Cabanisme, Nouvelle perspective sur un mouvement artistique méconnu, vernissage le jeudi 16 juin au Musée du Bas-St-Laurent

Le Musée du Bas-Saint-Laurent présente du 16 juin au 2 octobre 2011, l’exposition Cabanisme, Nouvelle perspective sur un mouvement artistique méconnuréalisée sous le commissariat de l’historienne de l’art M-F Beaupré. Un opuscule portant sur le mouvement sera lancé lors du vernissage qui se tiendra le jeudi 16 juin à 17 h en présence de la commissaire et de l’artiste néo-cabaniste Éric Lamontagne.
 
Le mouvement Cabaniste tire son nom de l’expression colorée « Ma cabane au Canada ». Il a vu le jour dans les années 60 et on retrouve encore son influence aujourd’hui. Cette rétrospective – une révélation puisque ces artistes souhaitaient œuvrer dans le plus grand des secrets – présente plus d’une trentaine d’œuvres sarcastiques et colorées. Les tableaux réalisés par les cabanistes se caractérisent par une esthétique à la fois traditionnelle et moderne. Les artistes de ce mouvement sont en quête d’authenticité et s’inspirent de la culture populaire tout en l’inscrivant dans la modernité. Étant allergiques aux vanités du monde de l’art, ils souhaitent mettre en lumière le manque d’audace de certains peintres paysagistes et la suffisance de plusieurs artistes modernes et contemporains. Certains membres seront même des activistes radicaux qui souhaitent par leurs actions changer la perception de la culture québécoise et canadienne et mener la population à préserver ses richesses naturelles. Voici comment Yvon Chassé, membre fondateur du Cabanisme, présentera la position radicale de son groupe:
 
Vous savez, on peut mêler l’histoire de la criminalité à celle de la peinture. Au début, on peignait comme on tue, à main nue. L’art brut, on pourrait dire… L’instinct avant la technique. Ensuite sont intervenus l’outil, le bâton, le pinceau. Un beau jour, on s’est mis à peindre au couteau. Regardez  le travail d’un Riopelle et d’un Jack l’Éventreur… Et puis on a inventé le pistolet. Peindre au pistolet apportait quelque chose de définitif et de radical. Maintenant, pour ceux qui ont besoin d’un dessin pour comprendre, nous voulons peindre à la bombe…

C’est en 1962, que Chassé fonde clandestinement le Cabanisme avec quatre autres artistes : Raphaël Barbeau, Rose Lafleur, Pierre Laroche et l’énigmatique Intraterrestre. Ensemble ils utilisent leur art afin de propager leurs idéaux. Dans les années 70, sous l’influence de deux nouveaux membres, Marie-Soleil Bordeleau et Serge Lemoine, les artistes cabanistes assouplissent leurs positions. Ce sera la mort dramatique d’Yvon Chassé, en 1979, qui mettra fin au mouvement. Aujourd’hui, plusieurs artistes s’identifient  aux revendications et à l’esthétique d’Yvon Chassé, parmi ces néo-cabanistes on retrouve BGL, Martin Bureau, Éric Ladouceur et Éric Lamontagne. Ils réalisent, chacun à leur manière, des œuvres où l’on valorise le paysage, l’art populaire, la protection de l’environnement et l’engagement social par l’art.

Marie-Soleil Bordeleau
Raphaël Barbeau
BGL
Martin Bureau
Yvon Chassé
Intraterrestre Éric Ladouceur
Rose Lafleur
Éric Lamontagne
Pierre Laroche
Serge Lemoine

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