils contiennent dévoilent la lourdeur des logiques contractuelles et brouillent les frontières entre les notions d’idéation, de conception, de production et de diffusion. Non sans humour, l’artiste mobilise le contexte de l’« exposition solo » pour souligner qu’aucune exposition ne l’est jamais vraiment, révélant la grande interdépendance entre ses divers protagonistes. L’artiste s’amuse ainsi à souligner les angles morts et les limites propres au fonctionnement des institutions culturelles, notamment en ce qui concerne la reconnaissance professionnelle et les redevances économiques.

La manifestation physique et spatiale des contrats dans l’espace d’exposition contrecarre leur nature habituellement objective et impersonnelle. Leur taille, leur texture, leur couleur, leur mouvement et leur positionnement évoquent les nuances affectives et les implications émotionnelles qui existent au sein de chaque relation sans toutefois être encadrées ou reconnues par lesdits contrats. Cette exposition est la deuxième itération d’une série qui évolue au gré des contextes de diffusion pour laisser toujours plus de place à la critique de l’aspect économique du système de l’art. Le contrat de diffusion entre Atoll | art actuel et l’artiste fait d’ailleurs l’objet d’une œuvre qui dévoile la réalité économique propre au fonctionnement des cachets et honoraires artistiques. La première partie a été présentée au centre Regart à Lévis en janvier 2022.

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Les recherches artistiques de Philip Gagnon pourraient se résumer en un jeu avec la matière que sont les structures du milieu de l’art. Par des contrats, du commissariat et des interventions souvent relationnelles, il s’amuse à souligner les structures et ce qu’elles rejettent. Bien que le sujet soit plutôt sérieux, l’artiste adresse ces enjeux avec humour et ironie. À force de se « tirer dans le pied » par manque d’expérience, il est passé maître de ce qu’il appelle « l’amateurisme professionnel ». Récemment, la voiture de Philip Gagnon, une Hyundai Accent 2004, est devenue une galerie itinérante, La galerie qui ne tuffera pas 3 ans, nommée ainsi de par son caractère éphémère. L’objectif de l’artiste est de s’amuser tout en générant des espaces de partage où les réflexions conceptuelles tiennent la folie par la main. Aucune esthétique n’est privilégiée, tant que le tout est exécuté avec humour et qu’il y ait des couleurs criardes.