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Hotels & Boarding Houses in Nova Scotia, brochure, début 20e siècle, collection de l’artiste.
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Evangelinia de Rémi Belliveau

En résidence sur la route via AdMare et Occurrence

Dans le cadre du projet de résidences croisées Tout en errance, développé en collaboration entre AdMare et Occurrence et dans lequel les projets artistiques prennent forme sur la route, entre Montréal et les Maritimes, deux artistes effectuent ce parcours. Justine Skahan est partie de Montréal vers les Îles-de-la-Madeleine en mai dernier pour mener Maison de rêve! et Rémi Belliveau partira des Maritimes vers Montréal, du 25 septembre au 16 octobre pour Evangelinia. Catherine Barnabé échange avec les deux artistes à titre d’autrice et d’observatrice afin de contribuer au processus par le biais de l’écriture.

Dès le 25 septembre, Rémi débute sa résidence par une série de déplacements fictifs, situés dans le passé, entre Philadelphie, PE, jusqu’à Yarmouth, NS. À partir de là, l’artiste se déplacera, de la Nouvelle-Écosse à Montréal, en passant par le Nouveau-Brunswick. Cette oeuvre-voyage transtemporelle cherche à réactiver l’ancienne Land of Evangeline Route (N.-É.) telle qu’elle était imaginée quand elle s’adressait exclusivement à l’aristocratie américaine, pour ne pas dire quand elle tenait à l’écart les acadien·ne·s qui se retrouvaient au cœur de son récit. Deux postures seront explorées lors du voyage : 1) celle d’une Évangéline en drag temporelle faisant l’expérience d’un futur anachronique n’ayant pas encore eu lieu, et 2) celle d’un·e voyageureuse trans-temporel·le faisant l’expérience d’un passé toujours en cours par l’entremise de trois vestiges touristiques, soit l’hébergement, la bouffe et les attractions.

Pour la première posture, l’artiste prévoit plusieurs moments lors desquels iel pourra se revêtir de la robe d’Évangéline afin de documenter l’héroïne en voyage, mais aussi afin de reprendre sa pose célèbre (d’après Thomas Faed) : Évangéline sur les trains disparus de la Dominion Atlantic Railway ; Évangéline sur les côtes de la Baie Saint-Marie ; Évangéline comme revendication queer d’une féminité acadienne. Pour la deuxième posture, Rémi planifie séjourner dans plusieurs lieux-reliques ayant survécu à la Route originale afin de performer un·e voyageureuse acadien·ne impossible. Au menu sera la bouffe offerte à chaque destination ainsi que la bouffe acadienne traditionnelle (absente du menu) cuisinée par l’artiste. Quotidiennement, iel visitera les lieux évoqués dans sa collection de brochures touristiques d’avant-guerre où iel documentera son passage à la façon de l’époque, soit par la pellicule et par la carte postale.

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BIOGRAPHIES

Rémi Belliveau est un·e artiste interdisciplinaire et un·e musicien·ne acadien·ne trans non-binaire originaire de Belliveau-Village (Vallée de Memramcook, N.-B.), un hameau acadien situé sur Mi’kma’ki, territoire ancestral non cédé du peuple Mi’kmaq. Son travail artistique s’attache à déconstruire et reprogrammer les fondements, les structures et les imaginaires de la culture acadienne à laquelle iel appartient dans le but de cultiver des capacités d’(auto)analyse et de sens critique.

Depuis 2012, son travail a été présenté dans plusieurs évènements et expositions de groupes dont Les Histoires Nécessaires (commissaire : Véronique LeBlanc, 2019) à la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen de l’Université de Moncton, Art in the Open 2017 (Charlottetown, I.-P.-É.) et Writing Topography (commissaire : Corrina Ghaznavi, 2015) à la Galerie d’art Beaverbrook (N.-B.). En 2020, la Galerie de l’UQAM a présenté son exposition de fin de maitrise en arts visuels et médiatiques. L’année précédente, sa première exposition solo, Dissonances rurales, a été présentée à la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen de l’Université de Moncton sous la direction de Nisk Imbeault. En parallèle de sa pratique artistique, iel a codirigé la Galerie Sans Nom (Moncton) avec Annie France Noël (2014 à 2018), a joué à deux reprises le rôle de (co)commissaire d’expo (2015, 2018), a été chargé·e de cours à l’Université de Moncton (2017) et a contribué des textes à la revue Canadian Art. En 2021, iel a été nommé·e finaliste Atlantique du Prix Sobey pour les arts, une distinction qui lui a valu une place dans l’exposition finale au Musée des Beaux-Art du Canada (commissaire : Josée Drouin-Brisebois). Iel vit et travaille actuellement à Tiohtià:ke/Mooniyang, territoire ancestral non cédé des peuples Haudenosaunee et Anishinaabeg, aussi connu sous le nom de Montréal.

Site web de l’artiste : www.remibelliveau.com

Catherine Barnabé est commissaire, autrice et traductrice indépendante. Elle a cofondé les organismes artistiques Espace Projet et quatre point trois. Diplômée de la maitrise en études des arts (Université du Québec à Montréal, 2011), son travail de commissaire a été présenté dans des lieux de diffusion en Amérique du Nord et en Europe, notamment la Salle Alfred-Pellan à Laval, la Gallery 44 à Toronto et le centre d’art La Halle de Pont-en-Royans en France. Ses écrits sont diffusés dans diverses publications et revues spécialisées. Elle a effectué des résidences de commissariat à Est Nord-Est (Saint-Jean-Port-Joli, Québec) en 2012, à Linea de Costa (Cadix, Espagne) en 2015, à ISCP (New York, États-Unis) en 2016, aux Maisons Daura (Saint-Cirq-Lapopie, France) en 2019 et à Viafarini (Milan, Italie) en 2022. En 2017, elle a complété un diplôme de deuxième cycle en traduction (Université Concordia) pour se spécialiser dans la traduction de textes liés aux arts visuels.