Yes Sir ! Madame..., Robert Morin (1994)

À l’occasion de la sortie en salle du Journal d’un coopérant Vidéographe vous invite à redécouvrir l’œuvre de Robert Morin

À l’occasion de la sortie en salle du Journal d’un coopérant, Vidéographe vous invite à (re)découvrir l’oeuvre marquante de Robert Morin avec l’anthologie DVD Robert Morin – Parcours du vidéaste (1976-1997), composée de 10 volumes, regroupant 19 courts, moyens et longs métrages, dont certaines furent diffusées dans le cadre de la rétrospective que lui consacre le Festival international du film documentaire de Marseille en 2006 (Robert Morin, fais-le toi-même !).

Premier lauréat du Prix Bell Canada d’art vidéographique décerné par le Conseil des Arts du Canada en 2001 (avec Lorraine Dufour), Robert Morin réalise ses premiers « tapes » en étroite collaboration avec Lorraine Dufour (montage), Jean-Pierre Saint-Louis et James Gray (caméra), ainsi que Marcel Chouinard (son), tous membres de la Coop Vidéo de Montréal. « Dans le fond, la job de réalisateur est liée à l’idée de travailler en gang et l’idée de travailler en gang est liée à celle d’attendre des propositions et les idées de chacun des membres de la gang. Attendre les solos de ceux qui jamment avec toi ».

Dès les années 1980, les oeuvres de Robert Morin et de ses acolytes ouvrent la voie à de nouveaux récits, étonnants métissages entre réalité et fiction. Qu’on se rappelle le délire vertigineux du Voleur vit en enfer (court métrage, 1984), plongée à la fois terrifiante et hilare dans la folie d’un homme avec trop de temps à tuer, pas assez d’argent, des voisins étranges et une maison à trois murs… La schizophrénie n’est d’ailleurs jamais bien loin dans l’oeuvre du réalisateur. À preuve, le long métrage Yes Sir! Madame… (1994) : récit aux allures autobiographiques qui défile au gré des home-movies et des humeurs compromettantes de son personnage, Earl Tremblay, aux prises avec sa double identité canadienne. En témoigne également Quiconque meurt, meurt à douleur (1997), « fiction classique » aux dires de l’auteur, multipliant les points de vue des personnages lors d’une descente dans une piquerie : s’en suit une bataille à finir entre junkies et policiers… ou celle d’hommes faces à eux-mêmes (Prix du meilleur long métrage québécois, Association québécoise des critiques de cinémas, 1998).

Toujours politique, jamais complaisante, l’oeuvre de Robert Morin dévoile les histoires d’hommes confinés à vivre en marge d’une société qui se révèle en fait plus malade qu’ils ne le sont.

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