À propos du RCAAQ

Fondé en 1986, le Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec (RCAAQ) est un organisme national dont la mission est de rassembler, représenter, servir et promouvoir les centres d’artistes autogérés du Québec. Afin de stimuler le déploiement de l’art dans la société, il soutient les principes fondamentaux des centres d’artistes, notamment la gestion par les artistes, l’expérimentation et la prise de risque artistique, l’épanouissement professionnel, l’accessibilité, la participation et la reconnaissance de l’art actuel et son rôle dans la société. Guidé par des valeurs de solidarité, d’inclusion et de transparence, le RCAAQ œuvre à valoriser les expertises de son milieu et à améliorer les conditions socioéconomiques des artistes et des travailleur·euses culturel·les.

Organisme de services, le RCAAQ travaille au rayonnement de ses membres dans toute leur diversité. Il assure leur représentation auprès des instances gouvernementales et politiques, propose des services de promotion de leurs activités, ainsi que de la formation et du perfectionnement, et met à leur disposition des outils et ressources pour soutenir leur développement. Il organise des activités de réseautage, réalise des études et rassemble de la documentation. Porte-parole majeur des arts visuels, il joue un rôle essentiel au sein du réseau des associations québécoises et canadiennes des arts, et contribue ainsi activement à la définition et au développement des grands enjeux culturels.

En tant qu’organisme qui regroupe des centres d’artistes de partout au Québec, le RCAAQ respecte les Premières Nations établies sur ce vaste territoire depuis des temps immémoriaux : Anicinape, Atikamekw Nehirowisiw, Eeyou, Huronne-Wendat, Innue/Ilnu, Mi’gmaq, Kanien’keha:ka, Naskapi, W8banaki, Wolastoqiyik Wahsipekuk ainsi que le peuple Inuit. Il reconnait ces peuples en tant que gardiens traditionnels des terres et des eaux sur lesquelles nous vivons et travaillons aujourd’hui. À travers sa mission, ses activités et services, le RCAAQ cherche à créer des dialogues et des liens durables avec les communautés et artistes autochtones vivant sur tout le territoire.

Les premiers centres d’artistes autogérés ont surgi au Québec et au Canada dans les années 60. Ils ont été créés par des collectifs d’artistes pour permettre à l’avant-garde des pratiques artistiques, comme la performance, l’art conceptuel et l’art vidéo, de se déployer librement. L’écosystème des arts visuels de l’époque étant souvent hostile aux expériences artistiques plus novatrices ou radicales, les centres d’artistes autogérés ont permis aux créatrices et créateurs de s’accomplir à l’abri des impératifs du marché de l’art et des grandes institutions. Ce faisant, les centres d’artistes ont donné naissance à une nouvelle « scène parallèle » grâce à laquelle l’art contemporain et actuel a pu s’inscrire dans le paysage culturel et artistique du Québec et du Canada.

Peu à peu, les centres d’artistes autogérés se sont structurés en organismes sans but lucratif, se dotant de conseils d’administration composés d’artistes, issu·es d’assemblées de membres artistes, dits professionnel·les. Ces collectifs se sont installés dans des friches industrielles où ils ont mis à la disposition des artistes des espaces, des équipements, des services et autres ressources spécialisées.

Le RCAAQ, quant à lui, a été fondé en 1986 pour se doter d’une voix auprès des instances gouvernementales québécoises et offrir à ses membres les services nécessaires à leur consolidation et à leur développement. Les dix-sept centres d’artistes fondateurs du RCAAQ sont : Artexte, articule, Dazibao, OBORO, Optica, Powerhouse et Tangente à Montréal ; La Chambre blanche, Le Lieu, Obscure, l’Oeil de Poisson et le Centre VU à Québec ; AXENÉO7 à Gatineau ; Espace virtuel et Séquence à Chicoutimi ; Langage Plus à Alma et, enfin, la Galerie d’art de Matane. Aujourd’hui, le réseau des membres du RCAAQ compte plus de 80 centres d’artistes répartis sur l’ensemble du territoire québécois et au-delà, dont une dizaine fait partie des communautés francophones à travers le Canada.

Dans un contexte récent de crises et de tensions sur les plans politique, économique, social et environnemental, le RCAAQ reconnaît la nécessité de réfléchir à son rôle en tant que vecteur d’engagement social, tant pour ses membres qu’auprès des milieux artistiques et culturels. Les nombreux défis auxquels la société est confrontée – qu’il s’agisse des luttes des peuples autochtones, des femmes, des communautés 2ELGBTQI+, des personnes de la diversité capacitaire, des mouvements comme Black Lives Matter, ceux en soutien à la Palestine, ou d’autres à venir – signalent l’urgence de réfléchir et d’investir les intersections entre l’art et la justice sociale.

À travers la déclaration suivante, le RCAAQ souhaite établir et articuler les valeurs qui orientent ses interventions liées à ces causes, tout en demeurant cohérent avec sa mission et son mandat premier. La Déclaration de valeurs du RCAAQ se veut un texte vivant, destiné à évoluer avec ses membres et sa communauté, tout comme l’engagement du RCAAQ pour le changement social. 

Le RCAAQ reconnaît que la quête de justice sociale passe par la déconstruction des dynamiques de pouvoir et des systèmes d’oppression qui persistent non seulement dans la société en général, mais aussi au sein du milieu artistique et de ses institutions. Il s’engage à identifier et tenter de réduire ces iniquités de manière proactive, tant à l’intérieur de l’organisme qu’à l’extérieur, qu’elles soient raciales, économiques, liées au genre, à l’orientation sexuelle, aux handicaps, à l’âge, ou à d’autres formes de discrimination.

Guidé par les valeurs de solidarité, d’inclusion et de transparence, le RCAAQ soutient l’autodétermination des artistes et encourage une réflexion continue sur le rôle de l’art dans la société, notamment à travers une perspective intersectionnelle et décoloniale. Par l’intermédiaire de son comité Justice sociale, il cherche à offrir un espace de dialogue, mettant en lumière les initiatives portées par la communauté artistique en faveur de l’engagement social, de l’action politique et de la solidarité internationale.

Le RCAAQ comprend que la quête de justice sociale est un processus dynamique et continu, reposant sur l’écoute active des voix marginalisées et sur la collaboration avec les communautés concernées. Soucieux d’intégrer une diversité de perspectives au sein de son organisme et de son réseau, le RCAAQ aspire à renforcer son impact collectif et à contribuer à un changement social tangible, tant au niveau des centres d’artistes autogérés que dans les milieux artistiques et culturels.

Le RCAAQ s’est inspiré de plusieurs ressources pour rédiger cette déclaration, y compris la base d’unité d’articule, la base d’unité de La Centrale et celle de l’Alliance des arts médiatiques indépendants.