Par Bastien Gilbert
La Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens (FRAAP) tenait cette année ses dixièmes rencontres à Flers, en Normandie, à l’invitation de l’association (nous dirions centre d’artistes) 2angles, « créée en 2000 afin de mettre en place un projet d’ateliers collectifs et de résidences d’artistes sur la ville de Flers. » Cette rencontre qui a effectué un retour sur les dix premières années de la FRAAP, se penchait également sur les enjeux liés à la formation professionnelle. C’est donc en raison de l’expertise du RCAAQ dans ce domaine et de son expérience plus générale sur le terrain depuis 25 ans que le directeur général du RCAAQ et la rédactrice de deux Dictionnaires de compétences, Annie Gauthier, ont été invités à ces 10e Rencontres associatives des associations et collectifs d’artistes plasticiens à Flers.
Le tout commençait le 31 mai par un retour sur les 10 ans de la FRAAP et les changements qui ont marqué le secteur des arts plastiques français. Il y fut beaucoup question notamment de la question du droit de présentation, que nous appelons ici droit d’exposition, et des tentatives qui ont été faites avec plus ou moins de succès pour l’imposer aux centres d’art. Cette première partie a été suivie d’une présentation par plusieurs fédérations (on dirait ici associations) de leurs actions dans différents domaines.
Le Caap, Comité des artistes-auteurs plasticiens, est une association d’artistes qui se sont unis devant « l’urgence de promouvoir des intérêts collectifs au sein d’un secteur particulièrement individualisé » et donc fragilisé, celui des créateurs (c’est le terme qu’on emploierait ici) isolés dans leur atelier. Le Caap se présente comme « un pôle d’analyse et de soutien pour les artistes mais également une force de proposition et d’action pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des plasticien-ne-s. » C’est un organisme membre de la FRAAP.
L’Union fédérale d’intervention des structures culturelles (UFISC) est une « fédération professionnelle d’employeurs culturels : compagnies, équipes artistiques, lieux de spectacles et de pratique artistique. » Elle représente une quinzaine d’organisations représentant plus de 2 500 structures et a participé, avec le ministère des Finances, à l’élaboration de critères sur la « non lucrativité » des associations de création artistique. L’UFISC a étendu ses activités par la suite à une réflexion sur l’emploi, les modes de gestion du secteur et l’affirmation d’un espace socioéconomique spécifique. Cette organisation regroupe des organismes dans le spectacle vivant (arts de la rue, cirque, musiques actuelles, danse, théâtre), en incluant récemment les arts plastiques. C’est elle également qui soutient la campagne L’art est public, une campagne de mobilisation qui fait suite à une démarche de réflexion et de mise en débat des politiques artistiques et culturelles.
Jeune création est une association d’artistes, gérée par des artistes (on dirait ici un centre d’artistes) qui a pour vocation de promouvoir la création plastique actuelle, en organisant chaque année, à Paris, une exposition internationale d’art contemporain, réunissant une centaine de jeunes artistes : la dernière s’est tenue au 104, le plus récent centre d’art de la capitale française. Elle a ouvert récemment une galerie Jeune Création, à Paris, et y organise une dizaine d’expositions par année. Jeune Création s’attache également à mettre en place une politique de partenariat à l’échelle nationale et internationale afin de développer ses réseaux et les échanges artistiques. Avis aux intéressés!
La journée du 1er juin a débuté avec la présentation du RCAAQ par le directeur général et celle d’Annie Gauthier sur la formation, le développement professionnel et les Dictionnaires des compétences. Ce furent deux heures et demi d’échanges fructueux sur les services mis en place par le RCAAQ durant une histoire de plus de vingt-cinq années. Les avancées qui ont touché le développement professionnel au Québec ont beaucoup intéressé nos collègues français puisque nous touchions au coeur de leurs discussions et que le modèle québécois n’est pas un vain mot dans ce cas. Par ailleurs, les discussions ont été nombreuses également sur certains aspects de la pratique des centres d’artistes québécois. Très certainement, le droit d’exposition, tel qu’il est mis en application ici, a retenu l’attention. Bastien Gilbert a expliqué que la prééminence de ce droit ne peut s’expliquer que parce qu’il a été soutenu et sanctionné par les centres d’artistes autogérés. Si ce n’avait pas été le cas, il doute fort qu’il occuperait la place qu’il tient aujourd’hui dans la reconnaissance professionnelle des artistes des arts visuels. Ces propos ont suscité beaucoup de commentaires à Flers puisque les difficultés financières que connaissent les centres d’artistes français font qu’ils s’empêchent de payer aux artistes ce qu’ils appellent le droit de présentation. De même, ont-ils beaucoup de difficultés à l’imposer aux centres d’art, qui sont encore très réticents à payer ce droit aux artistes. Voir les positions des régions à la page 58 du document de la FRAAP intitulé Les politiques des conseils régionaux en faveur des arts plastiques. Premiers repérages ici.
