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Yann Pocreau, Fantasme coloré #2 (2022). Épreuve numérique sur Hahnemühle Rag. 26 po x 38 po (66 cm x 96,5 cm).
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Fantasmes colorés de Yann Pocreau

Exposition jusqu'au 18 février à AXENÉO7

Fantasmes colorés s’appréhende telle une volupté visuelle ; une mise en exposition de la pensée photographique de Yann Pocreau. À travers son plus récent corpus montré à AXENÉO7, l’artiste perpétue son exploration sur la lumière artificielle et naturelle, ainsi que les affects évoqués par celles-ci. Il est question de l’attente que nous avons vis-à-vis des images que nous observons pour nous y retrouver et, de surcroît, nous y imaginer. […]

Dans la première salle, Fantasmes colorés (les plages), une série de photographies enluminées réalisées avec des images archétypales de paysages prennent place sur un dispositif architectonique filiforme. Les vues proviennent de diapositives glanées çà et là parmi des sites d’enchères en ligne ou des brocantes. […] La lecture des images n’est plus la même. La proposition s’éprend aussi de la tradition artistique du paysage, qui a fait des couleurs concentrées et de leur perception, le générateur d’une investigation sans fin. Dans la fenêtre est appliquée La percée, une gélatine qui stimule la circonférence du soleil et réfléchit une lumière diffractée. Tout en douceur, forme et fonction entrent en tension.

Pocreau propose, dans l’espace subséquent plongé dans une noirceur quasi absolue, Ce qu’il en reste, une intervention lumineuse d’une imposante volatilité. Quatre montants évoquant formellement les composantes structurales de la galerie projettent sur les murs des lueurs spectrales à l’intensité fluctuante. Via un programme, les couleurs projetées dans la salle sont tirées des images de plages idylliques que nous retrouvons précédemment dans l’exposition. Il ne reste plus qu’à ces réminiscences leurs contenus colorés. Dans le cube rythmique, les couleurs indéfinies se juxtaposent à l’infini en des aurores idéalisées.

Dans la salle Jean-Pierre Latour, le film La chair lumineuse exhibe une sélection de scènes extraites de films érotico-pornographiques des années 1950 et 1960. […] De part en part des corps dénudés — et fragmentés —, seuls les contours fuyants de leurs gestes apparaissent délicatement. […] Pour l’occasion, la fenestration de la galerie a été obstruée au moyen de cloisons afin de limiter la lumière extérieure à l’intérieur et, dès lors, simuler une impression d’intimité. Une constellation de micro percées laisse toutefois entrer des rayonnements. Le médium de prédilection de Yann Pocreau, la photographie, est ainsi mis à nu.

Fantasmes colorés avive notre désir envers la lumière. Nous interprétons cette matière autrement. Telles des corporalités attractives, les œuvres du corpus génèrent des envies et sollicitent des sensations persistantes qui stimulent le ressenti.

— Jean-Michel Quirion, commissaire

Yann Pocreau est né à Québec en 1980. Dans ses recherches récentes, à travers différents types de médiums dont la photographie, la sculpture et l’installation, il s’intéresse à la lumière comme sujet vivant et à l’effet de celle-ci sur la trame narrative des images. Il a participé à plusieurs expositions canadiennes, américaines et européennes dont récemment aux Rencontres photographiques d’Arles et au Musée des beaux-arts de Montréal. Son travail a été commenté dans divers magazines et ses œuvres sont présentes dans les collections de la Banque Nationale du Canada, d’Hydro-Québec, de Desjardins, de la Ville de Montréal, de la Ville de Longueuil, du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée d’art de Joliette, de la Galerie de l’UQAM, dans la collection Prêt d’œuvres d’art du Musée National des beaux-arts du Québec. Il est représenté par la galerie Blouin Division à Tiohtiá:ke / Mooniyang / Montréal où il vit et travaille.

L’artiste tient à remercier l’extraordinaire équipe d’AXENÉO7 pour l’invitation et pour son enthousiasme face à ce projet depuis ses premiers balbutiements. Merci aussi à Jean-Michel Quirion pour son engagement sans faille, à Samuel St-Aubin, Caroline Savaria et Jean-François Gauthier pour leur apport inestimable à ce projet. Merci à l’Atelier CLARK et à Martin Schop pour la précision et au Conseil des arts et des lettres du Québec sans qui ce projet n’aurait pas vu le jour. Une mention toute spéciale à Julien, Ayden et Emmanuelle pour leur soutien et amour quotidiens.