L’artiste dada, alias Dardia Garcelle Joseph, est accueillie au 3^e impérial, centre d’essai en art actuel pour un deuxième séjour de coproduction du 12 au 21 mars 2025, dans le contexte des résidences de création multiséjour en art infiltrant du cycle d’exploration «Ramailler nos espaces de vie».

dada poursuit la réalisation du projet Mnémonique, une investigation poétique et mémorielle auprès de personnes immigrantes qui consiste à recueillir des témoignages de leurs parcours migratoires à travers le prisme des « premières fois ». Sa démarche vise à mettre en lumière des expériences et des récits diasporiques en offrant une réflexion plus large sur ce qui advient lorsqu’il faut poser de nouveaux ancrages sur un territoire que l’on apprend à appeler maison (source : dada). 

Le travail de création se concrétisera par le biais de l’art sonore, de l’écriture poétique et de la performance. Le processus de l’artiste l’a notamment menée à concevoir et animer un atelier d’exploration poétique, organisé avec l’aimable collaboration de Solidarité ethnique régionale de la Yamaska (SERY). D’autres actions, microperformance, dissémination de traces poétiques, participeront à l’élaboration du projet Mnémonique au cours de ses prochains séjours.

dada est une artiste-chercheuse-déambulatoire tentant de faire le choix de l’art et de la création à l’extérieur de l’intimité précieuse de ses carnets et tiroirs. Quand elle tente d’explorer des manières de dire, elle se laisse utiliser par les arts de la parole, les écritures dites du réel, la langue écopoétique, le collage et la création sonore.

Lauréate du programme Voix théâtrale 2023-2025, son travail a été soutenu dans le cadre des résidences LA SERRE – arts vivants (2023-2024), La Montagnarde du centre d’artistes ATSA (2024) et de la Résidence croisée Bruxelles/Montréal entre LA SERRE et La Bellone.

En tant qu’artiste, dada tente de cultiver une éthique du jeu, du marronnage et de l’expérimentation. Ses intérêts de recherche portent sur l’esthétisation de la violence, les archives, le pardon, la consolation, et la phonographie. Elle recherche l’équilibre instable entre l’impulsion de nommer les choses avec justesse et la beauté de l’indicible. Son langage artistique aspire à ne pas occulter la violence du monde, tout en ne récusant pas l’incertitude et les ombres, le soin et la douceur.

Avocate de formation, Dardia Garcelle Joseph a été assistante de recherche universitaire en philosophie et théorie du droit. Actuellement directrice adjointe de la Clinique juridique de Saint-Michel à Montréal, elle travaille sur des enjeux d’accessibilité à la justice, de droit et discrimination ainsi que de justice réparatrice. Cet ancrage académique et social influence grandement son processus de création.