Laisser sa peau de Cindy Dumais

Laisser sa peau au travail

Depuis 2017, Cindy Dumais travaille sur le projet ENTRETIENS, un cycle d’œuvres et d’expositions créé à partir d’une collection de premiers jets d’auteur·trices québécois·es. Cette exposition présente le quatrième chapitre de ce vaste projet qui, jusqu’à présent, a fait écho à l’écriture de Stéfanie Tremblay et Paul Kawczak, Larry Tremblay et Marie-Andrée Gill. Laisser sa peau au travail s’appuie sur le processus d’écriture de la poète France Cayouette, rencontrée lors d’une résidence au centre d’artistes Vaste et Vague en 2021. L’artiste raconte qu’elle avait remarqué, dans les carnets de l’autrice, la présence de répétitions qui distillent le texte jusque dans la forme épurée du haïku. La répétition lui était alors apparue comme un élément clé, intimement lié à la notion de travail et à sa propre pratique artistique. Chez Cindy Dumais, la répétition donne lieu à un foisonnement matériel qui ne cherche pas sa résolution en une forme ultime, mais qui se prête au jeu du travail même de la forme. La sérigraphie, la sculpture, la broderie et les représentations picturales sont des manières de générer des formes reproductibles, situées quelque part entre matrice et réplique. Toujours légèrement différentes par leur incarnation matérielle et leur échelle, elles donnent lieu à un redéploiement spatial et temporel, un enchaînement, une mise en mouvement. La répétition, d’abord agissante dans le travail en atelier puis dans la matérialité des œuvres, n’y est ni un thème ni un motif. Elle est une manière de faire. Les œuvres deviennent alors des états, des façons d’être traversées. – Véronique Leblanc, commissaire

EXPOSITIONS

Les expositions Laisser sa peau au travail et [Artiste cherche commissaire] ont en commun de rendre visible des pans du processus de création et de collaboration qui anime les pratiques de Cindy Dumais et de Véronique Leblanc. En même temps qu’elles permettent à certaines idées de prendre forme, les œuvres installatives et les objets dialogiques qu’elles présentent abordent ce que les deux collaboratrices ne saisissons pas tout à fait encore, notamment en ayant recours à la matérialité du texte, à l’accumulation, à l’occultation et au changement d’échelle. L’artiste et la commissaire se sont souvent demandé si le projet [Artiste cherche commissaire] était une démarche pour travailler au déploiement du projet ENTRETIENS ou un projet en soi. Manifestement, il s’agit d’adopter une double posture. [Artiste cherche commissaire] témoigne d’une pratique artistique en train de se faire dont les trouvailles débordent sans cesse de ce qui constitue les ENTRETIENS. Comme le corpus de son quatrième chapitre, il porte sur le travail lui-même en tant qu’activité partagée et, à l’inverse, la production des œuvres regroupées sous le titre Laisser sa peau au travail a ouvert un espace pour que les démarches de l’artiste et de la commissaire puissent s’affecter.

Nous vous invitons au vernissage progressif des expositions de l’artiste, jeudi 13 novembre à partir de 17h, qui débutera à l’Espace Virtuel (37 rue Rhainds, Chicoutimi-Nord) et qui se poursuivra à l’Espace Séquence (132 rue Racine Est, Chicoutimi).