PROGRAMMATION RÉGULIÈRE 2020-2021
COMMISSAIRE – JULIE ANDRÉE T
Les artistes de TOUTES DISCIPLINES sont invité·e·s à déposer un dossier pour une résidence de quatre semaines, suivi d’une exposition de trois semaines à travers la thématique de la commissaire Julie Andrée T : le dépaysage.
Pour cette année, les artistes et collectionneurs sont invité·e·s à proposer, à soumettre des œuvres pour une exposition collective qui sera mise en espace par la commissaire au printemps 2021.
Aucune discipline, technique ou médiums privilégiés. Artistes, créateurs·rices et auteur.e.s de tous genres, de toutes générations et de toutes origines sont les bienvenu·e·s.
Les artistes peuvent proposer un projet de résidence qui explore le thème du dépaysage sous un ou plusieurs angles proposés par la commissaire ou faire part de sa propre compréhension du concept.
MOT DU COMMISSAIRE
La thématique : Dépaysage
Si le néologisme dépaysage a été utilisé ici et là dans la littérature, il ne semble pas avoir fait l’objet d’une étude approfondie, a contrario de la notion de paysage dont il découle. Pourtant, le dépaysage, qui nous ramène au sentiment de dépaysement, de l’acte de dépayser et de dépaysager soulève des enjeux actuels d’ordre politique, environnemental, social, philosophique et artistique. En effet, des milliers de personnes se déplacent pour fuir la guerre, des contextes sociopolitiques difficiles ainsi que des catastrophes naturelles et écologiques, conséquences des changements climatiques. Dépaysés malgré eux, ils vivent en permanence dans un état de déstabilisation territoriale et culturelle. Simultanément, des êtres humains, au nom de la gloire ou de quête personnelle, s’activent à dépaysager des lieux qui, jadis, étaient sacrés. Il suffit de se remémorer les images très médiatisées de la longue file d’alpinistes avec leur équipement haute performance et colorées faisant l’ascension de l’Everest à la queue leu leu. Ou bien, issue du même contexte, les montagnes de déchets que ses « explorateurs » laissent derrière eux et qui contribuent à la dévastation et au dépaysagement de ces lieux mythiques.
Qu’est-ce que le dépaysage ? C’est d’abord la défaillance du paysage. C’est la dislocation, la déconstruction, le dysfonctionnement, le démembrement des repères, des codes, des notions, des sentiments et expériences esthétiques du paysage. C’est la rupture, l’effondrement, l’insuffisance, l’affaiblissement de la relation entre la Nature et l’Humain. Pour Jean-Luc Nancy, « Lorsqu’on est transporté hors de son pays, on est dépaysé : on ne s’y retrouve plus, on est sans repère et sans coutume » (1988). Pour sa part, Alain Roger parle du sentiment de déréliction et d’exil que peut engendrer un voyage. Dans une nouvelle terre d’accueil, nous pouvons nous sentir rejetés « tel un corps étranger » (Roger, 1994) par manque de modèles culturels : déraciner et exiler. Comment ne pas se perdre dans un paysage autre, celui du cœur, de l’esprit. Le sentiment de dépaysement qui émerge couramment d’un déplacement s’exprimer aussi dans la sédentarité, dans un environnement connu, voir même dans son propre corps glissant vers un corps-dépaysage. Quoique souvent associé à un sentiment de déplaisir, « Le dépaysement réintroduit le mouvement dans ce qui s’était figé. Contre le risque du repli, il oblige à « sortir de chez soi », nous offrant la possibilité de penser notre existence et de penser le monde, puisqu’il nous amène à « déplier des questions enfouies sous d’illusoires convictions » (Jacques Poirier, 2018). Il nous permet de voir les choses autrement.
L’action, le geste, l’acte de dépayser peut-être envisager comme un « …besoin surréaliste de dépayser les objets, en les forçant dans un cadre inaccoutumé d’où ils fassent irruption par effraction dans la conscience somnolente, et la réveillent à un goût de mystère. » (Mounier, 1946) Le concept embrasse et sous-entend les notions connexes comme le déplacement, la désorientation, la délocalisation, le départ. Il peut être abordé, exploré à travers l’esthétique de la catastrophe, de la ruine, de l’éphémère, du sublime.
Repères pour la thématique : Dépaysage
Nous proposons aux artistes de développer un projet de résidence à travers la thématique : le dépaysage.
Quelques pistes de réflexion pour les artistes :
Déplacement
La désorientation
La délocalisation
Le départ
La catastrophe
La ruine
L’éphémère
Le sublime
Les résidences au LOBE s’entrecroisent, s’alimentent, se questionnent et se répondent. Il est donc attendu des artistes sélectionné.e.s d’échanger avec la commissaire durant leur séjour.
