
Vers un filet social pour les artistes du Québec?
Catherine Lalonde
2 mai 2025
Le Devoir
« C’est là qu’on est rendu », a répondu le ministre de la Culture jeudi, en parlant du filet social pour les artistes du Québec. Lors de l’étude des crédits budgétaires de son ministère, Mathieu Lacombe s’est avancé avec une fermeté nouvelle sur cette idée, qui pourrait aider directement les artistes à avoir des meilleures conditions financières.
« Le parti fédéral élu a pris un engagement envers [le filet social] », a précisé M. Lacombe. « L’objectif est partagé, et je ne voudrais pas qu’on se prive de l’argent d’Ottawa. » En effet, depuis qu’il est de retour à la tête de Patrimoine canadien, le ministre fédéral Steven Guilbeault a relancé cette possibilité d’instaurer un filet social pour les artistes, par le biais de l’assurance-emploi, selon les informations obtenues par Le Devoir.
Une semaine avant le scrutin, lors d’un débat électoral sur la culture, M. Guilbeault s’était engagé à « amener les réformes nécessaires pour mettre en place un filet social ». Qu’il prenne la forme d’une assurance à l’image de celle qui couvre les travailleurs saisonniers, comme ceux de la pêche, ou d’une assurance-emploi, ce filet pourrait changer profondément le visage du financement des arts, tant au Québec qu’au Canada.
Actuellement, pour avoir accès aux bourses, les artistes doivent proposer des projets de création ou de production ; autrement dit, ils sont tenus de faire de nouveaux projets, et le système encourage par ricochet la production d’œuvres.
C’est une question posée par Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques pour Québec solidaire, qui a ouvert la porte à cette prise de position du ministre de la Culture.