Ce qui est jeté par la porte revient par la fenêtre de Marina Roy, vernissage le vendredi 18 février à 19h à La Centrale

Ce qui est jeté par la porte revient par la fenêtre (partie 2) de Marina Roy met en scène un espace d’activité discursive entre l’humain, l’animal, le mythe, la psychanalyse, la littérature et le biopolitique. 

Les oeuvres révèlent une impulsion vers le bricolage et le grotesque, terme stylistique provenant du mot latin grotto (grotte). Les grottes originales étaient en fait constituées de pièces et de corridors se trouvant dans la Domus aurea (ou Maison dorée), un palais construit par l’empereur Néron, commencé en l’an 64. Le palais ne fut jamais terminé, puisqu’il fut enterré après la mort de son créateur et oublié pendant quinze siècles avant d’être redécouvert. Les murs des salles étaient décorés d’un entrelacement d’images hybrides de plantes, d’animaux, d’humains et de minéraux. Une des approches de Roy est de parcourir la littérature et l’imagerie trouvées afin de dévoiler et reconstruire le biologique et le naturel à des fins politiques. Les oeuvres de Roy parlent des désirs et des traumatismes refoulés qui trouvent toujours le moyen de ressurgir, tout comme la «nature» trouve le moyen de se réaffirmer malgré l’emprise humaine et culturelle.

À La Centrale, Roy présente une animation de 56 minutes, intitulée Apartment, dont la structure s’inspire du roman de Georges Perec, La vie: mode d’emploi (1978). Dans ce roman, l’auteur transporte le lecteur à travers cent pièces d’un immeuble résidentiel, suivant les mouvements d’un chevalier pendant une partie d’échec. Dans la vidéo de Roy, des plantes et animaux sauvages prennent lentement le contrôle de chambres délabrées pendant que les résidents succombent graduellement à un mystérieux virus. L’oeuvre imagine un scénario posthumaniste pour un espace posthistorique hétérotope. Seront aussi exposées les impressions typographiques Kings and Creatures. Celles-ci utilisent divers mécanismes textuels formels afin de livrer des mots, expressions et citations faisant référence à la relation entre la vie des créatures et le pouvoir souverain.

 

Marina Roy est une artiste de Vancouver travaillant avec une diversité de médiums, dont le dessin, la peinture, la vidéo, l’animation, la sculpture et l’écriture. Elle a exposé au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Europe et en Inde. Utilisant des matériaux à l’état brut ainsi que des images et textes trouvés, son travail tente de créer une allégorie visuelle du langage qui révèle, à son tour, les structures idéologiques qui nous unissent. En 2010, elle fut récipiendaire du prix VIVA, le plus important prix en arts visuels en Colombie-Britannique. En 2001, elle a publié sign after the x (Artspeak/Arsenal Pulp), une publication encyclopédique portant sur la lettre X et ses multiples significations dans la culture occidentale. Ce projet fut aussi traduit sous forme de site web interactif en 2010, en collaboration avec David Clark et Graham Meisner (signafterthex.net). Marina Roy est présentement en processus de recherche et d’écriture d’un nouveau livre portant sur la distinction humaine/animale, la biopolitique et la lettre Q, intitulé Queuejumping. Elle est professeure associée en arts visuels à l’University of British Columbia.

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