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AZZA EL SIDDIQUE
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El Siddique, Chipeur et Shadpey

Vernissage le jeudi 31 mars à 19h à Clark

AZZA EL SIDDIQUE
SOLAR EVOCATION

Pour son exposition au Centre CLARK, Azza El Siddique s’inspire du Livre des deux chemins, une série de représentations graphiques du monde de l’au-delà de l’Égypte ancienne contenues dans des sarcophages de la nécropole de Deir El Bersha datant de 3100 avant notre ère. Il s’agit du plus ancien exemple de carte de l’au-delà; empire d’Osiris. Une grande installation au centre de la galerie rappelle la forme d’un site de fouilles. Sa surface est recouverte de vases, aussi dispersés sur le plancher de la salle. Ils semblent fondre dans le sol, abandonnant leur présence à la structure géométrique comme un témoignage de l’enchevêtrement de toutes les choses présentes sur Terre. Ou peut-être qu’ils émergent, comme s’ils avaient tout juste été déterrés; le passé refait surface pour livrer un message provenant d’une ancienne civilisation. (…)

LAUREN CHIPEUR
PAPERWORK / PAPERASSE

Lauren Chipeur n’a découvert la teneur en minéraux de certains papiers pour imprimante qu’après avoir commencé à récolter des feuilles usagées – une rame entière – pour les encastrer dans la porcelaine. Le carbonate de calcium et l’argile kaolin sont deux additifs communément ajoutés à la pulpe de papier. En fait, la fabrication industrielle du papier, et non la céramique, est l’activité qui consomme le plus d’argile kaolin dans le monde. Le carbonate de calcium (la craie) se trouve aussi dans les suppléments ingérés pour soutenir une bonne santé osseuse. (…)
Argile, fer, calcium : Paperwork/Paperassepourrait être cataloguée selon ces types de matériaux, chacun étant présenté en relation au précédent, constituant un vocabulaire matériel entièrement fortuit, mais guère arbitraire. L’œuvre retrace la cartographie des récits matériels de Chipeur à travers l’expérimentation, intégrés à chacun des choix qu’elle fait pour cette œuvre. Ceux-ci sont relatifs à son processus d’apprentissage de la connaissance du monde, et pour suivre cet apprentissage nous devons entrer dans l’œuvre. De cette façon, l’essentiel n’est pas de nous enseigner les faits de ces récits matériels. Il s’agit plutôt de nous inciter à réfléchir à notre propre façon de comprendre le monde matériel.

ROUZBEH SHADPEY
BY THESE STRAITS TO DIE

by these straits to die (2022) est une installation sonore qui dirige l’écoute vers ses registres violents, là où la blancheur agit de façon inaudible afin de déformer et de réduire au silence la souffrance des personnes noires, autochtones et racisées. Inspirée par les résonances parallèles entre la mort, en France, de Naomi Musenga — à qui le personnel médical blanc du SAMU a refusé une assistance qui lui aurait sauvé la vie — et du naufrage de « migrant·e·s » érythréen·ne·s et somalien·ne·s sur la côte de l’île italienne de Lampedusa — dont les appels à l’aide ont été confondus par les plaisancier·ère·s locaux avec les cris des mouettes — l’œuvre configure l’espace acousmatique de la mise en attente téléphonique en un paysage sonore de l’écoute blanche extractive. Ce faisant, by these straits to die va à l’encontre des discours sur l’écoute qui codifient l’acte comme une preuve inhérente d’empathie et de vulnérabilité envers l’autre, invitant le public à plutôt patienter dans l’attente de son échec.