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Les artistes visuels pourront profiter de la revente de leurs œuvres
Catherine Lalonde
Le Devoir
6 novembre 2025
Prenons Kent Monkman. Cet artiste canadien de 59 ans est la vedette de l’exposition L’Histoire est dépeinte par les vainqueurs du Musée des beaux-arts de Montréal. Ses toiles obtiennent des « résultats records » aux enchères de la maison Heffel. En 2018, une aquarelle s’envolait pour 7500 $.
L’an dernier, la toile Si je t’aime prends garde à toi trouvait un nouveau collectionneur pour 103 250 $. Magie du marché de l’art, la cote de l’artiste est en hausse. Mais au Canada, M. Monkman ne touche pas un sou de ces reventes. Une situation que viendra corriger l’ajout d’un droit de suite de l’artiste à la Loi sur le droit d’auteur.
Le premier budget du gouvernement de Mark Carney, dévoilé mardi, contenait l’annonce d’une « modification de la Loi sur le droit d’auteur pour instituer un droit de suite de l’artiste au Canada ».
Ce droit permet aux artistes de percevoir une redevance lorsque leurs œuvres sont revendues, « ce qui leur procure une nouvelle source de revenus », poursuit le budget.
Car en arts visuels, ici, maintenant, « ce sont généralement les collectionneurs qui ont acheté des œuvres à bas prix au début de la carrière d’un peintre qui bénéficient de l’augmentation de sa cote », explique François Le Moine, spécialiste en droit de l’art et enseignant à l’Université d’Ottawa.
Il a fallu 20 ans de luttes pour pallier l’injustice. Le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV) et Le Front des artistes canadiens (CARFAC) se réjouissent de la mesure, qui « reconnaît la valeur du travail des artistes et contribuera concrètement à améliorer leurs conditions de vie et de pratique », a commenté Camille Cazin, directrice générale du RAAV.