L’assurance emploi pour les artistes, une urgence, plaide Québec Solidaire

Catherine Lalonde
13 mai 2025
Le Devoir 

Après les revendications du Front commun pour les arts, après le rehaussement de 40 millions du budget du Conseil des arts et des lettres du Québec, la question du filet social des artistes est la nouvelle urgence, selon Québec solidaire (QS).

« Le statut de travailleur autonome [qu’occupe la majorité des] artistes, c’est particulier », a déclaré le député de Jean-Lesage, Sol Zanetti. « Les structures en place ne répondent pas à leurs besoins. Si on ne trouve pas une solution pour ça, on va laisser les artistes du Québec dans la misère. »

Dans le hall du Théâtre du Nouveau Monde mardi, Sol Zanetti et son collègue député solidaire Alexandre Leduc ont proposé une consultation des artistes comme première étape vers un filet social conçu, et assez fort, pour eux.

Le but ? Tracer la carte de l’écosystème artistique québécois, « qui est très particulier et qui a ses besoins » propres, avec comme îlots chaque art, chaque discipline et ses modus vivendi.

Une proposition qui vient ainsi appuyer les propos du ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, qui a affirmé, lors de l’étude des crédits budgétaires de son ministère il y a deux semaines, en parlant du filet social : « C’est là qu’on est rendus ».

M. Lacombe a déjà discuté du filet social avec Steven Guilbeault, qui a été reconduit mardi au poste de ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes. Les deux politiciens ont convenu de collaborer sur ce sujet.

Le revenu médian des artistes est de 26 000 $, a rappelé M. Zanetti, alors que l’IRIS calcule que le revenu viable est de 40 000 $ à Montréal — « presque le double du revenu d’un artiste du Québec. C’est un problème », estime le député.

« Ce qu’il faut en ce moment », a enchaîné David Lavoie, gestionnaire culturel et ex-directeur général du Festival TransAmériques, « c’est consulter le milieu pour établir les besoins [que devraient couvrir] une vraie assurance-emploi ».

Car pour QS, le milieu culturel québécois se démarque assez du milieu culturel canadien-anglais pour qu’une « solution mur à mur » puisse être envisagée.

Ce ne sont pas les mêmes marchés, pas les mêmes réalités économiques, pas la même langue, pas la même situation. « On sait qu’en France, il y a les intermittents du spectacle », a rappelé M. Zanetti.

« [Et qu’il y a d’autres mécanismes en] Suisse, en Belgique. On ne peut pas calquer ces modèles-là ici en les copiant de façon mécanique, parce que notre réalité est particulière. »

« On doit établir quelque chose qui nous est propre, qui nous ressemble et qui va répondre vraiment aux besoins de la culture aujourd’hui. »