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(IN)VISIBLE : le design au prisme de l’itinérance

Exposition jusqu'au 16 juin au Centre de design de l’UQAM

La crise du logement qui sévit dans plusieurs villes du Québec et des autres provinces canadiennes, aux États-Unis ainsi qu’ailleurs dans le monde, demeure un des éléments déclencheurs qui accentue l’itinérance, un phénomène de plus en plus visible.

Souvent invisibilisée par des stratégies urbaines telles que le design hostile ou les démantèlements de campements urbains, l’itinérance sera au cœur de l’exposition (IN)VISIBLE : le design au prisme de l’itinérance, présentée par le Centre de design de l’UQAM, en collaboration avec Architecture Sans Frontières Québec (ASFQ), la professeure Carolyne Grimard de l’École de travail social de l’Université de Montréal, et avec la participation, entre autres, d’Anne-Marie Broudehoux, professeure à l’École de design de l’UQAM.

L’exposition est le fruit d’un travail de recherche échelonné sur plus de deux ans, effectué en collaboration avec des organismes communautaires et des personnes ayant vécu de l’itinérance.

(IN)VISIBLE : le design au prisme de l’itinérance propose une réflexion sur la manière de rendre visibles les revendications spatiales des personnes en situation d’itinérance sans leur porter préjudice. Celle-ci prend forme en empruntant aux domaines du design plusieurs outils : la cartographie critique, le photovoix, une méthode visuelle qui utilise la photo comme prise de parole, la conception participative et le design critique. Ces outils prennent appui sur divers types de savoirs expérientiels, artistiques, pratiques et d’experts.

L’exposition
L’exposition présente des œuvres créées par des artistes et par des chercheuses et chercheurs, ayant vécu ou non de l’itinérance, qui invitent à porter un nouveau regard — humain, politique, revendicateur — sur le phénomène de l’itinérance

Parmi les créations, on trouvera notamment les Archisuits de l’artiste américaine Sarah Ross, conçus pour permettre aux personnes d’être confortables sur des structures urbaines hostiles, grâce à ses mousses qui épousent les formes du mobilier. L’artiste manie à la fois la photographie et l’installation pour revendiquer des droits et pour conscientiser le public au phénomène de l’itinérance.

S’ajouteront aussi des photographies documentaires de la série Assez d’espace à l’intérieur de l’artiste québécoise Kassandra Reynolds qui a passé plusieurs mois dans le campement Notre-Dame en 2020.

Plusieurs œuvres créées au cours de la recherche en collaboration avec des personnes ayant vécu de la précarité liée au logement seront également présentées.

Des photographies et des récits urbains de partenaires de recherche ayant vécu de la précarité relative au logement seront exposés, ainsi que des maquettes réalisées par les membres du collectif Dehors de dehors représentant des projets d’aménagement désirés.

Finalement, une cartographie critique réalisée grâce à une collaboration du collectif a+i, de l’organisme l’Anonyme et des personnes participantes de la nuit des sans-abri 2024 sera affichée.

Un atelier de design international intégré dans l’exposition
La professeure Anne-Marie Broudehoux de l’École de design de l’UQAM participe au projet d’exposition (IN)VISIBLE : le design au prisme de l’itinérance depuis ses débuts en 2021. Pour l’occasion, elle organise un atelier de design international avec l’artiste américaine Sarah Ross du 11 au 18 mai 2024. Vingt-cinq étudiantes et étudiants en troisième année du baccalauréat en design de l’environnement de l’UQAM, parcourront la ville pour réaliser des travaux qui seront intégrés à l’exposition.

Œuvres créées par :

Le collectif Dehors de dehors est formé de plusieurs membres engagés avec un savoir expérientiel en itinérance et en recherche collaborative. Les artefacts produits au cours d’un processus de création avec des personnes en situation d’itinérance sont au cœur de la production de l’exposition. À l’origine, le collectif était formé de l’équipe de recherche F.A.C.E (Force. Action. Changement. Équité) de l’Université de Sherbrooke, une recherche par/pour/avec les personnes qui habitent la rue, coconstruite avec la chercheuse Caroline Leblanc.

Alison Grittner est professeure en travail social à l’Université du Cape-Breton, domaine vers lequel elle s’est dirigée après des études en architecture. Elle a participé à une recherche pancanadienne (Vancouver, Calgary, Montréal) portant sur les éléments qui favorisent ou entravent la capacité de personnes aînées en situation d’itinérance ou précaires à « vieillir au bon endroit ». Plusieurs des photos tirées de cette recherche feront partie de l’exposition.

Caroline Leblanc termine actuellement son doctorat en santé communautaire à la faculté de médecine et des sciences de la santé à l’Université de Sherbrooke. Elle est membre du comité de direction Scholars with Lived Experience (LivEx) – Making the Shift (MtS), un réseau qui œuvre dans les domaines du mentorat, de la formation et de l’apprentissage entre pairs pour les personnes ayant vécues de l’exclusion liée au logement (LivEx). Elle joue un rôle de conseillère en recherche chez Architecture Sans Frontières Québec (ASFQ) et offre une plus-value dans l’orientation et soutien d’une approche de recherche participative.

