Le mur, 2013, gypse, acrylique, crayon de plomb, bois, feutre, béton

Au bord du précipice, l’eau me semble froide, exposition du 12 mars au 19 avril à la maison de la culture Frontenac

 

 
 « Un soir d’insomnie, un homme inventé m’a confié : Avec les kilomètres de plage qu’il y a dans l’boute passé Sept-Îles pis le réchauffement climatique, on va ben finir par l’avoir notre Club Med. À observer comment nous avons agi par le passé, une telle vision est plausible. Encore hier, on nous annonçait que des morceaux de béton nous tombaient sur l’capot de char. Du béton esthétique. Il y a tant d’aberrations dans la façon dont nous aménageons notre territoire. Un jour, je vais peindre une super-poutre.
 
Un périmètre de ruines a été disposé pour rappeler l’élasticité de l’Histoire, le temps qui passe et qui s’accumule. Les ruines sont une métaphore des échecs et des prouesses de l’humain qui se répètent en accéléré. Ces carottes de plancher de béton deviennent à mes yeux des artéfacts intemporels, de beaux prétextes à peindre. Ils me rappellent Pompéi et pourtant ce sont des rebuts communs et insignifiants. Serons-nous à notre tour ensevelis, n’ayant pas anticipé l’éruption irréversible et fatale du volcan?
 
Dans le contexte de se placer au bord du précipice, l’idée est d’avoir juste assez de recul pour prendre son élan et oser le risque d’avoir froid. À l’instar des différentes réalités virtuelles contenues dans les fenêtres d’un édifice, je présente un panorama pictural où chaque tableau contient ses potentialités de recherche propre, tout en participant à la construction d’un ensemble. Cette mixité d’avenues possibles, passées ou en devenir, permet d’établir des ponts entre les multiples niveaux d’une exploration visuelle pour mieux consolider les fondements de mon édifice pictural.
 
Cette exposition présente différentes relations possibles entre le sujet, la méthode, le système et le contexte. Le fil délibérément décousu de ce corpus est une excursion picturale traitant de la transformation du territoire et de l’interrogation de sa représentation face à l’absurdité, l’ingratitude et la splendeur de l’intervention humaine. Derrière la faille et la plénitude se cache une évolution spectaculaire de moyens, mais un idéal peine encore à voir le jour. » – Hugo Bergeron
 
 
Né en 1981, Hugo Bergeron est détenteur d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQÀM. Finaliste au 12e concours de peintures canadiennes RBC en 2010, il a entre autres participé à l’exposition collective Le projet peinture à la galerie de l’UQÀM en 2013. Son travail a été exposé au Canada, en France et au Liban. Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques et corporatives dont Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec, Banque nationale, Ministère des affaires extérieures et du Commerce international du Canada, Mouvement Desjardins, Loto-Québec. Hugo Bergeron est représenté par la galerie Graff depuis 2008. Cet hiver, il présente deux expositions solos simultanées à la maison de la culture Frontenac et à la galerie Graff.
 
 
La maison de la culture Frontenac est située au 2550, rue Ontario Est, derrière le métro Frontenac. Heures d’ouverture : du mardi au jeudi de 12 h à 19 h et du vendredi au dimanche de 12 h à 17 h. Entrée libre. Info : 514 872-7882 ou www.accesculture.com
 
À la Galerie Graff, l’exposition Décharges est présentée du 20 mars au 19 avril. La Galerie Graff est située au 963, rue Rachel Est. Heures d’ouverture : du mercredi
au vendredi de 11 h à 17 h 30 et le samedi de 12 h à 17 h. Entrée libre.
Info : 514 526-2616 ou www.graff.ca
 
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