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Éphémères imaginaires et Entre-temps
Éphémères imaginaires est une exposition de dessins qui englobe divers genres, matières et surfaces afin d’explorer la nature fugace de notre humanité. Le projet est l’initiative des artistes Giuseppe Di Leo et Frank Mulvey, et l’auteure et artiste Victoria LeBlanc réfléchit à sa signification dans son essai introductif pour le catalogue de l’exposition.
Les artistes Lorraine Dagenais, Giuseppe Di Leo, Emy Gagnon Gélinas, Véronique La Perrière M, Frank Mulvey et Francesca Penserini y présentent des dessins, allant d’œuvres intimistes à petite échelle aux installations. Chaque artiste examine, selon sa perspective unique, comment l’éphémère peut être célébré plutôt que déploré, comment l’art et l’imagination peuvent servir d’antidote à la nature fugace de l’expérience humaine. Enfin, le compositeur Alexander MacSween a créé une « enveloppe sonique unifiante » pour accompagner l’expérience visuelle « sans demander à être entendue comme une œuvre distincte en soi, telle la trame sonore d’un film ».
Éphémères imaginaires est une exposition à volets multiples; elle peut être découverte dans une galerie, sous forme de publication papier ou numérique ou via son site Web. Par son potentiel futur de nouveaux contributeurs, incarnations et lieux d’exposition, le projet est sujet à la mutation, à une constante évolution; un champ des possibles pour les penseurs et les créateurs.
https://www.ephemeresimaginaires.com
Entre-temps est une expression curieuse. Elle semble suggérer une forme de hiérarchie; entre des instants où l’on s’acquitte d’une tâche importante, il est possible de s’adonner à une activité de moindre ampleur. C’est l’entre-temps. Entre-temps est un adverbe. Mais l’expression pourrait aussi bien être un nom commun. Faire une promenade, par exemple, serait un entre-temps.
Je passe de grandes parties de mes journées seule en atelier. Il m’est parfois difficile de prendre ces moments réellement au sérieux, si futiles paraissent généralement les actions qui s’y additionnent pour arriver à créer des expériences à partager, à offrir à travers des objets ou des images. Et pourtant j’y consacre une somme d’énergie impressionnante, qu’elle soit physique, émotive ou cérébrale.
Puis, entre-temps, je m’active à d’autres gestes, d’autres actions : je promène mon chien, j’échange avec des amis, je fais des emplettes, des repas, des exercices physiques. J’aime, je mange, je ris, je pleure, je dors. Ces actions me définissent tout autant. Et je pourrais aisément dire : entre-temps, je vais à l’atelier.
Et pourtant. Le temps passé à l’atelier à répandre des couleurs sur des surfaces est le temps autour duquel je crois faire des choses secondaires. C’est LE temps. Tout le reste devient l’entre-temps.
Et si, au contraire, c’était ce temps qui était entre les temps, entre ces autres actions qui me définissent.
Ou encore, peut-être n’y a-t-il que des entre-temps. Tout serait entre-temps. Et tout serait temps.
Entre-temps n’existe pas?