Envers la tyrannie du réel : Matérialité et exubérance camp en vidéo-performance
- Lieu: Musée d'art de Joliette
- Ville: Joliette
Artistes :
Maya Ben David, Mike Bourscheid, Edith Brunette et François Lemieux, Océane Buxton et Salesforce Child, Marissa Sean Cruz, Rah Eleh, Erica Eyres, Beth Frey avec Phth, Séamus Gallagher, Geneviève Matthieu, Lenore Claire Herrem, Marisa Hoicka, Mathieu Lacroix, Amy Lockhart, Chloë Lum et Yannick Desranleau, Elizabeth Milton, Bridget Moser, Sin Wai Kin
Nous vivons et faisons l’expérience du monde à travers des matériaux, des objets et des choses, qui, en échange, déterminent la manière dont nous façonnons et affirmons notre identité. Nous les choisissons parce que leurs propriétés nous aident à découvrir et à naviguer le monde. Des interprétations jaillissent à partir des associations que nous créons avec ces objets et de notre lecture de leurs « caractères », anthropomorphes ou non, transformant ainsi notre rapport à l’objet en une relation qui est simultanément très personnelle et éminemment politique.
Exposer sa propre interconnexion au monde matériel pour affirmer sa déviation par rapport à la norme devient un geste qui appelle à une reconsidération du banal. En effet, la valorisation délibérée de l’humour et de la théâtralité qui se dégagent déjà de la divulgation de nos étranges liens personnels avec les choses peut être un moyen de révéler des vérités habituellement imperceptibles dans un monde complexe et embourbé.
Susan Sontag décrit l’essence du camp comme « l’amour de l’innaturel : de l’artifice et de l’exagération ». Mais l’exposition de nos relations si intimes avec les choses, tout aussi étranges qu’elles soient, n’est-elle pas en fait un acte révélant le naturel, l’inné, dans la quête de sa propre identité ? Étroitement associé aux esthétiques queer, le camp marque la recherche d’une vérité cachée dans la réarticulation du réel. Parfois les objets changent le corps, des costumes et accessoires l’engagent dans une identité nouvelle. Vers une expression « sans masque » et débridée, critique de l’ordinaire, du commun, du conventionnel, du palpable, du beau. Envers la tyrannie du réel.
Les œuvres sélectionnées pour cette exposition montrent comment les objets, de par leur manipulation, sont par défaut empreints d’une théâtralité innée. Dans les performances que l’on voit à l’écran, ils deviennent « accessoires », de simples outils ou véhicules mettant en valeur un geste donné; ils occupent l’espace dans lequel la performance se déroule, poussant la dramaturgie au point de l’exubérance délibérée, camp. Cette sélection d’œuvres vidéo sonde un éventail d’approches, esquissant une gamme d’expressions possibles par la matière : du poétique au politique, en passant par le personnel et le loufoque. Ces artistes nous présentent « les choses » comme un moyen d’arriver à une profondeur de nuance impossible à atteindre uniquement par le geste ou le texte.
Nous vivons et faisons l’expérience du monde à travers des matériaux, des objets et des choses, qui, en échange, déterminent la manière dont nous façonnons et affirmons notre identité. Nous les choisissons parce que leurs propriétés nous aident à découvrir et à naviguer le monde. Des interprétations jaillissent à partir des associations que nous créons avec ces objets et de notre lecture de leurs « caractères », anthropomorphes ou non, transformant ainsi notre rapport à l’objet en une relation qui est simultanément très personnelle et éminemment politique.
Exposer sa propre interconnexion au monde matériel pour affirmer sa déviation par rapport à la norme devient un geste qui appelle à une reconsidération du banal. En effet, la valorisation délibérée de l’humour et de la théâtralité qui se dégagent déjà de la divulgation de nos étranges liens personnels avec les choses peut être un moyen de révéler des vérités habituellement imperceptibles dans un monde complexe et embourbé.
Susan Sontag décrit l’essence du camp comme « l’amour de l’innaturel : de l’artifice et de l’exagération ». Mais l’exposition de nos relations si intimes avec les choses, tout aussi étranges qu’elles soient, n’est-elle pas en fait un acte révélant le naturel, l’inné, dans la quête de sa propre identité ? Étroitement associé aux esthétiques queer, le camp marque la recherche d’une vérité cachée dans la réarticulation du réel. Parfois les objets changent le corps, des costumes et accessoires l’engagent dans une identité nouvelle. Vers une expression « sans masque » et débridée, critique de l’ordinaire, du commun, du conventionnel, du palpable, du beau. Envers la tyrannie du réel.
Les œuvres sélectionnées pour cette exposition montrent comment les objets, de par leur manipulation, sont par défaut empreints d’une théâtralité innée. Dans les performances que l’on voit à l’écran, ils deviennent « accessoires », de simples outils ou véhicules mettant en valeur un geste donné; ils occupent l’espace dans lequel la performance se déroule, poussant la dramaturgie au point de l’exubérance délibérée, camp. Cette sélection d’œuvres vidéo sonde un éventail d’approches, esquissant une gamme d’expressions possibles par la matière : du poétique au politique, en passant par le personnel et le loufoque. Ces artistes nous présentent « les choses » comme un moyen d’arriver à une profondeur de nuance impossible à atteindre uniquement par le geste ou le texte.
Commissaire : Chloë Lum et Yannick Desranleau