Le Collectif #OnNeLaissePersonneDerrière (ONLPD), composé d’actrices et d’acteurs du milieu communautaire, se mobilise afin de soutenir les personnes qui habitent en campement. Une démarche de photovoix de l’ONLPD, en collaboration avec Élizabeth Prince du collectif a+i, est présentée dans l’exposition.

Natalia Martini a obtenu son doctorat à l’université Jagiellonian de Cracovie. Elle est chercheuse au Centre Georg Simmel d’études métropolitaines de l’université Humboldt de Berlin et s’intéresse de près à la vie quotidienne urbaine et aux approches méthodologiques créatives permettant d’étudier ses diverses spatialités et temporalités. Son travail recoupe la sociologie et la géographie humaine et privilégie une approche militante de la recherche. Son œuvre ethnographique Kraków bezdomny fera partie de l’exposition.

Marie-Hélène Mathieu est intervenante sociale et étudiante à la maîtrise en travail social à l’Université de Montréal. Dans le cadre de son stage, elle collabore chez Architecture Sans Frontières Québec (ASFQ) où elle a notamment participé à la mise en place d’une communauté de pratique sur l’inclusion des personnes avec un savoir expérientiel dans les processus et projets d’aménagement. Avec Véronic Lapalme du collectif a+i, elle a créé l’artefact Porter des regards féminins sur la ville de nos rêves avec des participantes de l’Auberge Madeleine.

Mossy Society & Comm-Un est un collectif d’artistes et d’activistes qui recherche la participation des communautés autochtones et des minorités culturelles dans leurs projets. Comm-Un est une organisation basée à Milton Parc participant aux efforts de soutien des personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être, de médiation et de cohabitation bienveillante. On retrouve dans l’exposition une réinterprétation d’une bannière qui avait été installée à Milton-Parc en 2022 pour contester l’aménagement de clôtures avec le message « Too many walls. Not enough homes ».

Passionnée d’ethnographie, de storytelling, de mobilisation sociale et d’enseignement, Karoline Truchon mène trois projets de front comme professeure agrégée en communication – médias numériques et nouvelles technologies – au département de sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais, co-initiatrice et directrice scientifique d’Amplifier_les_voix à Montréal et chercheure émergente financée par le CRSH à New York. Elle a participé à la réalisation de l’œuvre interactive intitulée Conversation de rue avec Sonia Blank et Olivia Daigneault Deschênes.

Sarah Ross est une artiste américaine et professeure adjointe d’éducation artistique à l’École de l’Institut d’art de Chicago dont le travail se concentre sur les politiques spatiales de contrôle social, particulièrement dans les espaces publics et dans les lieux d’incarcération. Depuis 2011, elle travaille également en étroite collaboration avec des artistes locaux, des activistes, des avocats, des survivants de la torture de la police de Chicago. Son travail a été exposé à Los Angeles, New York, Montréal, Copenhague, Rio de Janeiro,

Kassandra Reynolds est diplômée en photographie du Cégep de Matane. Elle se spécialise dans la photographie documentaire, une pratique ayant souvent pour but de mettre en lumière certains enjeux sociaux. La solitude, la résilience et la question de l’identité sont quelques-uns des thèmes qu’elle exploite, et avec lesquels elle souhaite favoriser l’émergence d’un nouveau regard sur autrui et sur nous-mêmes. L’artiste a présenté son travail dans le cadre de plusieurs expositions solos et collectives tant au Québec qu’en Europe.

Commissaire
Collectif architecture + itinérance

Le Collectif a+i est né en 2021 d’une collaboration entre le programme de solidarité urbaine d’Architecture sans frontières Québec (ASFQ) et la professeure en travail social Carolyne Grimard de l’Université de Montréal. Les activités du collectif sont axées sur les liens entre l’aménagement et le bien-être des personnes en situation d’itinérance dans la ville. Le groupe compte déjà à son actif la publication du catalogue Architecture + Itinérance : pratiques inclusives pour une ville solidaire (2023), plusieurs projets d’aménagement en collaboration avec des organismes communautaires locaux et poursuit également sa recherche sur le terrain. L’équipe est composée de Sonia Blank, architecte et chargée de recherche – Solidarité urbaine chez Architecture sans frontières Québec ( ASFQ), Olivia Daigneault Deschênes architecte chez ASFQ, Carolyne Grimard, professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal, Maira Gonzalez, designer et chargée de projets – Solidarité urbaine chez ASFQ, Véronic Lapalme, candidate au doctorat en travail social à l’Université de Montréal, chargée de cours et collaboratrice à la recherche chez ASFQ, Élizabeth Prince, collaboratrice à la recherche chez ASFQ et Sarahlou Wagner-Lapierre, collaboratrice à la recherche chez ASFQ et doctorante en philosophie à l’Université de Montréal.