On estime à quelques centaines de milliers le nombre de films industriels produits aux États-Unis entre 1920 et la fin des années 70. Jamais ces films de commande, poursuivant un but spécifique et contraints par une rhétorique avouée, n’ont été conçus ou perçus comme des œuvres d’art. Allant à contre-courant des idées reçues sur le sujet, la documentariste Caroline Martel propose une étude attentive et tout à fait originale de ces cinémas de la marge dans des œuvres élaborées à partir de films orphelins et de classiques du cinéma.
Cinémas de l’industrie est constitué de deux projections distinctes montrant l’une des films industriels et l’autre des canons cinématographiques. Dans la césure ainsi mise en évidence entre les pratiques apparaissent les codes qu’elles partagent, de même qu’un jeu subtil d’interférences et de citations. À partir d’une vingtaine d’œuvres traversant un siècle (1896 à 1991), Martel compose un contrepoint révélant les clichés, les lieux communs du langage cinématographique, tous ces procédés d’une éloquence qui transcende les genres. Ainsi, les études du one best way de Frank B. Gilbreth, des films des laboratoires Bell et d’autres extraits trouvés au fil de patientes recherches côtoient des films célèbres qu’ils ont tantôt imités, tantôt inspirés: Les Temps modernes, 2001 : Odyssée de l’espace, Tron.
Dans La Chimie du temps, l’artiste examine les effets des altérations subies au fil du temps par la pellicule sur la lecture des images. Les films, même les plus mal conservés, sont rarement vus dans leur état réel : les techniciens des archives audiovisuelles ont pour tâche de les rendre « lisibles », par exemple en restaurant leurs couleurs. Quel serait alors l’original d’une image d’archive : sa source filmique telle que conservée ou la version corrigée – altérée – mais cependant plus près de la copie d’origine? Comment lire une archive?
Cinéaste documentaire et chercheuse, Caroline Martel détient une maîtrise en Media Studies de l’Université Concordia. Le Fantôme de l’opératrice, film de montage réalisé en 2004, a été présenté au MoMA, de même que dans de nombreux festivals et lui a valu une reconnaissance internationale. Elle travaille présentement à un documentaire sur les ondes Martenot. Cinémas de l’industrie est sa première incursion du côté des arts visuels.
Dazibao et le Festival du nouveau cinéma accueillent l’archiviste, écrivain, théoricien et cinéaste américain Rick Prelinger : au Festival du nouveau cinéma (FNC) le 9 octobre, à 17 h, à l’Agora du cœur des sciences de l’UQÀM pour The Archive We Don’t Know, un film réalisé « à la demande » et en direct.
Dazibao le 12 octobre pour une classe de maître en textes et en images, où il sera assisté de Caroline Martel. Réservez tôt!
On estime à quelques centaines de milliers le nombre de films industriels produits aux États-Unis entre 1920 et la fin des années 70. Jamais ces films de commande, poursuivant un but spécifique et contraints par une rhétorique avouée, n’ont été conçus ou perçus comme des œuvres d’art. Allant à contre-courant des idées reçues sur le sujet, la documentariste Caroline Martel propose une étude attentive et tout à fait originale de ces cinémas de la marge dans des œuvres élaborées à partir de films orphelins et de classiques du cinéma.
Cinémas de l’industrie est constitué de deux projections distinctes montrant l’une des films industriels et l’autre des canons cinématographiques. Dans la césure ainsi mise en évidence entre les pratiques apparaissent les codes qu’elles partagent, de même qu’un jeu subtil d’interférences et de citations. À partir d’une vingtaine d’œuvres traversant un siècle (1896 à 1991), Martel compose un contrepoint révélant les clichés, les lieux communs du langage cinématographique, tous ces procédés d’une éloquence qui transcende les genres. Ainsi, les études du one best way de Frank B. Gilbreth, des films des laboratoires Bell et d’autres extraits trouvés au fil de patientes recherches côtoient des films célèbres qu’ils ont tantôt imités, tantôt inspirés: Les Temps modernes, 2001 : Odyssée de l’espace, Tron.
Dans La Chimie du temps, l’artiste examine les effets des altérations subies au fil du temps par la pellicule sur la lecture des images. Les films, même les plus mal conservés, sont rarement vus dans leur état réel : les techniciens des archives audiovisuelles ont pour tâche de les rendre « lisibles », par exemple en restaurant leurs couleurs. Quel serait alors l’original d’une image d’archive : sa source filmique telle que conservée ou la version corrigée – altérée – mais cependant plus près de la copie d’origine? Comment lire une archive?
Cinéaste documentaire et chercheuse, Caroline Martel détient une maîtrise en Media Studies de l’Université Concordia. Le Fantôme de l’opératrice, film de montage réalisé en 2004, a été présenté au MoMA, de même que dans de nombreux festivals et lui a valu une reconnaissance internationale. Elle travaille présentement à un documentaire sur les ondes Martenot. Cinémas de l’industrie est sa première incursion du côté des arts visuels.
Dazibao et le Festival du nouveau cinéma accueillent l’archiviste, écrivain, théoricien et cinéaste américain Rick Prelinger : au Festival du nouveau cinéma (FNC) le 9 octobre, à 17 h, à l’Agora du cœur des sciences de l’UQÀM pour The Archive We Don’t Know, un film réalisé « à la demande » et en direct.
Dazibao le 12 octobre pour une classe de maître en textes et en images, où il sera assisté de Caroline Martel. Réservez tôt!