L’accompagnement et le soutien se font par l’équipe du LOBE.
CANDIDATURE
Les artistes de TOUTES DISCIPLINES sont invité·e·s à déposer un dossier avant le 15 août 2020.
Nous attendons (dans UN SEUL dossier PDF):
Les coordonnées complètes ;
une lettre de motivation (environ 250 mots) précisant le désir de faire une résidence au LOBE à travers la thématique de la commissaire Julie Andrée T ;
un curriculum vitae (3 pages maximum) ;
la présentation de la démarche artistique (environ 250 mots) ;
la description du projet de résidence sous la thématique : Dépaysage (environ 250 mots) ;
un dossier visuel présentant des réalisations récentes (un maximum de 15 images numériques et/ou un document vidéographique d’une durée maximale de 5 minutes) ;
une liste descriptive des œuvres ;
tout autre document jugé pertinent (publication, revue de presse)
À noter que les documents textuels doivent être en format PDF et que tout dossier incomplet sera refusé.
Par souci d’inclusion et de représentativité, le LOBE encourage les artistes sous-représenté·e·s dans le milieu des arts visuels actuels à déposer leurs dossiers.
CONDITION D’ACCUEIL
LE LOBE offre aux artistes:
– un soutien à la coordination, à la diffusion et à la promotion de la résidence;
– une résidence régulière d’une durée de quatre semaines durant la programmation de 2020-2021 avec une période d’exposition de trois semaines dans la continuité de chaque résidence.
– les frais de transport A/R à partir du Québec pour Chicoutimi, le remboursement partiel des frais de transport pour les personnes hors Québec;
– les droits d’exposition;
– les droits de diffusion;
– les frais de séjour;
– l’hébergement pour la durée de chaque résidence;
– les frais de matériaux;
– l’aide technique
Pour plus d’informations :
Voir le plan de la galerie du LOBE ici.
Cette année exceptionnellement, le LOBE accueillera deux résidences régulières. La première sera à l’automne 2020 et la deuxième à l’hiver 2021. Ces projections peuvent changées dépendant de la situation future encore inconnue.
PROGRAMMATION RÉGULIÈRE 2020-2021
COMMISSAIRE – JULIE ANDRÉE T
Les artistes de TOUTES DISCIPLINES sont invité·e·s à déposer un dossier pour une résidence de quatre semaines, suivi d’une exposition de trois semaines à travers la thématique de la commissaire Julie Andrée T : le dépaysage.
Pour cette année, les artistes et collectionneurs sont invité·e·s à proposer, à soumettre des œuvres pour une exposition collective qui sera mise en espace par la commissaire au printemps 2021.
Aucune discipline, technique ou médiums privilégiés. Artistes, créateurs·rices et auteur.e.s de tous genres, de toutes générations et de toutes origines sont les bienvenu·e·s.
Les artistes peuvent proposer un projet de résidence qui explore le thème du dépaysage sous un ou plusieurs angles proposés par la commissaire ou faire part de sa propre compréhension du concept.
MOT DU COMMISSAIRE
La thématique : Dépaysage
Si le néologisme dépaysage a été utilisé ici et là dans la littérature, il ne semble pas avoir fait l’objet d’une étude approfondie, a contrario de la notion de paysage dont il découle. Pourtant, le dépaysage, qui nous ramène au sentiment de dépaysement, de l’acte de dépayser et de dépaysager soulève des enjeux actuels d’ordre politique, environnemental, social, philosophique et artistique. En effet, des milliers de personnes se déplacent pour fuir la guerre, des contextes sociopolitiques difficiles ainsi que des catastrophes naturelles et écologiques, conséquences des changements climatiques. Dépaysés malgré eux, ils vivent en permanence dans un état de déstabilisation territoriale et culturelle. Simultanément, des êtres humains, au nom de la gloire ou de quête personnelle, s’activent à dépaysager des lieux qui, jadis, étaient sacrés. Il suffit de se remémorer les images très médiatisées de la longue file d’alpinistes avec leur équipement haute performance et colorées faisant l’ascension de l’Everest à la queue leu leu. Ou bien, issue du même contexte, les montagnes de déchets que ses « explorateurs » laissent derrière eux et qui contribuent à la dévastation et au dépaysagement de ces lieux mythiques.
