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Ghinwa Yassine 

Discussion le vendredi 3 mai à 17h30 à La Centrale

Le vendredi 3 mai 2024 à 17h30, joignez-vous à l’équipe de La Centrale et à l’artiste Ghinwa Yassine pour discuter de son exposition Ce que tu verses garde l’empreinte de son moule. Brodant autour des thèmes de la mémoire du corps arabe féminin, des blessures invisibles, des codes secrets et des systèmes de pouvoir, Yassine élucide son œuvre multi-sensorielle et anti-disciplinaire. L’artiste fera également la présentation de ses projets antérieurs, Kickqueen et How Far Can a Marked Body Go?.

La discussion sera tenue en anglais, cependant les questions pourront être posées en français.

Ce que tu verses garde l’empreinte de son moule

L’artiste anti-disciplinaire Ghinwa Yassine écrit sous la forme d’un secret un corps arabe féminin, dans son installation Ce qui se verse garde l’empreinte de son moule. L’œuvre s’inspire des codes secrets, de la présence et de l’absence des corps de femmes dans l’œil public, et de la réponse de l’artiste aux formes d’oppression dont elle a été témoin ou qu’elle a vécu indirectement. Elle recherche la liberté de se présenter sans risque et jugement au monde, tel·le que l’on est, en adhérant à sa propre vérité.

Ces trois dernières années, Yassine les a passées à étudier le corps en tant que lieu de manifestation de la mémoire individuelle et collective. Elle insiste sur l’aspect d’agentivité incarné, qu’elle décrit comme une forme d’agitation corporelle, une prise de pouvoir par la gestuelle, où le corps agit plutôt que de subir. Dans ses projets passés, KickQueen (2020) et How Far Can a Marked Body Go (2023), elle se penche sur les corps des femmes libanaises lors des manifestations de 2019 à Beyrouth. Elle tente alors de revendiquer ce que Judith Butler nomme « the right to have rights » ou « le droit d’avoir des droits ». Depuis lors, elle se demande à quoi ressemblerait la liberté inconditionnelle de laisser apparaître et d’être. Plus encore, comment le corps s’en ressentirait-il, de ne pas avoir d’ennemis, de ne pas éprouver le besoin de résister ou de combattre, ou plutôt, de ne pas porter en soi un combat ? Ces questions deviennent encore plus urgentes compte tenu des événements troublants actuels. L’œuvre est alors une réponse à ce que la liberté d’aujourd’hui n’est pas.

Ce qui se verse garde l’empreinte de son moule combine l’écriture non fictionnelle, la sculpture, la conception de costumes, le son et la performance cinématographique. C’est ainsi que l’artiste veut que son œuvre soit perçue ; comme un récit relationnel à travers l’espace.

Ghinwa Yassine (Liban/Canada) est une artiste anti-disciplinaire, établie sur les territoires non cédés des peuples Musqueam, Squamish et Tsleil-waututh. Son travail multimédia inclut le film, l’installation, la performance, le son, le texte et le dessin. Yassine confronte dans son travail les systèmes idéologiques et patriarcaux dans lesquels elle a grandi, tout en explorant les sentiments collectifs et ce que signifie être un corps marqué. Elle cherche une historicisation radicale des histoires individuelles et collectives, où les souvenirs incarnés se manifestent à travers le récit, le rituel et le geste.

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