Augmenté.e.s
Résidence Métavers

LA CHAMBRE BLANCHE est heureuse d’accueillir Marie-Eve Levasseur pour la première résidence Métavers. Du 1er septembre au 31 décembre 2022, l’artiste souhaite développer une série de filtres de réalité augmentée accessible en ligne. Ces filtres seront accompagnés d’une narration basée sur le passage d’un visage à l’autre, influencée par la position de l’utilisateur·rice dans l’espace web, créant ainsi différentes symbioses possibles, une science-fiction inclusive, un devenir constant.

Dans sa pratique, Marie-Eve Levasseur s’intéresse à notion de science-fiction pour explorer les possibilités entre le réel et le factice. En spéculant sur ce potentiel de mélange du corps humain avec un autre dispositif, elle tente de provoquer une certaine empathie, ou une solidarité envers le non-humain, l’abstrait ou même, l’inhumain.

Pour son projet, l’artiste souhaite proposer un site web augmenté de masques interactifs qui utilisent la caméra de l’utilisateur·rice en impliquant de ce fait une narrativité construite. Ces masques seraient composés en grande partie d’éléments sculpturaux numérisés en photogrammétrie, réduits en nombre de polygones, et utilisés dans des compositions de filtres de réalité augmentée. Ces objets pourraient devenir de simples ajouts, ou encore, des références pour une déformation du visage. Les éléments matériels deviendraient alors des extensions fictionnelles pour le corps humain (plus particulièrement la tête), afin de se contempler soi-même, avec une certaine mutation, une symbiose. De ce fait, il sera possible de créer un lien entre l’objet physique et l’image de la personne qui visite l’oeuvre en ligne. Cette résidence permettra à Marie-Eve Levasseur d’expérimenter une présence interactive de son propre visage et celui des autres en le mélangeant à la fabrication d’objets faits à la main et à l’image de synthèse.

Marie-Eve Levasseur (*1985, Canada) vit et travaille actuellement à Montréal. Son travail porte sur l’intimité, les écosystèmes non humains, les extensions du corps et la perception du langage et des images à travers les écrans. Son approche multidisciplinaire emploie divers médiums comme la vidéo, l’installation, la sculpture, l’animation 3D et la réalité augmentée ou virtuelle (AR/VR). Elle explore la proximité des surfaces technologiques et organiques dans un contexte post-humain, tout en s’inspirant de la science-fiction féministe.