Qu’est-ce que le dépaysage ? C’est d’abord la défaillance du paysage. C’est la dislocation, la déconstruction, le dysfonctionnement, le démembrement des repères, des codes, des notions, des sentiments et expériences esthétiques du paysage. C’est la rupture, l’effondrement, l’insuffisance, l’affaiblissement de la relation entre la Nature et l’Humain. Pour Jean-Luc Nancy, « Lorsqu’on est transporté hors de son pays, on est dépaysé : on ne s’y retrouve plus, on est sans repère et sans coutume » (1988). Pour sa part, Alain Roger parle du sentiment de déréliction et d’exil que peut engendrer un voyage. Dans une nouvelle terre d’accueil, nous pouvons nous sentir rejetés « tel un corps étranger » (Roger, 1994) par manque de modèles culturels : déraciner et exiler. Comment ne pas se perdre dans un paysage autre, celui du cœur, de l’esprit. Le sentiment de dépaysement qui émerge couramment d’un déplacement s’exprimer aussi dans la sédentarité, dans un environnement connu, voir même dans son propre corps glissant vers un corps-dépaysage. Quoique souvent associé à un sentiment de déplaisir, « Le dépaysement réintroduit le mouvement dans ce qui s’était figé. Contre le risque du repli, il oblige à « sortir de chez soi », nous offrant la possibilité de penser notre existence et de penser le monde, puisqu’il nous amène à « déplier des questions enfouies sous d’illusoires convictions » (Jacques Poirier, 2018). Il nous permet de voir les choses autrement.
L’action, le geste, l’acte de dépayser peut-être envisager comme un « …besoin surréaliste de dépayser les objets, en les forçant dans un cadre inaccoutumé d’où ils fassent irruption par effraction dans la conscience somnolente, et la réveillent à un goût de mystère. » (Mounier, 1946) Le concept embrasse et sous-entend les notions connexes comme le déplacement, la désorientation, la délocalisation, le départ. Il peut être abordé, exploré à travers l’esthétique de la catastrophe, de la ruine, de l’éphémère, du sublime.
Repères pour la thématique : Dépaysage
Nous proposons aux artistes de développer un projet de résidence à travers la thématique : le dépaysage.
Quelques pistes de réflexion pour les artistes :
Déplacement
La désorientation
La délocalisation
Le départ
La catastrophe
La ruine
L’éphémère
Le sublime
Les résidences au LOBE s’entrecroisent, s’alimentent, se questionnent et se répondent. Il est donc attendu des artistes sélectionné.e.s d’échanger avec la commissaire durant leur séjour.
L’accompagnement et le soutien se font par l’équipe du LOBE.
CANDIDATURE
Les artistes de TOUTES DISCIPLINES sont invité·e·s à déposer un dossier avant le 15 août 2020.
Nous attendons (dans UN SEUL dossier PDF):
Les coordonnées complètes ;
une lettre de motivation (environ 250 mots) précisant le désir de faire une résidence au LOBE à travers la thématique de la commissaire Julie Andrée T ;
un curriculum vitae (3 pages maximum) ;
la présentation de la démarche artistique (environ 250 mots) ;
la description du projet de résidence sous la thématique : Dépaysage (environ 250 mots) ;
un dossier visuel présentant des réalisations récentes (un maximum de 15 images numériques et/ou un document vidéographique d’une durée maximale de 5 minutes) ;
une liste descriptive des œuvres ;
tout autre document jugé pertinent (publication, revue de presse)
À noter que les documents textuels doivent être en format PDF et que tout dossier incomplet sera refusé.
Par souci d’inclusion et de représentativité, le LOBE encourage les artistes sous-représenté·e·s dans le milieu des arts visuels actuels à déposer leurs dossiers.
CONDITION D’ACCUEIL
LE LOBE offre aux artistes:
– un soutien à la coordination, à la diffusion et à la promotion de la résidence;
– une résidence régulière d’une durée de quatre semaines durant la programmation de 2020-2021 avec une période d’exposition de trois semaines dans la continuité de chaque résidence.
– les frais de transport A/R à partir du Québec pour Chicoutimi, le remboursement partiel des frais de transport pour les personnes hors Québec;
– les droits d’exposition;
– les droits de diffusion;
– les frais de séjour;
– l’hébergement pour la durée de chaque résidence;
– les frais de matériaux;
– l’aide technique
Pour plus d’informations :
Voir le plan de la galerie du LOBE ici.
Cette année exceptionnellement, le LOBE accueillera deux résidences régulières. La première sera à l’automne 2020 et la deuxième à l’hiver 2021. Ces projections peuvent changées dépendant de la situation future encore inconnue.
Chicoutimi (Québec) G7J 1L4