L’après-midi de cette deuxième journée a été entièrement consacrée à la formation et au développement professionnel, mais en France cette fois. On y a examiné les demandes et les besoins des associations (centres d’artistes) sur les formations internes (ce qu’on appellerait ici la formation des travailleurs culturels); les demandes et besoins des artistes sur la formation professionnelle continue; et enfin, une présentation des associations ressources qui sont volontaires pour accueillir ou organiser des formations internes, ce qui est le cas de la FRAAP. Annie Gauthier agissait comme personne-ressource lors des trois ateliers qui discutaient de ces questions.
Ces Rencontres de deux jours ont réuni une soixantaine de personnes, représentant dans leur grande majorité des associations (centres d’artistes). La réception a été très chaleureuse, nous faisant regretter de ne pas participer plus souvent à cet événement. Il fut même suggéré que la FRAAP et le RCAAQ tiennent une future assemblée générale commune au Québec!!! Chose certaine, le RCAAQ a beaucoup à apprendre de cette relativement jeune association qui dispose déjà d’un corpus impressionnant d’interventions auprès des corps publics. Enfin, avec CORO, au Brésil, c’est la deuxième fédération nationale avec laquelle le RCAAQ entretient des liens réguliers. Ce n’est pas encore une fédération internationale des associations de centres d’artistes, mais on y arrivera peut-être un jour…
Par Bastien Gilbert
La Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens (FRAAP) tenait cette année ses dixièmes rencontres à Flers, en Normandie, à l’invitation de l’association (nous dirions centre d’artistes) 2angles, « créée en 2000 afin de mettre en place un projet d’ateliers collectifs et de résidences d’artistes sur la ville de Flers. » Cette rencontre qui a effectué un retour sur les dix premières années de la FRAAP, se penchait également sur les enjeux liés à la formation professionnelle. C’est donc en raison de l’expertise du RCAAQ dans ce domaine et de son expérience plus générale sur le terrain depuis 25 ans que le directeur général du RCAAQ et la rédactrice de deux Dictionnaires de compétences, Annie Gauthier, ont été invités à ces 10e Rencontres associatives des associations et collectifs d’artistes plasticiens à Flers.
Le tout commençait le 31 mai par un retour sur les 10 ans de la FRAAP et les changements qui ont marqué le secteur des arts plastiques français. Il y fut beaucoup question notamment de la question du droit de présentation, que nous appelons ici droit d’exposition, et des tentatives qui ont été faites avec plus ou moins de succès pour l’imposer aux centres d’art. Cette première partie a été suivie d’une présentation par plusieurs fédérations (on dirait ici associations) de leurs actions dans différents domaines.
Le Caap, Comité des artistes-auteurs plasticiens, est une association d’artistes qui se sont unis devant « l’urgence de promouvoir des intérêts collectifs au sein d’un secteur particulièrement individualisé » et donc fragilisé, celui des créateurs (c’est le terme qu’on emploierait ici) isolés dans leur atelier. Le Caap se présente comme « un pôle d’analyse et de soutien pour les artistes mais également une force de proposition et d’action pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des plasticien-ne-s. » C’est un organisme membre de la FRAAP.
