Olivia Tapiero et Robert Hébert reçoivent le Prix Spirale — Eva-Le-Grand 2025
ESSAIS LAURÉATS
La revue Spirale est heureuse de dévoiler les lauréat·es du prix Eva-Le-Grand 2025, une distinction qui, chaque année depuis 1995, souligne des contributions remarquables dans le domaine de l’essai littéraire au Québec. Exceptionnellement, cette année, le jury a décidé d’attribuer le prix ex æquo à deux ouvrages : La légende des incarnations de Robert Hébert, publié chez Nota Bene, et Un carré de poussièred’Olivia Tapiero, paru aux Éditions de la rue Dorion et aux Éditions du commun.
Toutes nos félicitations au lauréat et à la lauréate, qui prouvent, chacun·e à leur manière, que la philosophie demeure un espace d’investigation, d’invention et de réflexion fertile, aussi jubilatoire que profondément critique.
ESSAIS LAURÉATS
La revue Spirale est heureuse de dévoiler les lauréat·es du prix Eva-Le-Grand 2025, une distinction qui, chaque année depuis 1995, souligne des contributions remarquables dans le domaine de l’essai littéraire au Québec. Exceptionnellement, cette année, le jury a décidé d’attribuer le prix ex æquo à deux ouvrages : La légende des incarnations de Robert Hébert, publié chez Nota Bene, et Un carré de poussièred’Olivia Tapiero, paru aux Éditions de la rue Dorion et aux Éditions du commun.
Toutes nos félicitations au lauréat et à la lauréate, qui prouvent, chacun·e à leur manière, que la philosophie demeure un espace d’investigation, d’invention et de réflexion fertile, aussi jubilatoire que profondément critique.
LE MOT DU JURY
Le jury souligne, chez Robert Hébert, l’œuvre d’un penseur iconoclaste ayant pratiqué la philosophie avec la joie du jeu. L’élan inimitable de sa langue a saisi le jury par sa liberté formelle, organisant un territoire ouvert pour sa pensée comme pour la nôtre. La légende des incarnations est tout sauf le testament d’une tradition philosophique embaumée par son sérieux, car Robert Hébert conteste le divorce entre le rire et la pensée. Que ce soit par des poèmes, par la multiplication des masques de l’auteur, par des lettres ou par les poubelles de la philosophie, l’essai dit « adieu aux banquiers du langage / divaguons donc / soyez le dernier macaque de vos rêves ». Hébert fuit la frontière des pensées, et rarement aura-t-on vu un philosophe en cavale aussi heureux d’échapper aux plis de ses homologues.
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De son côté, l’œuvre d’Olivia Tapiero ne craint pas de renouveler ses formes pour se saisir des questions qui l’animent : la violence et ses inscriptions les plus discrètes, les plus perverses, dans l’économie du corps. Rien ne sert de ranger la philosophie d’un côté et la violence dans ses placards : « de la caverne au corps c’est à chaque fois le même mur dont les hommes se détournent pour raisonner ». La poésie est une enquête précise dans un langage stérilisé à force de répétition, momifiant ses métaphores en morceaux de vérités : « l’Homme » est le nom de ce concept devenu tombe sur lequel la pensée d’Olivia Tapiero nous invite à danser, dans une fête qui n’est ni joyeuse ni certaine. Le jury ne saurait trop apprécier cette traversée où l’Occident se couche parmi ses fantômes.
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Nous tenons également à féliciter les deux autres finalistes, Laurence Pelletier(Chambres pour une phrase en fuite, Poètes de brousse) et Nathalie Plaat (Mourir de froid, c’est beau, c’est long, c’est délicieux, Presses de l’Université de Montréal), pour leurs brillants essais.
En guise de prix, Spirale remettra au lauréat et à la lauréate des œuvres des artistes Anthony Burnham et Sarah Wendt + Pascal Dufaux lors d’une célébration qui se tiendra le 11 décembre prochain. Par ce geste, la revue renouvelle son engagement à soutenir les différentes formes d’art et à encourager un dialogue entre elles.
Comme le veut la tradition, le jury de cette était composé du comité de rédaction de la revue, formé de Suzanne Beth, Katrie Chagnon, Dalie Giroux, Luba Markovskaia, Renato Rodriguez-Lefebvre et Itay Sapir.