La clarté de pensée de Ceal Floyer se manifeste dans des présentations d’une concision élégante. Un regard engagé et actif est habituellement requis, et toujours récompensé, pour apprécier les amalgames minimalistes-conceptuels de l’artiste. Son travail, dont les résonances finement philosophiques persistent bien après qu’on l’a côtoyé, met souvent en lumière des objets et des situations négligés du quotidien. Floyer a une conception très réflexive de son art : elle ne s’intéresse pas nécessairement à ce qui serait situé à l’extérieur de l’œuvre, mais plutôt au contexte et aux conditions de sa production et de sa mise en forme.
Ce qui peut sembler, au départ, un exercice de réduction prend de l’ampleur au fil de la contemplation. Floyer a cette étrange capacité de dénicher et d’activer des associations totalement logiques, mais méconnues, dans des objets ternes et inertes. Puisant dans la tradition du ready-made et de l’art conceptuel, elle crée une démesure intéressante entre la forme presque absente prise par l’œuvre et les idées et remaniements nombreux qu’elle génère.
Floyer met au jour le caractère structural des choses, tout en réfléchissant à l’ancrage linguistique de la signification. Elle pousse souvent les objets et les situations à une conclusion logique extrême. Ces délibérations mentales peuvent parfois dégager une poésie envoûtante. Les titres, donc, jouent toujours un rôle clé, renvoyant souvent à la fois au sujet de l’œuvre et à son processus. Par exemple, Light Switch (1992-1999), une œuvre maîtresse devenue classique, se compose de l’image d’un interrupteur projetée à l’échelle à partir d’une diapositive 35 mm, exactement à l’endroit sur le mur où l’on s’attendrait à voir le mécanisme. Pareillement, Double Act (2006) est un spectacle intime, en suspens, où rien ne se produit, mais où il arrive plein de choses. Un spot dirigé sur un mur et un plancher nus projette et illumine à la fois une scène et un rideau rouge, la source lumineuse se dédoublant ici en source d’image.
L’exposition de DHC/ART offre également l’occasion de voir une reconfiguration de Things, d’abord présentée au KW Institute for Contemporary Arts, à Berlin, en 2009. Quelque vingt-cinq socles, dépourvus d’objets, occupent une salle vide, chacun émettant en temps réel le mot « thing » à différents intervalles, ce qui constitue la seule partie audible de chansons populaires autrement réduites au silence. À part les socles, toutefois, il n’y a pas autre « chose » dans la salle.
La simplicité trompeuse des travaux de Floyer porte l’empreinte d’un sens de l’humour et d’une conscience de l’absurde qui lui sont bien propres. Dans ses interventions subtiles, l’artiste a recours au double-take et à des points de vue variables pour nous encourager à renégocier notre perception du monde. Selon Jeremy Millar, son travail a « l’air simple; on a souvent l’impression qu’il n’y a rien à voir. Pourtant, ces œuvres peuvent nous mener à des avenues importantes qui permettent de penser la nature de la représentation ou la différence entre art et non-art. » Floyer nous demande d’être à la hauteur de ce défi.
La clarté de pensée de Ceal Floyer se manifeste dans des présentations d’une concision élégante. Un regard engagé et actif est habituellement requis, et toujours récompensé, pour apprécier les amalgames minimalistes-conceptuels de l’artiste. Son travail, dont les résonances finement philosophiques persistent bien après qu’on l’a côtoyé, met souvent en lumière des objets et des situations négligés du quotidien. Floyer a une conception très réflexive de son art : elle ne s’intéresse pas nécessairement à ce qui serait situé à l’extérieur de l’œuvre, mais plutôt au contexte et aux conditions de sa production et de sa mise en forme.
Ce qui peut sembler, au départ, un exercice de réduction prend de l’ampleur au fil de la contemplation. Floyer a cette étrange capacité de dénicher et d’activer des associations totalement logiques, mais méconnues, dans des objets ternes et inertes. Puisant dans la tradition du ready-made et de l’art conceptuel, elle crée une démesure intéressante entre la forme presque absente prise par l’œuvre et les idées et remaniements nombreux qu’elle génère.
Floyer met au jour le caractère structural des choses, tout en réfléchissant à l’ancrage linguistique de la signification. Elle pousse souvent les objets et les situations à une conclusion logique extrême. Ces délibérations mentales peuvent parfois dégager une poésie envoûtante. Les titres, donc, jouent toujours un rôle clé, renvoyant souvent à la fois au sujet de l’œuvre et à son processus. Par exemple, Light Switch (1992-1999), une œuvre maîtresse devenue classique, se compose de l’image d’un interrupteur projetée à l’échelle à partir d’une diapositive 35 mm, exactement à l’endroit sur le mur où l’on s’attendrait à voir le mécanisme. Pareillement, Double Act (2006) est un spectacle intime, en suspens, où rien ne se produit, mais où il arrive plein de choses. Un spot dirigé sur un mur et un plancher nus projette et illumine à la fois une scène et un rideau rouge, la source lumineuse se dédoublant ici en source d’image.
L’exposition de DHC/ART offre également l’occasion de voir une reconfiguration de Things, d’abord présentée au KW Institute for Contemporary Arts, à Berlin, en 2009. Quelque vingt-cinq socles, dépourvus d’objets, occupent une salle vide, chacun émettant en temps réel le mot « thing » à différents intervalles, ce qui constitue la seule partie audible de chansons populaires autrement réduites au silence. À part les socles, toutefois, il n’y a pas autre « chose » dans la salle.
La simplicité trompeuse des travaux de Floyer porte l’empreinte d’un sens de l’humour et d’une conscience de l’absurde qui lui sont bien propres. Dans ses interventions subtiles, l’artiste a recours au double-take et à des points de vue variables pour nous encourager à renégocier notre perception du monde. Selon Jeremy Millar, son travail a « l’air simple; on a souvent l’impression qu’il n’y a rien à voir. Pourtant, ces œuvres peuvent nous mener à des avenues importantes qui permettent de penser la nature de la représentation ou la différence entre art et non-art. » Floyer nous demande d’être à la hauteur de ce défi.