L’Union fédérale d’intervention des structures culturelles (UFISC) est une « fédération professionnelle d’employeurs culturels : compagnies, équipes artistiques, lieux de spectacles et de pratique artistique. » Elle représente une quinzaine d’organisations représentant plus de 2 500 structures et a participé, avec le ministère des Finances, à l’élaboration de critères sur la « non lucrativité » des associations de création artistique. L’UFISC a étendu ses activités par la suite à une réflexion sur l’emploi, les modes de gestion du secteur et l’affirmation d’un espace socioéconomique spécifique. Cette organisation regroupe des organismes dans le spectacle vivant (arts de la rue, cirque, musiques actuelles, danse, théâtre), en incluant récemment les arts plastiques. C’est elle également qui soutient la campagne L’art est public, une campagne de mobilisation qui fait suite à une démarche de réflexion et de mise en débat des politiques artistiques et culturelles.
Jeune création est une association d’artistes, gérée par des artistes (on dirait ici un centre d’artistes) qui a pour vocation de promouvoir la création plastique actuelle, en organisant chaque année, à Paris, une exposition internationale d’art contemporain, réunissant une centaine de jeunes artistes : la dernière s’est tenue au 104, le plus récent centre d’art de la capitale française. Elle a ouvert récemment une galerie Jeune Création, à Paris, et y organise une dizaine d’expositions par année. Jeune Création s’attache également à mettre en place une politique de partenariat à l’échelle nationale et internationale afin de développer ses réseaux et les échanges artistiques. Avis aux intéressés!
La journée du 1er juin a débuté avec la présentation du RCAAQ par le directeur général et celle d’Annie Gauthier sur la formation, le développement professionnel et les Dictionnaires des compétences. Ce furent deux heures et demi d’échanges fructueux sur les services mis en place par le RCAAQ durant une histoire de plus de vingt-cinq années. Les avancées qui ont touché le développement professionnel au Québec ont beaucoup intéressé nos collègues français puisque nous touchions au coeur de leurs discussions et que le modèle québécois n’est pas un vain mot dans ce cas. Par ailleurs, les discussions ont été nombreuses également sur certains aspects de la pratique des centres d’artistes québécois. Très certainement, le droit d’exposition, tel qu’il est mis en application ici, a retenu l’attention. Bastien Gilbert a expliqué que la prééminence de ce droit ne peut s’expliquer que parce qu’il a été soutenu et sanctionné par les centres d’artistes autogérés. Si ce n’avait pas été le cas, il doute fort qu’il occuperait la place qu’il tient aujourd’hui dans la reconnaissance professionnelle des artistes des arts visuels. Ces propos ont suscité beaucoup de commentaires à Flers puisque les difficultés financières que connaissent les centres d’artistes français font qu’ils s’empêchent de payer aux artistes ce qu’ils appellent le droit de présentation. De même, ont-ils beaucoup de difficultés à l’imposer aux centres d’art, qui sont encore très réticents à payer ce droit aux artistes. Voir les positions des régions à la page 58 du document de la FRAAP intitulé Les politiques des conseils régionaux en faveur des arts plastiques. Premiers repérages ici.
L’après-midi de cette deuxième journée a été entièrement consacrée à la formation et au développement professionnel, mais en France cette fois. On y a examiné les demandes et les besoins des associations (centres d’artistes) sur les formations internes (ce qu’on appellerait ici la formation des travailleurs culturels); les demandes et besoins des artistes sur la formation professionnelle continue; et enfin, une présentation des associations ressources qui sont volontaires pour accueillir ou organiser des formations internes, ce qui est le cas de la FRAAP. Annie Gauthier agissait comme personne-ressource lors des trois ateliers qui discutaient de ces questions.
Ces Rencontres de deux jours ont réuni une soixantaine de personnes, représentant dans leur grande majorité des associations (centres d’artistes). La réception a été très chaleureuse, nous faisant regretter de ne pas participer plus souvent à cet événement. Il fut même suggéré que la FRAAP et le RCAAQ tiennent une future assemblée générale commune au Québec!!! Chose certaine, le RCAAQ a beaucoup à apprendre de cette relativement jeune association qui dispose déjà d’un corpus impressionnant d’interventions auprès des corps publics. Enfin, avec CORO, au Brésil, c’est la deuxième fédération nationale avec laquelle le RCAAQ entretient des liens réguliers. Ce n’est pas encore une fédération internationale des associations de centres d’artistes, mais on y arrivera peut-être un jour…