AKAKONHSA’ Fabuleux dédoublements, exposition du 30 avril au 8 juin à la maison de la culture Frontenac

AKAKONHSA’
Fabuleux dédoublements
Norval Copper Thunderbird Morrisseau, Domingo Cisneros, Alanis Obomsawin, Virginia Pésémapéo Bordeleau, Diane Robertson, David Garneau, Nadia Myre, Sonia Robertson et Sophie Kurtness, Sylvie Paré et Robert Laliberté, Hannah Claus, Lydia Mestokosho-Paradis, Eruoma Awashish, Mike Patten, Miss Chief Eagle Testickle (Kent Monkman)

Commissaire : Guy Sioui Durand
MAISON DE LA CULTURE FRONTENAC, HALL D’ENTRÉE ET STUDIO 2
DU 30 AVRIL AU 8 JUIN 2013
Hochelaga-Montréal, le 16 avril 2013 – Dans le cadre de l’événement Printemps autochtone d’Art produit par
Ondinnok, la maison de la culture Frontenac présente l’exposition Akakonhsa’ – Fabuleux dédoublements sous
le commissariat de Guy Sioui Durand.

L’Autochtone est un être dédoublé. Au Gépèg et en Kanata, comme partout sur la terre mère, son quotidien s’est compliqué. Une double nationalité étrangère se superpose à son héritage ancestral. Il doit parler au moins deux langues. En simultané, il tente de concilier traditions et modernités. Entre ses territoires immémoriaux qui ont pour noms Nionwentsïo, Nitassinan, Nikmatut-Mi’kma’ti, les terres de réserves comme communautés où il fut confiné ou dans les villes comme nouvel horizon urbain, constamment les questions de survie, de protection et d’affirmation se pose à lui. L’authenticité identitaire est un constant combat contre la folklorisation ou l’assimilation. Dans les oeuvres de la culture dominante, nombres de variantes concourent aussi à substituer l’Autochtone inventé à l’Amérindien d’aujourd’hui.

Les dualités imaginaires comme l’envers du Blanc sont légions : tantôt noble aborigène, tantôt maudit sauvage, tantôt indien indissociable du cow-boy dans la conquête de l’Ouest. On le perçoit, ou bien autochtone spirituellement holiste ou victime de tous les maux de la société moderne. Ces stéréotypes demeurent. Pourtant, quelque chose de sauvage, au sens d’indompté, d’initié même, a résisté. À ces faces qui se dédoublent, opposons d’autres Fabuleux dédoublements. Ils originent de l’univers des potlashs, des bisons, des Mediwiwin et des Faux Visages. À nos regards d’Amérindiens, de Métis et d’Inuit, les Okis et les Tricksters (Filous) incarnent toujours en d’étonnantes manifestations, l’Esprit des animaux. Surtout que de nos jours, de nouveaux chasseurs/chamans/guerriers assurent encore ces traversées entre les mondes duals : des mythes à l’histoire, du spirituel au réel, des légendes aux histoires de vie, des contes aux chants et danses, des images aux écritures. Bref, des rêves à l’art.

Cette exposition d’art autochtone actuel rassemble des oeuvres significatives de l’évolution de l’art autochtone en Amérique du Nord et des commandes inédites in situ, interdisciplinaires et inter Nations. Aux créateurs aînés qui ont ouvert les sentiers de l’art, se joignent celles et ceux des générations d’artistes autochtones qui s’y sont engagés aujourd’hui. Elle convoque un pionnier en Norval Copper Thunderbird Morrisseau, des ainé(e)s en Domingo Cisneros, Alanis Obomsawin, Virginia Pésémapéo Bordeleau et Diane Robertson. S’y joignent les nouveaux chasseurs/chamans/guerriers par l’art que sont David Garneau, Nadia Myre, Hannah Claus, Sonia Robertson et Sophie Kurtness, Sylvie Paré et Robert Laliberté, Lydia Mestokosho-Paradis, Eruoma Awashish, Mike Padden et l’apparition de Miss Chief Eagle Testickle (Kent Monkman). Par leurs oeuvres, certains de ces Fabuleux dédoublements se font visibles. Ils introduisent l’excès et le retournement des situations pour assurer l’équilibre des choses. Ils protègent ou déroutent, émerveillent ou critiquent les Humains en s’insérant dans leurs théâtralités, images et installations. L’oralité poétique, l’engagement politique, le merveilleux sacré et la guérison, mais aussi de la transgression des genres imposés, y définissent une attitude constante. Ils vous apparaîtront de manières fabuleuses en performances au vernissage, en suspensions et projections dans le hall et en oeuvres : environnement multimédia immersif, vidéo, oeuvres d’animation sonore, sculptures, peintures, photographies numériques, installations en suspension s’y expérimentent. Ces doubles sont venus en territoire où le Grand feu est allumé, à Hochelaga-Montréal en territoire des Kanien’kehá:ka (Mohawks). Ils sont ici. Venez circuler parmi et avec eux pour contrer l’inaction : « Idle No More »!

Guy Sioui Durand
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Visite guidées
Le commissaire accueillera le public au cours de visites guidées qui auront lieu les samedis 4 mai et 8 juin
à 13 h 30 et à 15 h.
Guy Sioui Durand, commissaire
Wendat (Huron) originaire de Wendake, Guy Sioui Durand est sociologue (PH.D.), critique d’art, commissaire indépendant et conférencier de renom. L’art actuel et l’art amérindien sont ses domaines d’intervention. À la suite d’une douzaine d’événements d’art actuel, d’art social et d’art amérindien entre 2000 et 2012, Guy Sioui Durand signe l’exposition d’art autochtone actuel Fabuleux dédoublements dans le cadre de l’événement Printemps autochtone d’Art à la maison de la culture Frontenac. Les 29 et 30 mai, il est invité au colloque Art contemporain autochtones et Identités à l’Institut National d’Histoire de l’Art, Sorbonne 3, Paris. La maison de la culture Frontenac est située au 2550, rue Ontario Est, derrière le métro Frontenac. Heures d’ouverture : du mardi au jeudi de 12 h à 19 h et du vendredi au dimanche de 12 h à 17 h. Fermé les dimanches à partir du 26 mai. Entrée libre. Info : 514 872-7882 ou www.accesculture.com

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