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La fabrique du sensible de Cassandre Boucher
La fabrique du sensible s’intéresse aux rapports temporels et affectifs qui lient l’être humain à la nature. Respectant le rythme lent nécessaire au travail de la terre et à la construction textile, Cassandre Boucher utilise le tissage pour faire écho à la pratique du jardinage. Par désir de revaloriser les déchets textiles d’atelier, elle a découpé de vieux t-shirts en lanières, amassé des bouts de ficelle et apprivoisé la laine de mouton brute. Le motif de la traditionnelle catalogne québécoise devient une trame de fond permettant de tisser une relation sensible au végétal. Chaque fil de trame rend visible l’action lente et répétitive à laquelle se soumet l’artiste. Chaque fil de trame permet aussi à l’image d’apparaitre, devenant le geste d’une main verte qui rappelle l’interdépendance de l’humain et de la culture vivrière. Si l’industrialisation de masse a provoqué un certain étouffement des savoir-faire traditionnels et artisanaux de nos sociétés occidentales, La fabrique du sensible rappelle que par leur qualité immersive, ces pratiques permettent aussi la construction de liens sensibles avec notre environnement.
Cassandre Boucher s’intéresse au pouvoir évocateur des traces du passé et au potentiel mémoriel de l’image imprimée. Elle développe une pratique des arts textiles où les possibilités picturales de la sérigraphie ainsi que le lexique du tissage sont exploitées afin d’altérer et de détourner des images photographiques d’archives. Cherchant à créer des allers-retours visuels entre le temps présent et celui des souvenirs, elle s’inspire de l’histoire sociale récente et du milieu rural québécois dans lequel elle a grandi afin d’explorer des thèmes reliés au travail manuel et aux savoir-faire traditionnels. Dans ce contexte, son attention se porte particulièrement sur l’évolution de la place des femmes ainsi que sur la relation de contrôle et de domination que l’être humain entretient avec son environnement.
Entrée libre et gratuite pour tou·te·s
En plus de découvrir le travail de Cassandre Boucher, profitez du vernissage pour rencontrer l’équipe de la revue Ex_situ et pour en apprendre davantage sur leurs activités. Ex_situ s’ajoutera du même coup aux autres revues disponibles à la vente chez Caravansérail, c’est-à-dire Aranéide, Espace art actuel, esse arts + opinions, Inter – art actuel et Vie des arts.
EX_SITU NO. 28 | HIVERNITÉ
L’hivernité comme champ conceptuel dévoile une nomenclature et une grammaire visuelle propres aux espaces du froid. Indomptable, l’hiver rassemble ses initié·e·s au gré de ses caprices: son aridité dicte un quotidien entre résilience et résistance. À la fois imaginaires et tangibles, les lieux de l’hiver convoquent des expériences collectives variées et se situent au-delà du pays, de la ville, du logis. La thématique du présent numéro, dans ses retranchements intimes comme dans les constructions sociales qui l’entourent, se pense de manière pluridisciplinaire. À travers photographies, installations, dessins, estampes et actions performatives documentées, une écologie entre dossiers visuels, incursions poétiques et essais est ici tracée, composant ainsi le tissu réflexif de cette nouvelle parution d’Ex_situ.
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