Trou de mémoire de Ayam Yaldo

Titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en Arts plastiques – Intermédias (BFA) de l’Université Concordia, Ayam Yaldo est une artiste interdisciplinaire irako-américano-canadienne pratiquant la vidéo, la sculpture et l’installation. Son travail a été présenté au Canada, aux États-Unis et en Europe notamment dans des expositions à la MacKenzie Art Gallery de Régina, à la Women Made Gallery de Chicago, au Center for Contemporary Arts à Glasgow ainsi qu’à la galerie Patel Brown à Montréal. L’artiste vit et travaille à Montréal et fait partie de la cohorte 2023-2026 des ateliers montréalais de la Fonderie Darling. Son exposition à la Galerie B-312 constituera sa première exposition solo à Montréal.

Dans son nouveau corpus, Ayam Yaldo s’intéresse à la mémoire et fait un parallèle avec le trou, qui peut être encadré, révélant autant qu’il cache et par lequel on peut regarder. La mémoire, elle, est un lieu de conservation, mais ne se présente jamais deux fois pareillement. Elle peut être stratifiée, fragmentée, composée d’impressions et de contours flous. Dans le trou de mémoire, les choses sont déposées et oubliées, avant d’être ramenée à la vie. Dans cette exposition, grâce à l’impression 3D, aux céramiques en relief, à la gravure au laser et à la vidéo, l’artiste s’approprie de nouveau les formes mésopotamiennes – comme le vase de Warka et les vestiges d’Uruk – non pas pour les reconstruire, mais pour s’attarder sur les résonnances qui en surgissent. Dans l’atelier, elle a appuyé sur l’argile, elle a brisé et réassemblé les morceaux, elle a répété les gestes. Dans la galerie, la mise en espace est réfléchie : une seule installation occupe toute la petite salle tandis que plusieurs pièces de dimensions variées sont disposées dans la grande salle, autant au sol que sur les murs. Ces propositions vivent dans un espace entre ruine et reconstruction, où la mémoire se déplace, se fracture et persiste.