Reliques d’un archipel de papier de Charles Sagalane et Magali Baribeau-Marchand

  • Vernissage le vendredi 19 septembre à 17h
  • Lieu: Regart
  • Ville: Lévis


Si vous deviez n’emporter qu’un seul livre sur une île déserte, lequel choisiriez-vous? À cette question facétieuse et hypothétique, il est difficile de répondre. C’est justement à partir de cette prémisse qu’est né le projet des bibliothèques de survie de Charles Sagalane en 2013.

Quand nature et littérature se rencontrent

En installant de petites bibliothèques dans des lieux reculés et inusités, l’artiste-poète fait le pari d’ouvrir la littérature au vivant. Les livres ainsi disposés dans ces « bibliothèques de survie » sont emballés individuellement, munis de feuilles volantes et d’un crayon invitant les promeneuses et les promeneurs à laisser une trace de leur passage.

Néanmoins, le matériau de ces ouvrages n’est pas imperméable aux intempéries ; après douze ans de projet, certains d’entre eux ont subi les dommages du temps. Avec l’exposition Reliques d’un archipel de papier, le poète Charles Sagalane et l’artiste Magali Baribeau-Marchand explorent ce processus d’altération de l’objet-livre : détérioration des encres et du papier, vulnérabilité face à l’action du froid, du soleil, de l’eau, du feu, de la prolifération fongique. Les ouvrages endommagés, ne se destinant plus à la lecture, deviennent alors la matière de poèmes recyclés.

« Par son caractère interdisciplinaire, Reliques d’un archipel de papier s’inscrit parfaitement dans la mission de Regart, qui donne la voix à l’hybridation et à l’expérimentation artistiques, ainsi qu’à la réflexion autour du discours théorique », souligne Claire Goutier, directrice générale du centre d’artistes.

À propos des artistes

Magali Baribeau-Marchand

Détentrice d’un baccalauréat interdisciplinaire en arts et d’une maîtrise en création de l’Université du Québec à Chicoutimi, Magali Baribeau-Marchand a présenté ses recherches et créations dans plusieurs centres d’artistes et événements d’art actuel au Québec et à l’échelle internationale, notamment en France, en Russie et en Belgique. Son parcours a été fortement marqué par la réalisation de nombreuses résidences de recherche et création dans des contextes sociaux et géographiques variés. Durant ces résidences, elle a pu manœuvrer des projets in situ et in socius qui lui ont permis de créer des relations riches avec les lieux et gens qui l’ont accueillie.

Sa pratique est aussi ponctuée par de nombreuses collaborations avec d’autres artistes, pour former des collectifs et projets de cocréation, dont le projet Reliques d’un archipel de papier avec l’écrivain indisciplinaire Charles Sagalane. Elle travaille aussi au sein du Club de prospection figurée avec l’artiste en arts visuels Mariane Tremblay, de même qu’avec le collectif Dynamorama, avec Chantale Boulianne et Geneviève B. Genest, dans l’exploration de croisements entre pratique cycliste et pratique artistique.

Charles Sagalane

Charles Sagalane est né et habite au Lac-Saint-Jean, dans son village natal de Saint-Gédéon, qu’il considère comme son camp de base artistique. Ses études doctorales en lettres ne l’ont jamais détourné d’une vision totale de l’œuvre d’art. Fasciné depuis l’enfance par la Maison de l’artiste d’Arthur Villeneuve et le Palais idéal du Facteur Cheval, il se sert de l’écriture comme d’un outil polyvalent, hybride et libre qui s’applique à tous les aspects de l’existence. Il a publié huit ouvrages aux Éditions La Peuplade.

Ses publications en revues et en anthologie, ses présences en festival poétique comme ses résidences d’écriture ont été principalement effectuées au Québec et en Europe francophone. Une vingtaine de séjours d’immersion créative l’ont mené du Japon à Pérou, de l’Inde au Maroc, du Laos à la Russie. En 2022, il est le récipiendaire du prix Artiste de l’année du Conseil des arts et des lettres du Québec pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean.