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© Patrick Simard
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Eshi uapatika ishkueuatsh tshitassinu / Regards de femmes sur le territoire de Sonia Robertson

Résidence de commissaire 2021-2022 au Lobe

Pour une nouvelle année, le centre d’artistes Le LOBE accueille une commissaire entre ses murs pour l’année 2021-2022. C’est l’artiste Sonia Robertson qui va pouvoir explorer le commissariat au LOBE avec la thématique suivante : Eshi uapatika ishkueuatsh tshitassinu / Regards de femmes sur le territoire.

 

BIO

Ilnu de Mashteuiatsh où elle vit actuellement, Sonia Robertson est artiste, art-thérapeute, commissaire et entrepreneure. Bachelière en art interdisciplinaire de l’Université du Québec à Chicoutimi depuis 1996, elle a participé à de nombreux évènements artistiques au Canada, en France, en Haïti, au Mexique et au Japon. Elle a développé une approche in situ et de plus en plus participative. L’art est pour elle un grand moyen d’expression et de guérison. Elle vient de compléter une maîtrise en art-thérapie à l’UQAT au cours de laquelle elle a créé une approche liée à l’imaginaire des peuples chasseurs-cueilleurs. Comme commissaire, elle travaille surtout à des projets participatifs et à long terme, situés à la frontière entre l’art et l’art-thérapie, afin de créer des liens entre les Nations. Entre autres, elle fut chargée de projet au Musée Amérindien pour l’exposition permanente participative, L’esprit du Pekuakamiulnu et pour le projet Aki Odehi en Abitibi. Les deux projets furent primés par la Société des Musées Québécois. Elle participe à divers colloques et réflexions sur l’art autochtone au Canada. Elle fut l’instigatrice et porte-parole du mouvement Idle no more au Lac St-Jean.

 

MOT DE LA COMMISSAIRE

Le projet Eshi uapatika ishkueuatsh tshitassinu / Regard de femmes sur le territoire que je propose au LOBE à titre de commissaire, consiste en une programmation singulière, entièrement constituée d’artistes autochtones d’ici. Toutes Pekuakamiulnushkueuatsh (femmes ilnues du Lac-Saint-Jean), elles sont issues de diverses disciplines en art actuel et intègre dans leur pratique la culture ancrée dans le tshitassinu territoire. Chaque territoire a sa propre langue, son propre langage. Le Saguenay-Lac-St-Jean est un territoire occupé par les Ilnuatsh depuis des millénaires. Ces derniers l’ont parcouru de long en large, ont nommé chaque rivière et chaque montagne en lien avec les particularités du lieu. Les Ilnuatsh entretiennent une relation puissante et profonde avec le territoire avec la reconnaissance que ce dernier est le lieu où l’on puise sa nourriture, ses remèdes et ses matériaux pour la fabrication d’habitation et d’objets dives. Cette relation de dépendance au territoire empreinte de respect s’est maintenue dans un espace où l’imaginaire était omniprésent. Le territoire que l’on habite nous forge et nous détermine. Nos contes et nos mythes se rattachent à lui. Ancrage de notre culture, de notre identité et de notre imaginaire, le territoire est aussi un lieu de rencontre. C’est à partir de cette idée reliée à l’imaginaire, au territoire et ses influences sur l’artiste et son processus que je pousserai la réflexion, le questionnement sur l’apport de ma nation à l’art contemporain et/ou au processus créatif : Quel est l’espace qui sépare ou qui unit l’art actuel et les pratiques artistiques traditionnels des Pekuakamiulnuatsh ? Est-ce que ces pratiques existaient déjà et si oui de quelle façon ? Comment se vient- elles aujourd’hui chez les artistes ? Est-ce que les Ilnuatsh qui ont vaincu l’influence des pensionnats, sont plus aptes à être artiste ? Qu’est-ce qui définit un artiste actuel ou un artiste autochtone ? Ainsi, tout au long de cette année de commissariat, à travers des rencontres, échanges, questionnements, réflexions, explorations, observations, écoute et création, j’accompagnerai ces Ishkueuatsh (femmes) et nous poserons un regard riche et pluriel sur notre relation au territoire et son influence sur nous comme artiste.