Kent Monkman — L’Histoire est dépeinte par les vainqueurs

  • Lieu: Musée des beaux-arts de Montréal
  • Ville: Montréal

 Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) présente en première canadienne L’Histoire est dépeinte par les vainqueurs, une exposition qui rassemble quelque 40 tableaux monumentaux de Kent Monkman. À travers son regard subversif, cet artiste canadien reconnu mondialement revisite la peinture d’histoire pour déconstruire les discours coloniaux et offrir une perspective nouvelle sur notre passé et notre présent. L’exposition comprend des prêts d’institutions canadiennes et américaines, dont le Metropolitan Museum of Art à New York, de même qu’une sélection d’œuvres issues de la collection du MBAM. 

Représentant des peuples et des territoires qui ont façonné l’île de la Tortue (l’Amérique du Nord), L’Histoire est dépeinte par les vainqueurs réunit des œuvres inspirées de la peinture d’histoire, terme introduit par l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris au 17e siècle afin de désigner les tableaux de grand format à sujets historiques, mythologiques ou religieux.

Dans de vastes compositions détaillées, théâtrales et souvent empreintes d’humour, Monkman donne à voir des récits, des identités et des réalités marginalisées par les discours dominants, notamment ceux des communautés autochtones et queers. Ses œuvres représentent des scènes d’oppression, de deuil, de fierté et de célébration. Par l’allégorie, la métaphore et de fines allusions à l’histoire de l’art, elles contestent l’autorité des récits coloniaux qui ont perduré.

L’artiste renverse aussi les stéréotypes avec audace en abordant des préoccupations contemporaines, comme la crise climatique et la protection de l’environnement, les conséquences des politiques gouvernementales sur les Premières Nations, les Métis et les Inuit, les traumatismes intergénérationnels, de même que l’affirmation du rôle des personnes bispirituelles, queers et trans au sein des communautés autochtones de l’Amérique du Nord.

« En 2006, le MBAM a fait l’acquisition d’une de mes toiles, Trappeurs d’hommes. Il a été un des premiers musées à s’intéresser à mon travail. C’est un honneur pour moi de présenter à Montréal une rétrospective couvrant plus de vingt ans de création. C’est comme un retour aux sources, même si je n’y ai jamais habité. Je me réjouis de voir reconnu ce lien de longue date avec une ville qui a tant contribué à ma carrière », déclare Kent Monkman.

« Pour la première fois de son histoire, le MBAM propose, dans les salles du pavillon Michal et Renata Hornstein, une grande exposition consacrée à un artiste autochtone vivant. Il s’agit d’une présentation essentielle pour mieux comprendre les réalités actuelles à travers des récits et des revendications qui interpellent non seulement le milieu de la culture, mais aussi la société dans son ensemble », affirme Léuli Eshrāghi, conservateurice des pratiques autochtones au MBAM et cocommissaire de l’exposition. 

Crédits et commissariat
Une exposition organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal et le Denver Art Museum.

Le commissariat est assuré par Léuli Eshrāghi, conservateurice des pratiques autochtones au MBAM, et John Lukavic, conservateur Andrew W. Mellon des arts autochtones au Denver Art Museum.

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