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Caron Lefebvre, Hamelin et Godin

Vernissage le jeudi 2 février à 17h à l'Écart

Dans cette exposition, intitulée L’endroit où tu existes encore, Andréanne Godin transforme l’espace de l’Écart en forêt énigmatique qui se découvre par déambulation, sous les effets changeants de lumières colorées. Depuis le genre du paysage qu’elle revisite, la proposition s’éprend aussi de la riche tradition artistique et scientifique qui a fait des couleurs et de leur perception le terreau d’une investigation sans fin. Avec cette installation d’envergure, l’artiste repousse encore davantage les limites du dessin en dehors du support papier pour enclencher une singulière expérience de la nature, pivot d’une subjectivité à la fois désorientée et clairvoyante.

Comme la réalité précaire qu’elle constitue, la forêt, fragmentée en silhouettes, se matérialise et s’évanouit dans une ambiance nocturne qui confond les souvenirs d’enfance, les remous du cœur et la conscience avivée de notre ancrage sensible au monde.

Enfant, Andréanne Godin (1984) avait l’habitude de parcourir les sentiers de la forêt boréale au bout de sa rue. Originaire de Val-d’Or (QC), elle vit et travaille maintenant à Montréal. En 2013, elle obtenait une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia et était nommée, par la commissaire Nicole Gingras, récipiendaire du prix Charles Pachter pour les artistes émergents de la Fondation Hnatyshyn. Godin a récemment pris part à plusieurs programmes de résidences d’artistes au Canada et à l’étranger. L’artiste est représentée par la Galerie Nicolas Robert.

Marie-Ève Charron est critique d’art et commissaire indépendante. En duo avec sa jumelle Isabelle, elle a été en 2018 commissaire de la 6e édition de Orange, l’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe. Elle a fait paraître en 2019, avec Thérèse St-Gelais, les ouvrages collectifs Archi-féministes! (Optica) et Le désordre des choses, L’art et l’épreuve du politique (Les éditions esse), ainsi qu’une monographie sur le travail de Kim Waldron (Galerie Thomas Henry Ross art contemporain). Elle a été critique d’art pour le quotidien Le Devoir de 2007 à 2022. Elle enseigne l’histoire de l’art au Cégep de Saint-Hyacinthe et au Département d’histoire de l’art de l’UQAM, comme chargée de cours.
https://lecart.org/fr/programmation/andreanne-godin/

Dans le cadre de l’exposition accompagnée d’une résidence à l’Écart, Philippe Caron Lefebvre met en scène une documentation et des œuvres issues de ses recherches sur l’esthétique du pic. Ce projet s’intéresse de manière encyclopédique, à la variété d’images et d’objets piquants qui occupent ce monde. En effet, le pic se retrouve dans une multitude de champs de connaissance, avec les cactus et les animaux munis d’épines, les armes médiévales, la culture punk, les tatouages, les créatures mythologiques ou les fluctuations graphiques du marché économique. Assurément, le pic est une réaction à son environnement. Observer des pointes peut provoquer un sentiment de peur ou de danger, mais ceux-ci ont le potentiel d’évoquer des idées de protection et de pouvoir. L’artiste questionne l’engouement grandissant pour ce type d’iconographie, à travers les cultures alternatives, l’architecture hostile et l’histoire de l’art.

Philippe Caron Lefebvre est un artiste canadien multidisciplinaire spécialisé en sculpture et en installation. Ses recherches portent attention à la vie de la faune et de la flore à travers la morphologie des espèces, à l’influence de la science-fiction sur notre culture occidentale et aux enjeux matériels de la sculpture. Ses œuvres préconisent l’expérimentation, l’interprétation et spéculent sur notre avenir en interrogeant notre perception de la réalité. Il veut créer des sensations et enchanter le spectateur, comme dans la rencontre entre un papillon de nuit et une source de lumière.

Originaire de Saint-Sauveur dans les Laurentides, Philippe Caron Lefebvre vit et travaille à Montréal. Il détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQÀM et une maitrise en sculpture de l’Université Concordia. L’artiste a participé à de nombreuses résidences, notamment en Autriche, en France, aux États-Unis, au Canada, au Japon et au Mexique, et a présenté ses œuvres dans le cadre d’expositions individuelles et collectives en Amérique du Nord, en Angleterre et au Japon. En 2021, il est semi-finaliste au Prix Pierre Ayot. Il est récipiendaire de plusieurs bourses du Conseil des Arts et Lettres du Québec et du Conseil des Arts du Canada, de la Bourse Plein-Sud et de la Bourse du Musée d’Art Contemporain des Laurentides.
https://lecart.org/fr/programmation/philippe-caron-lefebvre/

Le point de départ a été un passage lu dans le roman d’un ami, où il décrivait une conversation que nous avions eue et qui exposait le fait que je ne connaissais presque rien à la crise du sida, actuelle ou passée. Trois ans plus tard, à Barcelone, je commençais une résidence de création où je réfléchissais à la question sida, tentant de me positionner à travers cette mémoire collective.
Je me demande (et ça me paralyse) : comment prendre la parole en tant qu’homme gai séronégatif et éviter le tokénisme ? Comment éviter de parler pour l’autre ? Je ne sais toujours pas. En attendant, je tente de garder actifs certains aspects de l’histoire, d’apprendre et de me souvenir.
Il y a eu la lecture de textes, l’analyse obsessive du travail d’artistes visuels vivants séropositifs et morts de causes reliées au sida, des voyages, des expériences sexuelles, de l’amitié et de la collaboration sur le dancefloor ou près du bar, dans l’espace domestique ou dans l’espace public. Il y a eu PJ., l’infirmière Annie, Ian, Giovanni, Viktor, Giovanni, Félix, David, M.A., Antoine, le gars du casse-tête, François, Ben, Gregg, Carmelle, Wolfgang, Julie, Olivier, Rebecca, T., Gabi, les deux personnes au bar avec le double vodka soda, David, l’Acadien, des inconnu×e×s. Il y a eu du dialogue et de l’écoute. Nous pourrions dire que c’est relié à l’amour queer. Oui, je l’avoue : c’est un projet sur l’amour.

Marc-Olivier Hamelin est originaire de Rouyn-Noranda. Il détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia (2014) et une maitrise en muséologie et pratiques des arts de l’Université du Québec en Outaouais où il s’est intéressé aux voix multiples en contexte de création. Il a exposé ses projets à la Galerie UQO (2017 et 2018) à Gatineau, au MA Musée d’art (2016) et à l’Écart (2018) à Rouyn-Noranda, ainsi qu’au Centre d’exposition VOART (2021) à Val-d’Or. En 2022, il effectue deux résidences aux centres d’artistes Homesession à Barcelone et à AXENÉO7 à Gatineau. Son travail a pour point de départ le dialogue et soulève des enjeux relatifs au récit de soi et à la production du discours. Ses projets — où il lie sa voix à celles d’artistes, d’autrices et d’auteurs et de pairs — se matérialisent en installations, en vidéos et en textes.
https://lecart.org/fr/programmation/marc-olivier-hamelin-3/